• Depuis le début de l’invasion, la Chine a adopté une position de neutralité ambiguë, qui s’apparente à une forme de soutien implicite à la Russie. Lors de la rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping du 4 février, les deux dirigeants ont condamné dans une déclaration commune l’élargissement de l’OTAN à l’Europe de l’Est et le pacte AUKUS dans l’Indo-Pacifique et réaffirmé le principe de « la Chine unique ». Avant la rencontre, le 26 janvier, le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, avait demandé aux États-Unis de prendre en compte « les préoccupations raisonnables » de la Russie en matière de sécurité. 
  • Le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi a expliqué lundi dernier que la Chine n’était pas « partie prenante au conflit » et qu’elle ne voulait pas être « affectée par les sanctions ». Washington avait averti les autorités chinoises qu’elles pourraient faire face à des sanctions si elles aidaient la Russie à contourner les sanctions internationales. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a par ailleurs déclaré que « la Chine portera la responsabilité de toute action qu’elle entreprendra pour soutenir l’agression de la Russie ». 
  • Les Américains accusent également la Chine d’avoir demandé à Vladimir Poutine de retarder son opération militaire à la fin des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin. Le Departement d’État a déclaré que la Russie avait récemment demandé une aide militaire à la Chine, ce que la Chine dément, accusant les États-Unis de pratiquer la « désinformation ». 
  • Pékin a néanmoins du mal à être complètement alignée sur la Russie. Lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le 8 mars, le président chinois, a souligné que la situation en Ukraine était « préoccupante », que la Chine était « profondément affligée » et que son pays « travaillerait activement » pour soutenir un règlement pacifique du conflit. 
  • À la Maison Blanche, on fait valoir que la position de la Chine sur la guerre n’est pas viable. Cette question avait déjà été abordée par les deux parties lors d’une réunion de sept heures à Rome, le 14 mars, entre le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et le chef de la politique étrangère chinoise, Yang Jiechi. Joe Biden espère que la position chinoise pourra évoluer avec le temps car la Chine n’a aucun intérêt à voir la guerre durer. En effet, la Chine s’inquiète des effets sur l’économie mondiale alors que la croissance chinoise pourrait être ralentie par le rebond épidémique du Covid-19. De plus, du fait du relatif enlisement de l’armée russe en Ukraine, la position d’équilibriste de la Chine pourrait devenir de plus en plus difficile à tenir sur le long terme.