- Depuis 2020, à la faveur de l’isolement international du régime de Loukachenko, la Russie est devenue le principal allié de la Biélorussie et la coopération économique entre les deux pays s’est renforcée. Alors que les deux pays étaient censés effectuer des exercices conjoints pour dix jours entre le 10 et 20 février 2022, l’armée russe a lancé ses opérations militaires en Ukraine le 24 février depuis le territoire biélorusse. On estime que 30 000 soldats russes sont toujours présents en Biélorussie.
- Le référendum du 27 février organisé par Loukachenko a aussi mis fin au statut de neutralité nucléaire de la Biélorussie, enterrant par la même occasion le mémorandum de Budapest de 1994 et ouvrant la voie au déploiement de missiles nucléaires russes sur le territoire biélorusse.
- Le 2 mars, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, la Biélorussie a été un des quatre États – avec l’Érythrée, la Corée du Nord et la Syrie – à soutenir Moscou, en votant contre la résolution condamnant l’agression militaire de la Russie. Aujourd’hui, Minsk doit faire face à de nouvelles sanctions économiques pour son soutien à la Russie. L’Union européenne a annoncé le 9 mars l’exclusion de trois banques biélorusses du réseau SWIFT.
- La leader de l’opposition biélorusse Svetlana Tsikhanouskaya, qui a dû s’exiler en Lituanie après la répression des manifestations en août 2020, a dénoncé « une haute trahison et un acte de traîtrise contre les intérêts de notre peuple et la République du Bélarus ». Le 24 février, jour de l’invasion militaire russe de l’Ukraine, elle a annoncé la formation d’un gouvernement en exil pour garantir l’indépendance de la Biélorussie dans le conflit, réitérant son appel en faveur de sanctions internationales contre le régime de Loukachenko. Ce gouvernement en exil pourrait s’installer en Pologne ou en Lituanie, bien qu’il ne soit reconnu par aucun État pour le moment.
- De son côté, la Russie a annoncé une interdiction des exportations de produits agricoles, de médicaments, de technologies et d’appareils de télécommunication, à l’exception des pays qu’elle considère comme « amis ». Même si le pétrole et le gaz ne figurent pas dans la liste, des mesures pourraient contribuer à la hausse de l’inflation au niveau mondial. Aujourd’hui, Vladimir Poutine a également annoncé l’envoi de 16 000 supplétifs syriens pro-Assad sur le front ukrainien.
- En parallèle, l’activité diplomatique se poursuit pour mettre fin au conflit. La rencontre en Turquie entre les ministres des affaires étrangères ukrainien et russe, Dmitry Kuleba et Sergueï Lavrov n’a donné aucun signe de progrès, mais le dialogue est maintenu et Ankara espère désormais pouvoir organiser un sommet Poutine-Zelensky.
- La guerre complique les négociations sur le nucléaire iranien, qui sont depuis aujourd’hui officiellement en pause. La Russie réclame des garanties concernant sa relation commerciale avec Téhéran pour accepter un nouvel accord. Le négociateur russe, Mikhail Ulyanov, a réfuté l’idée que cette pause était due aux exigences russes, tandis le coordinateur des négociations, le Haut-représentant pour la politique étrangère européenne, a déclaré qu’elle était la conséquence de « facteurs extérieurs et qu’un texte final était déjà prêt ».