• La situation opérationnelle est actuellement en équilibre. Les Russes avancent lentement mais n’ont pas de victoires à afficher, hormis la prise de Kherson. Les pertes humaines sont très élevées – au moins 5 000 tués et blessés par semaine – pour une cause qui n’est pas claire et des succès limités. Le camp qui dans les deux semaines qui viennent pourra présenter plusieurs victoires offensives d’affilée, même limitées, prendra un avantage psychologique décisif. 
  • Dimanche matin, des frappes aériennes russes ont touché une base militaire près de la ville de Lviv, proche de la frontière polonaise, tuant 35 personnes. Le plus grand nombre de forces terrestres russes se trouve à environ 25 kilomètres du centre de Kiev, mais aucune grande offensive n’a encore été déclenchée pour prendre la capitale. Les villes de Kharkhiv, Mariupol, Mykolaiv, Dnipro, Chernihiv et Sumy sont en état de siège, mais elles semblent résister aux assauts russes. Enfin, un quatrième round de négociations entre les délégations ukrainiennes et russes doit avoir lieu ce lundi. 
  • Les ministres de la défense de l’OTAN se réuniront à Bruxelles dans la semaine pour discuter de la guerre en Ukraine. Le président américain, Joe Biden, a réaffirmé que les États-Unis s’engageront à défendre n’importe quel pays membre de l’alliance Atlantique au nom de l’Article 5. Aucune zone d’exclusion aérienne, réclamée de nouveau par le président ukrainein, Volodymyr Zelensky, n’est donc à l’ordre du jour. 
  • Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, et le haut responsable du Parti Communiste Chinois, Yang Jiechi, doivent se rencontrer aujourd’hui à Rome. La Maison Blanche accuse la Russie d’avoir demandé à la Chine des équipements militaires pour appuyer son invasion de l’Ukraine. Les États-Unis cherchent à mettre la pression sur la Chine, qui n’a pas explicitement condamné l’invasion russe et qui pourrait aider Moscou à contourner les sanctions économiques. La Russie pourrait néanmoins être rapidement en défaut de paiement selon le FMI alors que 300 milliards de dollars de réserves accumulés par la Russie dans des banques étrangères ont été gelées du fait des sanctions économiques. Du côté des autorités chinoises, les allégations américaines sont qualifiées de « désinformation ».
  • 2,6 millions de personnes ont fui la guerre depuis le début de l’invasion. À ce jour, la Pologne a accueilli le plus grand nombre de réfugiés, avec plus d’1,5 millions d’Ukrainiens sur son sol. En France, le gouvernement s’attend à accueillir 100 000 réfugiés ukrainiens bien que beaucoup d’entre eux passeront en transit par la France pour rejoindre l’Italie, l’Espagne ou le Royaume-Uni.  
  • En Russie, la répression continue contre les protestations contre la guerre. Selon OVD-Info, 14 763 manifestants ont été interpellés dans 151 villes russes depuis le début des opérations militaires le 24 février. L’accès à des informations indépendantes en Russie sur la situation en Ukraine est de plus en plus restreinte depuis le vote de la loi punissant de quinze ans de prison la propagation de « fausses informations ».