1 Qu’est-ce qu’une escalade militaire ?

La situation actuelle du conflit en Ukraine semble annoncer une nouvelle phase, plus lente mais potentiellement plus intense des opérations militaires. N’étant pas parvenu, selon plusieurs commentateurs1, à son objectif initial d’une guerre rapide, l’État-major russe a annoncé vouloir « élargir l’offensive ». 

Mais les objectifs tant politiques que stratégiques du Kremlin ne sont toujours pas clairement identifiés. Il est donc extrêmement hypothétique de prévoir une sortie à court terme du conflit ukrainien. Tant que les ambitions russes ne sont pas clairement établies et que l’Ukraine et ses soutiens ne peuvent réellement comprendre les attentes de leur adversaire, le recours à la force armée ne peut être mis en balance avec d’autres moyens. Chacun a donc intérêt à renforcer ses troupes et investir dans la marche sur le sentier de la guerre. 

Cette dynamique peut entraîner une escalade militaire, à savoir un franchissement progressif des paliers des moyens utilisés dans la confrontation militaire. La mécanique de l’escalade précipite alors la guerre sur un versant particulièrement dangereux, rendant imprévisible les actions de chaque camp. Elle constitue une démonstration empirique, aux yeux de tous, que la force armée peut être employée impunément, faisant progressivement sauter les cadres politiques et moraux qui régulaient initialement l’utilisation des moyens militaires.

Les accidents, mésinterprétations ou incertitudes stratégiques sont déterminants dans la mise en place de ce phénomène. Plusieurs zones d’incertitudes ou d’ambiguïtés quant aux positionnements stratégiques tant de la Russie que de l’OTAN constituent ainsi aujourd’hui un terrain propice aux phénomènes d’escalade militaire. Tant qu’elles n’ont pas été clarifiées par exemple par le recours à des médiations avec tiers ou des déclarations accompagnées par des garanties, ces zones d’ombre constituent des espaces de danger conduisant à la poursuite des opérations militaires.

2 – Le cas d’une attaque contre la Moldavie ou la Géorgie

Précisons d’emblée que certaines montées en intensité du conflit n’engendreraient pas automatiquement de tels phénomènes d’escalade incontrôlée. Il s’agit notamment des scénarios où la conduite militaire de l’Occident face à une initiative russe est plus ou moins écrite et déterminée.

Ainsi l’invasion par la Russie d’autres pays non-membres de l’OTAN, comme la Géorgie ou la région de la Transnistrie, voire de la Moldavie dans sa totalité, n’engendrerait pas a priori de réponse de la part de l’Alliance. 

Une annexion de la Transnistrie serait facile à mener pour la Russie, puisque celle-ci est déjà située dans le giron du Kremlin du fait de la présence de troupes russes sur son sol depuis le début des années 1990. L’apport stratégique d’une telle annexion serait donc minime.

L’invasion par la Russie d’autres pays non-membres de l’OTAN, n’engendrerait pas a priori de réponse de la part de l’Alliance. 

louis lapeyrie

L’invasion de la Moldavie dans sa totalité au nom de la protection des populations russophones serait également perçue comme inscrite dans la continuité de la politique expansionniste russe aux territoires de l’ancienne URSS touchés par des conflits gelés. Bien que les tensions actuelles entre la république moldave du Dniestr et Chisinau n’aient pas connu de développements récents justifiant une intervention russe, cette crainte est suffisamment fondée pour que le président français ait jugé bon d’afficher sa détermination à défendre la souveraineté et la sécurité de la République moldave ainsi que de la Géorgie2. La présidence moldave actuelle, quoique ouvertement pro-européenne, a d’ailleurs toujours soigneusement évité de revendiquer une volonté d’intégrer l’OTAN. 

Le scénario d’une invasion d’un territoire comme la Moldavie ou la Géorgie n’entraînerait pas a priori de réaction immédiate des pays membres de l’OTAN dans la mesure où ces pays ne font pas partie de l’Alliance. Quel que soit le degré de développement de l’expansionnisme russe sur ces territoires, un risque d’escalade résultant d’une riposte de l’Occident à une invasion potentielle serait donc limité.

3 – L’hypothèse d’une attaque russe contre des ressortissants européens sur le sol ukrainien

Un autre développement qui n’engendrerait pas, a priori, de phénomène d’escalade tout en marquant une montée en intensité du conflit serait l’hypothèse où la Russie s’en prendrait à des ressortissants européens sur le théâtre ukrainien. Un tel scénario s’est en fait déjà réalisé puisque le gouvernement grec a annoncé dimanche que dix de ses ressortissants grecs avaient été tués lors de bombardements russes près de Marioupol. Pour autant, aucune réaction militaire n’a été évoquée en guise de représailles. 

Un tel risque existe en réalité dans tout conflit et n’a jamais été suffisant pour justifier une riposte militaire contre un adversaire détenteur de l’arme nucléaire sur appréciation individuelle d’un État ou sur invocation de l’article 5 du traité sur l’Alliance. 

La présidence moldave actuelle, quoique ouvertement pro-européenne, a toujours soigneusement évité de revendiquer une volonté d’intégrer l’OTAN. 

louis lapeyrie

Si plusieurs ressortissants européens ou français devaient périr sur le sol ukrainien au cours du conflit, aucune réponse armée de l’Occident ne semblerait être induite a priori.

En réalité, la seule règle certaine qui semble prévaloir pour l’instant est l’interdiction de toute confrontation directe entre la Russie et les forces de l’OTAN. En tenant cette règle pour acquise, plusieurs zones d’incertitudes ou d’ambiguïtés apparaissent néanmoins, laissant planer un risque d’escalade qui amènerait à briser ce tabou des rivalités entre la Russie et l’Occident. 

4 – L’hypothèse d’une cyberattaque généralisée et systémique atteignant la Russie ou un État de l’Alliance.

Les règles qui régissent l’attitude des États en cas de cyberattaque majeure voire systémique attribuée à un autre État ne sont pas totalement définies.

En pratique, il est toujours difficile d’identifier avec précision les assaillants dans une cyberoffensive, d’où le recours à ces attaques comme un moyen de guerre irrégulière.

Cependant, ce champ du cyber, qui n’est généralement pas placé sur le même plan que le champ militaire classique, a fait l’objet de considérations doctrinales qui le définissent comme une dimension à part entière du champ de bataille, pouvant justifier de ce fait une riposte militaire. Ainsi, lors du sommet de Bruxelles de juin 2021, les chefs d’État de l’OTAN ont affirmé dans leur déclaration commune qu’une cyberattaque majeure ayant pour conséquence des dommages systémiques pourrait entraîner une riposte militaire3. En outre, l’article 5 pourrait être invoqué si un État subissait une telle attaque, justifiant une réponse cybernétique ou militaire de la part des autres membres de l’Alliance.

Le champ du cyber a fait l’objet de considérations doctrinales qui le définissent comme une dimension à part entière du champ de bataille, pouvant justifier de ce fait une riposte militaire.

louis lapeyrie

De son côté, la doctrine russe de 2016 dans le domaine cybernétique ne semble pas avoir validé formellement un tel pont entre ce domaine et le domaine militaire plus classique. Pour autant, il est tout à fait plausible que la Russie ne se priverait pas d’agir de la sorte dans la mesure où l’OTAN s’octroie un tel droit, qui s’apparente à une forme de légitime défense. Il y a là une zone d’incertitude réelle. Cette incertitude est renforcée par le fait que les acteurs non étatiques du domaine cybernétique ne sont pas toujours clairement intégrés dans les chaînes de commandement classiques et peuvent mener des opérations aux effets de bords incontrôlés4, tout en pouvant susciter des opérations perçues comme de véritables attaques militaires. 

Il n’est donc pas exclu que la Russie, subissant une cyberattaque systémique mettant en danger ses infrastructures vitales et son appareil militaire, se donne le droit de déclencher une riposte militaire sur un adversaire objectivement identifié, ou qu’elle choisit de désigner.

L’arme que constitue le cyber, désormais pleinement intégrée au champ militaire tout en demeurant foncièrement hybride et informelle, peut ainsi représenter un risque réel d’escalade puisque l’attitude des belligérants en la matière demeure incertaine. La perception des actions du camp adverse pourrait constituer un réel risque de mésinterprétation ou de riposte disproportionnée.

5 – L’hypothèse des combats ou des bombardements sur la zone frontalière d’un pays de l’OTAN

Les bombardements de l’Ukraine par les forces russes ont visé l’ensemble du territoire ukrainien, y compris la ville de Lviv, située à 70 km de la frontière polonaise. L’hypothèse d’un missile qui toucherait malencontreusement le territoire polonais est certes crédible, mais relativement faible pour l’instant puisque les combats se concentrent surtout vers Kiev ou au Sud du pays.

En revanche, si le conflit ukrainien devait s’inscrire dans la durée, ce que plusieurs gouvernements semblent tenir pour acquis, la Pologne ou la Slovaquie pourraient devenir des bases arrières de soutien à la résistance ukrainienne tant au niveau humain que logistique. Cette hypothèse semble déjà se confirmer si l’on en croit l’ordre du jour de la réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne ce lundi5.

Si le conflit ukrainien devait s’inscrire dans la durée, ce que plusieurs gouvernements semblent tenir pour acquis, la Pologne ou la Slovaquie pourraient devenir des bases arrières de soutien à la résistance ukrainienne tant au niveau humain que logistique.

louis lapeyrie

On pourrait alors envisager une situation où la Russie, invoquant un droit de poursuite lors d’un accrochage proche de la frontière ou voulant annihiler des bases arrière ukrainiennes, mènerait des frappes hasardeuses sur la zone frontalière avec la Pologne. 

En outre, les ponts logistiques entre les forces ukrainiennes et les pays européens pourraient être visés si les équipements livrés étaient considérés par le Kremlin comme une menace trop importante pour ses troupes. En effet, si les Ukrainiens devaient parvenir à rééquilibrer le rapport de force au moyen d’armes anti-char de type Stinger ou de systèmes sol-airs de type Patriot, de blindés voire même d’avions de combats, il est probable que la Russie tenterait de saper un tel soutien. 

6 – L’hypothèse d’une coupure russe des approvisionnements européens

La Russie ne s’aventurerait certainement pas dans une agression en règle contre un État de l’Alliance, mais si les opérations ukrainiennes de guerre irrégulière, organisées et soutenues par l’OTAN et par l’Union européenne, devaient menacer de façon décisive son armée, le Kremlin pourrait estimer qu’une intervention afin de couper ces voies serait justifiée.

Ces interventions pourraient passer par des frappes touchant le territoire ukrainien dans un premier temps, puis pourraient prendre la forme de guerres irrégulières à la frontière, voire dans le territoire de l’Union. Dans cette logique, il ne serait donc pas impossible que des actes de guerre finissent par toucher les pays frontaliers. 

La zone frontalière avec l’Union pourrait ainsi devenir un espace de confrontations hybrides. 

7 – L’attitude des États occidentaux face à des crimes de masse contre les populations civiles et l’hypothèse d’une No-Fly Zone

Si la Russie devait perpétrer des attaques massives sur des populations civiles pour asseoir sa domination par la terreur, il est probable que les États occidentaux soient tentés d’intervenir. Une intervention sous l’égide de l’ONU justifiée par la responsabilité de protéger (R2P) serait bien évidemment exclue compte-tenu du siège permanent de la Fédération de Russie au Conseil de sécurité.

Néanmoins, le bombardement de populations civiles ukrainiennes ou le déroulement de combats urbains aux conséquences meurtrières pour les habitants pourraient susciter une indignation des opinions publiques occidentales et, en conséquence, provoquer une réaction de leurs gouvernements.

S’il paraît certain que les pays de l’OTAN n’enverront pas de troupes régulières sur le sol ukrainien, d’autres options d’intervention limitée visant à arrêter la perpétration d’exactions pourraient être envisagées, comme l’instauration d’une No-Fly Zone (NFZ) au-dessus du territoire ukrainien pour limiter l’emploi des armes les plus meurtrières.

Si la Russie devait perpétrer des attaques massives sur des populations civiles pour asseoir sa domination par la terreur, il est probable que les États occidentaux soient tentés d’intervenir.

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La NFZ permet ainsi d’interdire l’emploi de missiles ou d’aéronefs sans pour autant engager de troupes au sol. Ce dispositif a jusqu’à présent été mobilisé sous mandat de l’ONU. Le veto russe au Conseil de sécurité impliquerait de mener une telle opération en dehors de ce cadre.

L’instauration d’une NFZ pourrait alors relever dans la pratique d’une initiative de l’OTAN. On peut en effet douter de la capacité de l’Union comme de celle des États européens de disposer à ce jour du commandement et des moyens suffisants pour faire respecter une NFZ à l’armée russe sur la totalité du territoire ukrainien. La mobilisation du commandement de l’Alliance et des États-Unis serait donc a priori requise pour l’établissement d’une telle zone.

Cependant, l’utilisation de défenses anti-aériennes ou d’avions de combat ne laisserait que peu de doutes quant à l’identité des belligérants. Il n’est donc pas possible d’envisager une telle opération d’interdiction de l’espace aérien sans confrontation explicite de l’Alliance avec la Russie. 

Certes, il ne s’agirait que d’intercepter les forces aériennes ou balistiques, ce qui ne constituerait pas une entrave rédhibitoire aux plans d’invasion du Kremlin, mais cela reviendrait en pratique à ouvrir la voie à des combats aériens non contrôlables. Ce scénario d’escalade est donc aujourd’hui peu crédible, mais l’incertitude demeure quant à l’influence des sentiments d’une opinion publique occidentale sur les choix politiques et militaires des pays de l’Alliance.

8 – L’ambiguïté de la doctrine de dissuasion russe à l’échelle régionale

La doctrine militaire russe ne semble pas interdire l’emploi de ses forces de dissuasion à une échelle tactique. 

En effet, on comprend de la lecture faite par certains analystes6 que la Russie se réserve le droit d’employer des systèmes tactiques ou à portée intermédiaire pour infliger des dommages adaptés afin de prévenir l’escalade d’un conflit régional. Le seuil d’emploi des armes nucléaires est donc potentiellement atteignable en cas de conflit régional ; Poutine ayant lui-même reconnu au printemps 2015 qu’il était prêt à mettre en alerte les forces de dissuasion russes si besoin au moment de son annexion de la Crimée.

Cependant, la doctrine militaire russe aurait précisé en 2010 que l’usage de l’arsenal nucléaire était conditionné à une menace pour « l’existence même de l’État russe » par des forces nucléaires ou conventionnelles7. On voit mal comment un tel critère, bien que très ambigu, pourrait être rempli à court terme dans la configuration actuelle du conflit. 

En réalité le volet régional de la doctrine de dissuasion viserait avant tout à prévenir l’escalade par des moyens conventionnels d’un conflit régional où la Russie a encore une infériorité matérielle patente face aux États-Unis. 

Il n’est pas possible d’envisager une telle opération d’interdiction de l’espace aérien sans confrontation explicite de l’Alliance avec la Russie. 

louis lapeyrie

En conséquence, l’emploi tactique à court terme d’armes non-conventionnelles semble exclu, mais pourrait être invoqué par la Russie si elle s’estimait en position de faiblesse face à des attaques par des moyens conventionnels, par exemple soutenues par les Occidentaux. 

Si l’on devait atteindre ce seuil et que, contre toute attente, les forces russes devaient utiliser une arme nucléaire tactique sur le théâtre ukrainien, il serait alors difficile de prévoir la réaction des armées occidentales. Leurs intérêts vitaux, tout comme ceux de l’Alliance, n’étant pas strictement atteints, la riposte ne serait a priori pas automatique. Cependant, il semble difficile d’imaginer les puissances nucléaires ne pas agir pour réaffirmer leur puissance dans le jeu international. 

Cette incertitude entourant la réponse des Occidentaux face à un emploi d’armes non-conventionnelles tactiques créerait à son tour une situation d’instabilité accrue dans la mesure où la doctrine russe de dissuasion semble prévoir depuis 2020 une posture de launch on warning8. L’emploi de l’arme nucléaire serait ainsi autorisée en réponse à une alerte sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire russe ou celui de ses alliés. En conséquence, une mésinterprétation par la Russie quant aux intentions des Occidentaux qui tireraient un missile balistique même conventionnel, après l’utilisation d’une arme balistique non-conventionnelle sur le théâtre ukrainien, pourrait déclencher l’emploi d’une arme stratégique russe.

Face à ces zones d’ombre, le temps demeure un allié précieux. Plus l’invasion s’ancre dans la durée, plus la partie russe a intérêt à prendre la parole tant pour ses adversaires que pour sa propre population, donnant par là des occasions pour clarifier ses intentions, ses objectifs et ses lignes rouges. Encore faut-il que cette parole soit accompagnée de garanties que pourrait vérifier par exemple un État tiers offrant ses bons offices aux deux camps opposés. La crédibilité des annonces du Kremlin étant aujourd’hui grandement fragilisée, les incertitudes stratégiques risquent de s’installer pour longtemps.

Sources
  1. Le Figaro avec AFP, “Ukraine : Moscou fait face à une résistance « plus importante » que prévu, selon le Pentagone”, Le Figaro, 25 février 2022.
  2. France Info avec AFP, “Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron affirme sa « détermination à soutenir » la Moldavie et la Géorgie”, France Info, 26 février 2022
  3. Le point 32 de cette déclaration énonce notamment :  “Réaffirmant le mandat défensif de l’OTAN, l’Alliance est déterminée à utiliser en permanence toute la gamme des capacités pour décourager, défendre et contrer de manière active l’ensemble des cybermenaces, y compris celles qui sont menées dans le cadre de campagnes hybrides, conformément au droit international. Nous réaffirmons qu’il appartient au Conseil de l’Atlantique Nord de décider au cas par cas à quel moment une cyberattaque peut conduire à l’invocation de l’article 5.  Les Alliés reconnaissent que l’impact de cyberactivités cumulatives malveillantes importantes pourrait, dans certaines circonstances, être considéré comme équivalant à une attaque armée. (…) Si nécessaire, nous imposerons des coûts à ceux qui nous nuisent. Notre réponse ne doit pas nécessairement se limiter au domaine cybernétique. Nous améliorerons notre connaissance de la situation pour aider l’OTAN à prendre ses décisions.“
  4. En 2017 le virus de type wiper NotPetya qui semblait viser initialement l’Ukraine s’est propagé aux États européens sûrement à dessins, mais de façon sauvage et incontrôlée.
  5. Cécile Ducourtieux, Philippe Ricard, Piotr Omar, Jean-Pierre Stroobants et Elise Vincent « Aide militaire à l’Ukraine : face à la menace russe, le basculement historique de l’Union européenne »Le Monde 28 février 2022.
  6. Nicolas Roche, Pourquoi la dissuasion, PUF, 2017
  7. Céline Marangé, Le nucléaire russe : un instrument de dissuasion et d’intimidation, RDN, n°802, 2017
  8. Isabelle Facon. « Une doctrine nucléaire pour la Russie. » Observatoire de la dissuasion. Fondation pour la Recherche Stratégique. Bulletin mensuel n°77. Juin 2020. P. 5