• Le sommet de l’OTAN se tient après que la Russie a annoncé mardi 15 février un retrait partiel de ses troupes de la frontière ukrainienne, notamment dans la péninsule de Crimée. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré hier qu’il ne voyait « aucun signe de désescalade sur le terrain » de la part de la Russie. 
  • Aujourd’hui, la Russie a de nouveau communiqué sur un retrait militaire partiel de la Crimée. Dans le même temps, le ministre des affaires étrangères biélorusse, Vladimir Makei a annoncé « qu’il n’y aurait plus un soldat russe sur le territoire biélorusse » après les manœuvres militaires conjointes entre les deux pays entamées le 10 février pour une durée de dix jours officiellement. Ces annonces sont accueillies avec scepticisme du côté des Américains et des Européens. L’OTAN estime qu’une possible révision constitutionnelle en Biélorussie pourrait permettre le stationnement d’armes nucléaires russes. De plus, les Américains estiment au contraire que Moscou a massé 7000 soldats supplémentaires à la frontière ukrainienne. Enfin, l’OTAN a annoncé hier le déploiement de 4700 soldats, principalement américains et anglais en Pologne pour une mission de « nature défensive et dissuasive ». 
  • Le ministre des affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a annoncé que la Russie allait répondre aujourd’hui par écrit aux propositions américaines sur la sécurité en Europe. Les propositions américaines étaient elles-mêmes des réponses aux projets de traités russes du 17 décembre 2021. Moscou avait proposé que l’Ukraine ne rentre pas dans l’OTAN et que les forces militaires de l’OTAN présentes dans les pays entrés dans l’Alliance atlantique après 1997 se retirent, demandes rejetées par les Américains et les États concernés. 
  • Au sommet de l’OTAN de Bucarest en 2008, la France et l’Allemagne s’étaient opposés à l’entrée immédiate de l’Ukraine dans l’OTAN, mais les États-Unis avaient insisté pour que la déclaration finale laisse la porte ouverte pour une adhésion future. 
  • En Ukraine, l’adhésion à l’OTAN est inscrite dans la Constitution depuis 2019, soutenue par la majorité de la population. Avant son voyage à Moscou, Emmanuel Macron avait expliqué que l’option de la « finlandisation » de l’Ukraine, en référence au statut de neutralité de la Finlande pendant la Guerre froide, était « une option » sur la table. 
  • Néanmoins, la question des régions séparatistes de Donetsk et Lougansk pourrait être au cœur d’une future escalade militaire. En effet, mardi 15 février la Douma en Russie a voté une résolution appelant Vladimir Poutine à reconnaître les « républiques séparatistes » de Donetsk et Lougansk. Les représentants de l’OSCE dans la région ont indiqué aujourd’hui que les violations du cessez-le-feu, entériné par les accords de Minsk, s’étaient multipliées depuis ce matin, chaque camp accusant l’autre d’en être responsable. La tension est de nouveau montée dans l’après-midi, après qu’Antony Blinken a accusé la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU de violer les accords de Minsk et de chercher un prétexte pour envahir l’Ukraine pendant que Moscou expulsait le deuxième ambassadeur des États-Unis en Russie.