La « guerre sainte » de la Roumanie
Dans son ouvrage Romania's Holy War, Grant Harward jette « un regard neuf sur la campagne de l'armée roumaine aux côtés de l'armée allemande sur le front oriental pendant la Seconde Guerre mondiale ». L'auteur nous présente les principales thèses de son livre et le renouveau qu'il constitue dans l'historiographie de la Seconde Guerre mondiale.
La chute de la France a provoqué une onde de choc globale, qui a notamment poussé la Roumanie dans l’orbite de l’Allemagne nazie 1. Le 26 juin 1940 à 22 heures, un jour après l’entrée en vigueur de l’armistice franco-allemand, l’URSS lance un ultimatum exigeant que la Roumanie cède immédiatement la Bessarabie et la Bucovine du Nord, anciennement des territoires russe et austro-hongrois, sans quoi l’Armée rouge l’envahirait. Désormais totalement isolée de ses alliés et malmenée par Berlin, la dictature royale du roi Carol II à Bucarest est contrainte de se plier aux exigences de Moscou. Le 28 juin, à 2 heures du matin, les forces soviétiques commencent à franchir la frontière. Après des mois de propagande promettant de se battre pour « chaque sillon » du territoire roumain, l’armée roumaine ne comprend pas l’ordre du monarque de se retirer précipitamment, en quatre jours seulement. L’humiliation est exacerbée par la nature chaotique de la retraite, le désarmement et les mauvais traitements infligés à certaines unités roumaines dépassées par les colonnes soviétiques, et le soutien apporté par les habitants locaux (y compris les Roumains ethniques) aux troupes de l’Armée rouge. Pendant leur retraite, les soldats roumains frustrés et incapables de combattre l’ennemi ont commencé à arrêter et à exécuter des Juifs accusés de constituer une prétendue cinquième colonne communiste. Des centaines de victimes juives jonchent les routes de la retraite roumaine, ce qui aboutit à un pogrom et à un massacre – signe avant-coureur de ce qui allait se passer un an plus tard. Rétrospectivement, cet événement constitua le début de la « guerre sainte » de la Roumanie contre la prétendue menace du « judéo-bolchevisme ».
Mon nouveau livre, Romania’s Holy War : Soldiers, Motivation, and the Holocaust 2, jette un regard neuf sur la campagne de l’armée roumaine aux côtés de l’armée allemande sur le front oriental pendant la Seconde Guerre mondiale. Il remet en question le consensus existant sur la motivation des soldats roumains. Jusqu’à présent, la plupart des histoires présentaient la décision de la Roumanie de rejoindre l’Axe comme le résultat d’une Realpolitik froidement calculée par des élites coincées entre l’Allemagne nazie et l’URSS et contraintes de choisir entre l’un des deux camps totalitaires. D’autre part, cette décision n’aurait pas trouvé d’écho dans le reste de la société roumaine, qui n’aurait soutenu qu’à contrecœur le régime du général Ion Antonescu (qui s’est emparé du pouvoir après avoir forcé Carol II à l’exil) et l’invasion de l’Union soviétique. Les officiers roumains étant dépeints comme francophiles, ils auraient été incapables de collaborer étroitement avec les officiers allemands. Enfin, les soldats roumains de base n’étaient pas idéologisés et n’étaient convaincus ni par le fascisme ni par le communisme. Par conséquent, de nombreux historiens affirment que l’armée roumaine était plus intéressée par la préparation de la lutte contre la Hongrie pour le nord de la Transylvanie (cédée par la Roumanie à la suite des pressions allemandes et italiennes le 30 août 1940 dans le cadre du Deuxième arbitrage de Vienne) que par la poursuite de la campagne en URSS après la reconquête du nord de la Bucovine et de la Bessarabie. Ce récit a donné naissance à un mythe d’après-guerre en Roumanie, selon lequel les soldats seraient à la fois des héros et des victimes – s’étant battus courageusement pour la nation tout en étant sacrifiés comme chair à canon, d’abord par les nazis, puis par les Soviétiques 3. L’affirmation selon laquelle les soldats roumains manquaient de motivation idéologique s’effondre cependant comme un château de cartes dès qu’elle est mise à l’épreuve.
Romania’s Holy War soutient que les soldats roumains étaient en fait très motivés pour combattre l’Armée rouge et commettre des atrocités contre les Juifs sur le front oriental. Le nationalisme, la religion, l’antisémitisme et l’anticommunisme étaient des ferments idéologiques puissants qui imprégnaient la société roumaine avant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, si la Roumanie avait initialement fait le choix de la neutralité, elle s’est rapidement accommodée du nouvel ordre nazi après la chute de la France en raison d’une peur et d’une haine viscérales de la menace supposée du judéo-bolchevisme. Du 22 juin 1941 au 23 août 1944, l’armée roumaine a ainsi fourni plus de soldats, qui ont combattu plus longtemps et avec plus d’engagement aux côtés de l’armée allemande, que n’importe quelle autre nation ayant rejiont la « croisade contre le communisme » menée par les nazis. L’armée roumaine a fourni une contribution importante sur le flanc sud de l’armée allemande en Ukraine, en Crimée, dans le sud de la Russie et dans le nord du Caucase, avec 464 000 hommes au plus haut de sa mobilisation. Les soldats roumains se sont non seulement battus avec conviction contre les troupes soviétiques sur le front, mais ont également perpétré des atrocités à l’arrière contre les Juifs en Bucovine du Nord et en Bessarabie reconquises et en Ukraine occupée par les Roumains (la Transnistrie). On estime que 64 000 des 300 000 Juifs qui sont morts pendant l’Holocauste en Roumanie et en Transnistrie ont été assassinés par balles par des soldats ou des gendarmes lors de l’avancée initiale dans la région. En outre, les troupes roumaines ont collaboré avec les SS allemands pour rafler des milliers de Juifs dans le cadre de la « Solution finale » en Ukraine et en Crimée occupées par les Allemands. L’armée roumaine a aussi adopté une politique antipartisane brutale qui a entraîné des représailles massives condamnant à mort des milliers de prisonniers de guerre, de partisans et de civils soviétiques. La guerre sainte de la Roumanie a complété la guerre raciale de l’Allemagne nazie sur le front oriental. Ces faits fondamentaux indiquent que l’armée roumaine était bien plus volontaire qu’on ne le croit généralement.
Une séparation artificielle entre l’histoire militaire, d’une part, et l’histoire de l’Holocauste, d’autre part, explique pourquoi il n’existait qu’une image incomplète de l’armée roumaine pendant la Seconde Guerre mondiale avant la parution de Romania’s Holy War. Alors que les archives étaient inaccessibles derrière le rideau de fer, et que le parti communiste roumain réécrivait l’histoire de la Roumanie pendant la guerre, les exilés roumains ont construit le mythe d’une Roumanie contrainte de rejoindre l’Axe pour combattre en URSS, minimisant les crimes de guerre de l’armée roumaine et reprochant à Antonescu de s’être allié à l’Allemagne nazie et d’avoir persécuté les Juifs. Dans leurs mémoires, les généraux allemands utilisèrent les troupes roumaines comme un bouc émissaire commode pour justifier leurs défaites sur le front oriental, en particulier à Stalingrad, renforçant la croyance répandue selon laquelle la Roumanie n’était pas pleinement engagée dans l’effort de guerre nazi. Après la chute du communisme en Europe de l’Est, les historiens militaires ont continué à propager le mythe selon lequel la Roumanie n’avait été qu’un membre réticent de l’Axe, tout en réhabilitant la réputation de l’armée roumaine en soulignant sa bravoure au combat. Mais au même moment, les historiens de l’Holocauste purent enfin accéder à des documents détaillant les atrocités généralisées commises par les troupes roumaines contre les Juifs. Ces deux camps se sont néanmoins largement ignorés car les historiens militaires se concentraient sur les combats au front tandis que les historiens de l’Holocauste s’intéressaient aux atrocités commises à l’arrière. De plus, les historiens militaires écrivaient principalement en roumain alors que les historiens de l’Holocauste publiaient surtout en anglais ou en hébreu. Les deux perspectives doivent être intégrées pour bien comprendre la motivation des soldats roumains sur le front oriental.
Le cas du colonel Gheorghe Carp, commandant du 7e régiment de Roşiori 4, est un bon exemple de la compartimentation de l’histoire militaire et de l’histoire de l’Holocauste lorsqu’il s’agit de l’armée roumaine. Dans Eroi români pe frontul de răsărit (Les héros roumains du front oriental) publié en 1995, une monographie contenant les notices biographiques de tous les généraux et colonels de l’armée roumaine qui ont été tués pendant les combats en URSS, Carp est célébré pour son leadership pendant l’opération Barbarossa (l’invasion de l’URSS) en 1941 et Fall blau (l’offensive d’été dans le Caucase et le sud de la Russie) en 1942 5. Pourtant, lorsque Purifying the Nation a été publié en 2010, des documents ont été découverts indiquant que Carp et ses cavaliers avaient organisé des « équipes d’exécution » qui ont assassiné des centaines de Juifs lors de l’avancée du 7e régiment Roşiori en Bessarabie pendant l’opération Barbarossa 6. En outre, au cours de l’opération Fall blau, les soldats de Carp ont souvent abattu des prisonniers, des partisans et des civils soviétiques en représailles après avoir subi des pertes, y compris lorsque Carp lui-même et deux de ses officiers d’état-major ont été tués dans une embuscade. Néanmoins, le ministère roumain de la Défense a choisi de mettre en avant Carp – citant son leadership exemplaire tout en ignorant son implication dans des crimes de guerre – lorsque lui et 87 autres ont été réinhumés en 2018 dans un nouveau cimetière militaire roumain à Apsheronsk dans le Caucase 7. Carp n’est pas un exemple isolé de la façon dont combat et atrocités étaient étroitement mêlés alors que l’armée roumaine poursuivait la croisade contre le communisme.
Romania’s Holy War est le premier livre à utiliser à la fois les perspectives militaires et celles de l’Holocauste pour examiner la motivation des soldats roumains. Au lieu de se concentrer sur le combat en première ligne et sur l’équipement, ce qui est souvent un obstacle pour les historiens militaires, l’ouvrage réfléchit aussi à la société, à la propagande, aux politiques d’occupation, à l’Holocauste et à d’autres aspects afin de fournir une perspective claire au lecteur. Cette approche, connue sous le nom de « guerre et société » (ou parfois encore de « nouvelle histoire militaire »), explore « le lien entre les armées et les sociétés qui les engendrent », comme le dit Robert Citino 8. Au lieu de passer sous silence les événements de 1940 et de se concentrer sur la période entre 1941 et 1945, Romania’s Holy War prend le temps d’examiner les origines du nationalisme, de la religion, de l’antisémitisme et de l’anticommunisme en Roumanie. Il démontre également comment l’émergence dans l’entre-deux-guerres de la Légion fasciste de l’Archange Michel – également connue sous le nom de Garde de fer – a favorisé les conditions dans lesquelles la grande majorité des Roumains ont soutenu les décisions du régime autoritaire d’Antonescu d’envahir l’URSS et de « nettoyer le terrain » des Juifs en Bucovine du Nord et en Bessarabie. En outre, j’affirme que la vision idéologique du monde des soldats roumains, qui les amenait à croire que le judaïsme et le communisme étaient liés, signifiait qu’ils restèrent motivés pour se battre même après que l’opération Barbarossa se soit soldé sans victoire décisive, car ils craignaient, si l’Axe perdait la guerre, une terrible vengeance soviétique sur leurs foyers et leurs familles pour les crimes atroces qu’ils avaient perpétrés sur les Juifs au début des hostilités. Romania’s Holy War montre également comment la propagande de l’armée a renforcé les craintes des soldats roumains à l’égard des communistes juifs vengeurs en racontant des histoires d’atrocités soviétiques pour motiver la troupe à poursuivre le combat.
Outre la peur du judéo-bolchevisme, la peur du châtiment a également incité les soldats à se battre. J’examine donc en profondeur la discipline appliquée dans l’armée roumaine dans Romania’s Holy War. La flagellation fut introduite après le début de l’opération Barbarossa. Les commandants roumains ont également utilisé la peine capitale, dans une moindre mesure que l’armée allemande ou l’Armée rouge, mais suffisamment pour que la menace d’une exécution par peloton d’exécution reste efficace. Le plus souvent, les soldats condamnés pour désertion, vol ou autres infractions étaient réaffectés dans des unités de première ligne pour être réhabilités par leur bravoure au combat. Il est important de noter que la discipline militaire jouait un rôle limité lorsqu’il s’agissait de perpétrer des atrocités contre les Juifs. En fait, l’armée roumaine a relâché la discipline lorsqu’il s’agissait d’ « excès » contre les Juifs au cours de l’avancée en Bucovine du Nord et en Bessarabie. Les officiers détournaient le regard ou se joignaient tout aussi souvent aux sous-officiers et aux hommes de troupe qui pillaient les biens des Juifs, violaient les filles et les femmes juives et assassinaient les Juifs. Les troupes roumaines s’en prenaient aussi parfois aux Ukrainiens, aux Lipoviens 9 ou à d’autres minorités slaves. L’armée roumaine a réaffirmé sa discipline après avoir traversé l’URSS proprement dite, car l’indiscipline nuisait à l’efficacité du combat. La discipline stricte de l’armée roumaine est devenue un facteur de motivation plus important au fur et à mesure que les combats sur le front oriental se prolongeaient et que le moral se détériorait. Néanmoins, la plupart des soldats roumains restaient motivés pour se battre afin d’éviter la défaite, alors même que le mastodonte soviétique repoussait sans relâche les forces allemandes vers la Roumanie.
Le sort de la Roumanie coïncide à nouveau avec le changement de fortune de la France. Le 20 août 1944, au lendemain du soulèvement des résistants français à Paris, l’Armée rouge déclencha une vaste offensive contre la Roumanie qui pénétra rapidement les défenses de l’Axe. Le 23 août, le roi Mihai Ier réussit un coup d’État qui chassa Antonescu du pouvoir et mit fin à la guerre sainte contre le judéo-bolchevisme. L’armistice soviéto-roumain exigea que l’armée roumaine combatte aux côtés de l’Armée rouge contre l’armée allemande jusqu’à la fin des hostilités le 9 mai 1945. Cet armistice prévoyait également la cession du nord de la Bucovine et de la Bessarabie à l’Union soviétique. Après la reconquête du nord de la Transylvanie, le moral des soldats roumains s’est érodé alors qu’ils participaient à des campagnes de broyage en Hongrie et en Slovaquie tout en recevant des nouvelles des abus commis par les troupes soviétiques en Roumanie. Romania’s Holy War soutient ainsi que la croisade antifasciste était beaucoup moins populaire que la guerre sainte contre le judéo-bolchevisme. Le parti communiste roumain a essayé d’oublier la mémoire de la guerre sainte célébrant plutôt les événements de la « guerre anti-hitlérienne ». Même après la chute du communisme en 1989, la majorité des historiens a continué à donner plus de poids aux neuf derniers mois de la guerre sur les trente-six premiers. J’estime qu’il est temps de remédier à ce déséquilibre.
Romania’s Holy War espère susciter de nouveaux débats. Non seulement sur la motivation des soldats roumains, mais aussi sur celle des autres nations qui ont rejoint la coalition nazie contre l’URSS sur le front oriental. La croisade contre le communisme – et toutes les horreurs qui l’accompagnaient – a bénéficié d’un soutien plus important dans toute l’Europe qu’on ne le pense généralement aujourd’hui. En outre, les souvenirs et l’héritage de la Seconde Guerre mondiale continuent de façonner la politique contemporaine de l’Europe. Le front oriental fut le plus important, le plus large et le plus sanglant du conflit. La contribution de nations comme la Roumanie, la Hongrie et la Finlande est souvent laissée dans l’ombre de l’affrontement titanesque entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique. Alors que les frontières de l’Union européenne et le parapluie de l’OTAN ont fini par englober une grande partie de l’Europe de l’Est, il incombe à l’observateur d’être bien informé sur l’histoire du front oriental pour mieux comprendre les événements qui se déroulent actuellement dans la région.
La Roumanie fait désormais partie du flanc est de l’OTAN, une base cruciale pour le positionnement des moyens terrestres, aériens et maritimes. Le seul système de défense opérationnel contre les missiles balistiques Aegis Ashore est situé à Deveselu, à quelque 145 kilomètres de Bucarest. Les premiers véhicules blindés Stryker de la force opérationnelle américaine Cougar ont commencé à arriver la semaine dernière en Roumanie tandis que les F-16 américains ont rejoint les Eurofighter Typhoon italiens. Le désir de la Roumanie d’une présence plus importante et permanente de l’OTAN sur son territoire dans un but de dissuasion face à la Russie est lié en partie aux souvenirs de la Seconde Guerre mondiale. En outre, la République de Moldavie, issue de l’ancienne province de Bessarabie, représente une potentielle menace russe à ses frontières. La République moldave Pridnestrovienne séparée (connue sous le nom plus familier de Transnistrie) a obtenu de facto son indépendance en 1992 grâce aux efforts de la quatorzième armée de la Garde soviétique et la région est toujours troublée par ce conflit gelé. À l’heure actuelle, 1 500 soldats russes, dont un tiers sont des « gardiens de la paix » 10, sont toujours présents en Transnistrie. La Moldavie, à l’instar de l’Ukraine, doit faire le choix de son principal interlocuteur à l’avenir : l’Union européenne ou la Russie. Dans le même temps, les ultra-nationalistes roumains envient la Moldavie – et même certaines parties de l’Ukraine. L’Alianța pentru Unirea Românilor (Alliance pour l’Union des Roumains), qui a remporté 9 % des voix aux élections de 2020, appelle ouvertement à annexer la Moldavie comme première étape pour récupérer la Bessarabie et le nord de la Bucovine. Si la Russie recule aujourd’hui dans ses provocations contre l’Ukraine, il reste la possibilité d’une nouvelle crise centrée sur la Moldavie demain.
Sources
- Les opinions et les informations présentées sont celles de l’auteur et ne représentent pas la position officielle de l’armée américaine, du département de la Défense des États-Unis ou du gouvernement des États-Unis.
- Grant Harward, Romania’s Holy War : Soldiers, Motivation, and the Holocaust, Ithaca, New York, Cornell University Press, 2021. Il sera bientôt traduit en roumain et publié par Editura Corint.
- Pour une étude approfondie du développement de ce récit, voir Maria Bucur, Heroes and Victims : Remembering War in Twentieth-Century Romania, Bloomington, Indiana University Press, 2009.
- Littéralement “rouges” en référence aux uniformes rouges portés par les cavaliers d’élite dans l’armée roumaine du 19e siècle
- Alesandru Duţu et Florica Dobre, Eroi români pe frontul de răsărit (1941-1944), vol. 1, Bucharest, Editura Eminescu, 1995, pp. 25-30.
- Vladimir Solonari, Purifying the Nation : Population Exchange and Ethnic Cleansing in Nazi-Allied Romania, Washington, D.C., Woodrow Wilson Center Press, 2010, pp. 171-173.
- Ministerul Apararii Nationale, Romania – www.mapn.ro, “Sacrificiul impune respect,” publication Facebook, 29 novembre 2018.
- Robert M. Citino, “Military Histories Old and New : A Reintroduction,” The American Historical Review 112, no. 4, octobre 2007, pp. 1070-1090.
- Vieux-Croyants russes ethniques
- Amanda Coakley, Ukraine crisis ‘very sensitive’ for Russia-backed breakaway state, Al Jazeera, 11 février 2022