- Après le temps du choc des révélations des soirées à Downing Street, le très attendu rapport de Sue Gray sur le « Partygate » a été rendu public lundi 31 janvier, en attendant un futur rapport de police. L’enquête policière en cours a forcé Sue Gray à rendre un rapport minimal pour ne pas perturber les investigations. Le rôle de Boris Johnson dans ces événements, vécus comme un scandale d’État au Royaume-Uni par les citoyens, a été édulcoré mais le rapport fait état d’ « erreurs de leadership et de jugement » à Downing Street.
- Malgré de nombreuses critiques dans son propre camp, Johnson n’a pas démissionné. Une bonne partie des Tories lui doivent leur poste et ne lui trouvent pas de successeur crédible. Pour autant, plusieurs conseillers proches de Johnson ont démissionné le 3 février, dont Martin Reynolds, le secrétaire en chef de Boris Johnson, suivi d’un remaniement du gouvernement mardi 8 février.
- Cette affaire a eu des répercussions considérables sur l’image du Parti conservateur. Les Tories, qui avaient remporté une victoire historique aux élections législatives en décembre 2019 avec 43,6 % des voix contre 32 % pour les travaillistes, ont vu leur popularité dégringoler. En cas d’élections anticipées, les intentions de vote pour les deux partis se sont inversées.
- Alors que les importations du Royaume-Uni provenant de l’Union ont baissé de 30 % et les exportations du Royaume-Uni vers l’Union ont baissé de 15 % en 2021, la question du protocole Nord-irlandais (NI) continue de perturber les relations entre le Royaume-Uni et l’Union.
- La semaine dernière, les Européens ont assisté à une scène rocambolesque lorsque le ministre nord-irlandais de l’Agriculture du parti unioniste DUP, Edwy Poots, a annoncé la levée des contrôles sur certains biens provenant de Grande-Bretagne en Irlande du Nord – ce qui aurait été contraire au droit international – avant que des officiels britanniques ne démentent en urgence cette information. Enlisés dans des négociations toujours plus compliquées avec la secrétaire d’État aux affaires étrangères, Liz Truss, sur cette question, Boris Johnson a néanmoins qualifié de « fou » le protocole NI à cette occasion. Hier, Boris Johnson a déclaré que le problème du protocole NI « devait être réglé » avec les Européens, menaçant de recourir à l’article 16 du traité entre l’Union et le Royaume-Uni.
- Du côté de l’Irlande du Nord, le premier ministre de la province nord-irlandaise, Paul Givan a démissionné jeudi 3 février pour protester contre le protocole NI. Le vide politique s’installe en vertu d’un accord sur le partage des pouvoirs entre les unionistes et nationalistes, issu des accords de paix de 1998 et de l’accord de Saint Andrews de 2006. Les partis politiques appellent désormais à avancer les élections législatives prévues le 5 mai, que les nationalistes irlandais du Sinn Fein (favorables à une réunification des deux Irlande) pourraient remporter face aux unionistes du DUP.
- En parallèle, le Royaume-Uni a prévu de publier ce jeudi 10 février la liste des sanctions anti-russes qu’il pourrait appliquer en cas d’invasion de l’Ukraine.