• Patrick Azurmendi nous livrait son analyse de la victoire des Talibans et affirmait que  « Le sort de Kaboul est formellement scellé le 15 août, lorsque tombent à la fois la base aérienne de Bagram et la ville de Maidan Shar, considérée comme le dernier verrou avant Kaboul. En dix jours, les talibans ont remporté une victoire éclatante, pratiquement sans combattre ».
       
  • Le retrait américain sous la forme définie par la présidence Trump n’a pas été remis en cause par l’administration Biden. La question des interventions américaines à l’étranger et la « fin des guerres sans fin » post-11 septembre au Moyen-Orient restent une préoccupation importante des électeurs américains et comme l’affirmait Maya Kandel dans les colonnes du Grand Continent, Biden ne peut pas renier tout à fait l’héritage de Trump.
       
  • « La stratégie afghane pointe une lacune encore plus fondamentale de l’intervention américaine, à savoir l’incapacité de construire un véritable État, pouvant non seulement développer l’économie du pays, mais aussi assumer une réelle présence dans les domaines du régalien et, en définitive, apporter la sécurité et la prospérité » selon Patrick Azurmendi tandis qu’Adam Baczko affirmait, dans un entretien au Grand Continent, que « ce qui a failli en Afghanistan, ce sont l’expertise et les dispositifs de production de l’action militaire et civile ».
  • La Chine et la Russie ne sont pas alignées sur le choix stratégique des pays occidentaux, consistant à couper tout contact avec le régime des Talibans. Les deux États font partie des pays qui ont toujours une ambassade à Kaboul et ont plusieurs fois fait savoir qu’ils ne se reconnaissaient pas dans l’objectif des puissances occidentales d’aider l’Afghanistan sans passer par les Talibans – l’absence de Xi Jinping et Poutine a notamment été remarquée au G20 organisé par Mario Draghi en octobre pour répondre à la situation humanitaire en Afghanistan.
       
  • Aujourd’hui, une crise humanitaire sans précédent se déroule en Afghanistan. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies, 98 % des Afghans risquent une forme ou une autre de malnutrition en ce début d’hiver. Le débat sur la levée des sanctions et des fonds gelés à l’étranger, devrait s’intensifier dans les premiers mois de 2022, alors que les droits des femmes sont toujours plus restreints, ces restrictions ayant amené certaines Afghanes à manifester dans les rues de Kaboul le 28 décembre1.
       
  • « Cette affaire connaîtra des développements difficiles à anticiper mais qui ne promettent rien de bon pour l’Europe. Elle nous fait entrer dans une nouvelle dimension dont on ignore, à vrai dire, à peu près tout », nous confiait Jean-Claude Juncker lors de notre entretien de fin d’année.
Sources
  1. Le Monde, En Afghanistan, le recul des droits des femmes, Ghazal Golshiri, 29 décembre 2021