- La COP 26 a été la plus grande jusqu’à aujourd’hui, en nombre de participants accueillis (près de 40 000 selon l’ONU) comme le montre le graphique ci-dessous. La COP 26 a ainsi accueilli un très grand nombre d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprises1.
- Les 13 jours à Glasgow ont été également marqués par les importantes manifestations. Greta Thunberg a qualifié la conférence internationale “d’échec” et de “festival de greenwashing”. Les 400 jets privés utilisés par un grand nombre de dirigeants pour se rendre à la COP ont été pointés comme signes de l’hypocrisie des dirigeants face à la crise climatique.
- L’absence du Président chinois a été remarquée et la pression sur la Chine pour qu’elle rende plus ambitieux ses engagements climatiques s’est faite ressentir dans les déclarations des présidents britannique, américain et les responsables européens. À noter que la Chine refuse de s’engager à maintenir la hausse des températures en deçà de 1,5 °C, au lieu de l’objectif de l’accord de l’Accord de Paris, à savoir « bien en deçà » de 2° C et idéalement 1,5 °C, objectif soutenu par l’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni. Positionnement souligné également dans le discours du 12 novembre des responsables chinois : “l’accord trouvé à Glasgow devrait rester fidèle à l’objectif tel qu’énoncé dans l’accord de Paris”.
- Bien que l’accord final soit encore en cours de négociation, le document de travail qui a circulé témoigne d’ambitions plutôt modestes : si les pays sont appelés à revoir leur plans d’action d’ici 2022 et à accélérer la transition énergétique, l’accord note l’existence de “circonstances nationales différentes”. Aucune disposition ne mentionne les subventions aux énergies fossiles, ni leur élimination progressive. Dans ce contexte, certains ont pu rappeler la décision de l’Australie de défendre son choix de maintenir le charbon dans son mix énergétique pour protéger l’emploi. Autre proposition qui devrait apparaître dans le communiqué final : les pays développés sont appelés à s’engager à doubler leur aide aux pays en développement d’ici 2025.
Parmi les annonces les plus importantes, on peut noter :
- Une déclaration conjointe surprise a été faite le mercredi 10 novembre par la Chine et les États-Unis, qui prévoit notamment la création d’un nouveau groupe de travail bilatéral, même si aucun engagement fort n’en a émané. Certains observateurs espèrent que cet accord pourra réduire les tensions entre les deux plus grands émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre.
- L’accord sur la réduction de 30 % des émissions de méthane d’ici 2030, signé par 105 pays, alors que le méthane représente au total près de la moitié des émissions de GES mondiales, deuxième contributeur au réchauffement climatique. Pour favoriser le déploiement des énergies renouvelables, un autre accord, signé par une trentaine de pays, dont la France, prévoit l’arrêt des financements aux projets d’exploitation d’énergies fossiles (y compris gaz et pétrole) à l’étranger.
- Un autre accord, sur l’industrie automobile, peu ambitieux, a été signé par six constructeurs automobiles (qui ne représentent que 20 % de la production mondiale automobile). La Chine, les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Japon ou encore la Corée du Sud n’ont pas signé l’accord, qui prévoit que les signataires « s’efforceront de faire en sorte que toutes les ventes de voitures et de camionnettes neuves soient à zéro émission dans le monde d’ici à 2040, et au plus tard en 2035 sur les grands marchés »
- Les pays du Sud ont réaffirmé que la transition ne pourrait se faire sans aide et sans les financements adaptés promis par les pays les plus riches et historiquement responsables d’une part plus importante des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, dans son discours du 11 novembre2 aux principaux hommes d’affaires asiatiques, Xi Jinping a appelé les économies développées à accroître leur soutien aux économies les moins développées et à agir “dans l’idée de l’appartenance à la même communauté avec d’autres économies” (les parties s’étaient engagées à la COP de Copenhague il y a plus de dix ans, à verser collectivement 100 milliards de dollars mais la somme n’a jusqu’à maintenant jamais été atteinte et semble de toute manière insignifiante – les besoins étant évalués à 1300 milliards de dollars par an).
Sources
- Financial Times, COP26 in review : our 5 takeaways, Simon Mundy, Gillian Tett et Kristen Talman, 12 novembre 2021
- https://english.cctv.com/2021/11/11/ARTIk6P4B4cyq2qzgDCDzO87211111.shtml?spm=C69523.PDoRdCIUTBov.S54480.4