• L’OPEP, créée en 1960 pour s’accorder sur la production et les prix du pétrole brut à l’initiative du Venezuela, compte aujourd’hui 13 pays, dont l’Algérie, l’Iran, ou encore l’Arabie Saoudite, cette dernière étant, du fait de l’importance de sa production, le meneur des autres membres de l’organisation. 10 autres membres, menés par la Russie, forment l’OPEP+. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les 23 pays de l’OPEP+ représentaient, en 2020, 51 % de la production de pétrole. 
  • Les États-Unis avaient déjà demandé aux pays exportateurs de pétrole, le 11 août, de prévoir une production supérieure à ce qui avait été prévu pour la période d’août à décembre 2021, c’est-à-dire une hausse mensuelle de 400 000 barils. C’est dans cet esprit que le conseiller à la Sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a affirmé les pays exportateurs devaient faire « plus d’efforts », sans quoi la reprise mondiale pourrait être freinée. 
  • L’Arabie Saoudite, avec à sa tête Mohamed bin Salman, a refusé d’augmenter la production de pétrole brut, notamment du fait d’estimations de la reprise plus faibles que celles des pays occidentaux. En effet, l’OPEP estime que la demande de pétrole brut sera supérieure à celle de 2019 en 2023 seulement1. Jake Sullivan s’est déplacé en Arabie Saoudite la semaine dernière, sans que l’on sache si ces questions de l’énergie avaient été explicitement discutées. 
  • Ce refus d’entériner une hausse plus importante de la production de pétrole brut vient notamment de la chute majeure dans la consommation de pétrole en 2020, liée principalement à la baisse de la consommation chinoise. La consommation de 2020 aurait donc chuté, selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)2 de 90 000 barils par jour.
  • À ce refus d’augmenter la production de pétrole brut sont aussi attachées des causes plus structurelles, notamment la transition écologique entamée par certaines des économies développées qui les éloignent du pétrole, même s’il reste la source première d’énergie des pays industrialisés.  
  • Cette hausse des prix est par ailleurs liée au report de la demande des énergies naturelles comme le charbon, dont les prix ont notamment augmenté de 96 %3 en Chine, sur le pétrole. La production des États-Unis a par ailleurs été perturbée par une moins grande exploitation des sols par les producteurs de gaz de schiste américain, par des dysfonctionnements liés à des ouragans dans le Golfe du Mexique, qui n’ont pas permis de stocker autant de gaz de schiste que ce qui est normalement prévu.
  • Au début de la pandémie, le Grand Continent s’était penché sur ce phénomène en livrant huit clefs d’analyse pour comprendre les variations du prix du brut.