• Prise en fin de semaine dernière, cette décision entre en application aujourd’hui, bien qu’elle ne concerne pour le moment que l’Angleterre (le reste du Royaume-Uni devrait suivre dans les prochaines semaines). Seuls les voyageurs ayant reçu toutes les doses nécessaires et présentant un test PCR négatif à leur arrivée en Angleterre ne seront désormais plus contraints à une quarantaine obligatoire de 5 à 10 jours, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.
  • Bien que le Royaume-Uni soit l’un des pays où la campagne de vaccination a été initiée le plus tôt, conduisant désormais presque 70 % de la population à avoir reçu au moins une dose de vaccin, une quarantaine était encore obligatoire pour tous les voyageurs en provenance de l’étranger jusqu’à aujourd’hui. Le gouvernement britannique craignait la diffusion de variants (particulièrement le variant beta), supposés être plus contagieux et résistants aux vaccins.
  • Depuis le 19 juillet, les voyageurs en provenance de France (où presque la moitié de la population est entièrement vaccinée) sont soumis à un régime d’exception non-révoqué lors de la mise en application de ces nouvelles mesures, qui concernent les voyageurs en provenance de tous les pays de l’Union européenne, sauf de France. Le gouvernement britannique a invoqué la présence sur le territoire français du redouté variant beta, en provenance d’Afrique du Sud.
  • Le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a qualifié cette mesure « d’excessive », en raison du fait que ce variant beta ne circule quasi-exclusivement qu’à la Réunion et à Mayotte, et non pas en métropole. Depuis le début de la pandémie, les tensions diplomatiques se multiplient entre Londres et Paris en raison des exceptions appliquées unilatéralement par les deux pays, suivant l’évolution de la situation sanitaire.
  • En mai 2020, la décision prise par Londres de ne pas accorder d’exception à la quatorzaine imposée aux voyageurs venant de France avait conduit Paris à une mesure de réciprocité, jetant un premier froid sur les deux bords de la Manche. Plus récemment, c’est les accords de pêche post-Brexit qui avaient conduit à une escalade en mai dernier lorsque des pêcheurs français avaient bloqué le port de Saint-Hélier, sur l’île de Jersey. La Royal Navy avait envoyé de manière préventive deux bâtiments de guerre, mettant un terme à ce qui avait été pu être qualifié d’« invasion ».
  • La pandémie met à jour des mesures de santé publique qui semblent parfois plus refléter un agenda politique que de réelles préoccupations quant à la situation sanitaire. Malgré les cris d’alerte des compagnies aériennes et des chambres de commerce, les États-Unis interdisent toujours l’entrée sur leur territoire de voyageurs en provenance des pays de l’Union européenne, de Chine, et plus récemment d’Inde. Bien que la vaccination progresse à l’échelle mondiale — du moins dans les pays les plus riches —, il apparaît que la liberté de circulation reste au cœur d’enjeux géopolitiques, et constitue désormais un levier d’action comme un autre.