Vous êtes né et vous avez grandi loin des Alpes, en région parisienne. Quand et comment s’est déroulée votre rencontre avec ce monde alpin qui vous est devenu cher ?
J’ai effectivement toujours vécu à Paris. Mais il s’est trouvé qu’à la fin des années 1960, mes parents ont acquis une maison, une ruine qu’ils ont fait restaurer, à Gresse-en-Vercors, sous la grande falaise orientale du massif. C’était une maison un peu perdue, à cinq kilomètres du village, où je suis arrivé pour la première fois vers l’âge de cinq ans. À partir de ce moment-là, j’ai eu une vie là-bas, qui, une fois adolescent, est devenue ma « vie randonnée », ainsi que je l’appelle dans ma Traversée des Alpes, qui s’est déroulée là, à chaque vacances, tant en été qu’en hiver. Je passais presque quatre mois par an dans les Alpes, dans ce massif du Vercors qui a une très forte personnalité. Cela m’a conduit à m’imaginer une vie sur place — j’ai eu le désir d’une vie de berger — et à me mettre à marcher assez vite tout seul, à quatorze ans. Les premières traces que j’ai de ma « vie randonnée », ce sont des journaux de marche, des notations d’itinéraires au départ de la maison. Quelque chose s’est constitué dans l’enfance et l’adolescence, qui est un rapport fort à la montagne, aux Alpes et à la marche ; mais cela a pris fin de façon assez brutale, à la fois parce que mes parents ont vendu cet endroit quand j’avais vingt ans et puis à cause d’un accident de ski, dans les Écrins, où je me suis cassé les deux jambes dans un couloir en suivant des compagnons d’alpinisme. Il s’est trouvé aussi que ma vie changeait à ce moment-là : j’entrais à Normale Sup, je n’étais plus le futur berger que je m’étais imaginé enfant. J’avais désormais une vie d’intérieur, du dedans, une vie de bibliothèque, de cabinet, de salles, celle de l’historien et du cinéphile, qui a pris le dessus sur ma vie d’extérieur.
Il y a donc eu une séparation d’avec les Alpes pour finalement mieux renouer avec elles par la suite ?
Il y a effectivement eu un retour à la montagne, après trente ans d’éloignement, qui a été à la fois volontariste et lié à une circonstance, dramatique et banale à la fois, la mort de mon père. En vidant son appartement, je suis retombé sur ces traces ma vie randonnée adolescente : mes journaux, mes dessins, mes premières chaussures de marche achetées avec ma première paye de normalien, des « Jean-Claude Bibollet Super Trek ». Tout cela a éveillé en moi une volonté de revenir à la marche, d’être en quelque sorte fidèle à mon enfance. De là, le projet de traverser les Alpes à pied pour faire ressurgir cette vie passée. Il s’agissait d’une expédition, à la fois géographique et biographique, dans ma vie passée, qui s’est trouvée correspondre à un moment de recherche historiographique. En préparant cette traversée des Alpes, je me suis mis à lire beaucoup de textes existants sur la marche et sur les Alpes. Autant j’ai trouvé beaucoup de choses sur les Alpes, des grands classiques géographiques comme la somme de Raoul Blanchard jusqu’aux études les plus innovantes sur les migrations, les mobilités et l’histoire environnementale, autant j’ai pu constater qu’il existait très peu de choses sur l’histoire de la marche. S’est donc joint à ce projet de retour autobiographique vers la marche une volonté d’explorer un territoire en suivant un chemin qui allait me permettre de tracer et de défricher un champ historiographique, celui de l’histoire de la marche et de la randonnée. La Traversée des Alpes est née au croisement de cela.
Cette grande traversée a donc marqué votre retour dans les Alpes. Depuis lors, comment fréquentez-vous les Alpes ? Peut-être y avez-vous racheté une maison ?
Je n’y ai pas racheté de maison, non, car mon projet, pour le moment, est celui d’une itinérance, d’un certain nomadisme alpin. Quand viendra le moment de la retraite, sans doute, en revanche, il est effectivement possible que cela passe par une maison, ancrée dans un des massifs alpins qui ont marqué ma vie. Pour le moment, il s’agit plutôt de marquer un trajet, ou plutôt des trajets, à travers un territoire (les Alpes), selon une manière corporelle (la marche) et intellectuelle (l’historiographie), ce que j’ai proposé d’appeler l’histoire marchée. Ainsi, actuellement, mes projets de retour aux Alpes se poursuivent via l’expérience concrète de plusieurs chemins, qui suscitent plusieurs chantiers d’histoire marchée. J’en ai réalisé un premier autour de la transhumance : marcher le long de l’ancienne draille de la transhumance des brebis, de la Crau jusqu’aux alpages des Alpes du sud. Un itinéraire de trois semaines à travers la Provence, la Haute-Provence, les Hautes-Alpes puis l’Ubaye et le Mercantour. Il s’agit aussi d’un trajet dans l’histoire, qui passe par la recherche des traces matérielles et documentaires d’un chemin qui a existé, du Moyen-Âge jusqu’au milieu du XXe siècle, avec une très forte identité. Cette « draille » du nom de Routo, itinéraire et culture, dit quelque chose des Alpes. C’est une collection d’histoires, de pratiques, d’animaux, de paysages, de massifs particuliers, mais également une histoire continentale. Avec l’Alpe, on est en présence d’un massif-continent qui, à travers le jeu complexe des frontières, des langues, des cultures, des parcs régionaux et nationaux, possède une unité qui me semble extrêmement profonde et ancrée dans le continent européen. Pour reprendre l’exemple de la transhumance, il m’a paru très intéressant à travers des pays aussi différents que la plaine de la Crau et la haute vallée de la Stura en Italie, dans le Piémont, 3 000 mètres plus haut, de repérer des grands liens partagés que sont la culture pastorale, mais aussi une langue (l’occitan) et un rapport précis à la nature et à l’animalité. Il me semble que cela dit quelque chose de profond sur ce morcellement mais aussi cette unité qui font la nature même du massif alpin.
J’observe que vous parlez de « l’Alpe » au singulier. C’est une manière d’insister sur l’unité fondamentale du massif, par-delà sa diversité ?
L’Alpe, c’est l’alpage, un lieu topographique particulier. Mais je l’utilise effectivement aussi de façon générique, sur le modèle de la revue grenobloise précisément intitulée L’Alpe. Une revue qui a cette ambition transnationale, transfrontalière et translinguistique de considérer l’« Alpe » comme une entité à travers sa diversité même. Ce qui me plaît dans les Alpes, c’est l’idée d’être face, ou avec, un massif continent, une forme d’universalité. Mon grand projet, ainsi, qui sera peut-être le projet définitif, c’est de suivre ce grand chemin, ce « chemin des chemins » européen, qu’on appelle depuis 2002 la « Via Alpina ». Ce sentier en arc de cercle s’étire sur 2 200 km entre deux villes qui sont pourtant très proches à l’échelle du continent : Trieste et Monte Carlo. Entre les deux, on suit ce chemin qui, en quatre mois de marche, permet de traverser cet arc qui réunit les huit pays alpins : Italie, Slovénie, Autriche, Liechtenstein, Allemagne, Suisse, France et Monaco. Cela dit aussi quelque chose du continent européen : l’Europe est tout autant constituée par ces grands pays-nations que sont l’Allemagne, la France ou l’Italie, que ces petites principautés comme Monaco ou le Liechtenstein, ces blocs indépendants telle la Suisse, ou alors des pays au destin historique extrêmement complexe et échevelé, comme l’Autriche ou la Slovénie. La Via Alpina traverse aussi quatre langues. On y parle italien, slovène, allemand et français, avec toutes les variétés et déclinaisons que peuvent connaître ces langues, auxquelles il faut ajouter une cinquième langue qui est l’anglais, la langue historique qui fait lien dans les Alpes. L’anglais est la langue, orale et écrite, de l’alpinisme, à travers ce terrain de jeu de l’Europe inventé par les alpinistes et les aventuriers anglais au XIXe siècle. C’est la langue de beaucoup de guides d’alpinisme. Ce chemin est donc ourlé de langues très différentes, tissées dans la langue universelle du monde d’aujourd’hui mais qui est également la langue historique de la conquête, à la fois touristique et alpiniste, de ce territoire considéré comme l’espace par excellence du déploiement des loisirs du corps.
Cette Via Alpina, pour y revenir, est aussi le plus beau collier où s’enfilent les perles de la protection environnementale d’aujourd’hui, puisqu’elle traverse pas moins de 17 parcs régionaux et 22 réserves naturelles protégées. Le chemin a d’ailleurs été inauguré à Trieste puis à Monaco, en juin 2002, à l’occasion de la « Convention alpine » dévolue à la protection de l’environnement. Avant d’insister sur le morcellement des Alpes, je pense donc qu’il convient de rappeler qu’il s’agit presque d’un seul « pays » fait d’une multitude de « pays », d’un continent qui réunit des entités mosaïques. On est « alpin » et cela surmonte les nationalités qui ont ici, ô combien, exacerbées. C’est un endroit où l’on s’est beaucoup battu, où les frontières sont très présentes, marquées par des lignes de forteresses, des chemins spécifiques qui se font face. C’est un lieu où l’histoire des nations et des identités s’est beaucoup jouée. Mais, en même temps, un chemin comme la Via Alpina est un trait d’union qui permet de surmonter, de réparer l’histoire, en créant une identité alpine commune qui me semble marquée par cette cohabitation des langues, des cultures, des parcs et des réserves. Il existe un souci commun de construire quelque chose ensemble.
Dans ce monde alpin tout à la fois divers et uni, vous avez des préférences pour certains massifs plutôt que d’autres ?
Dans cette marqueterie, cette mosaïque de pays extrêmement divers que sont les Alpes, j’ai des liens très forts, biographiques, avec certains massifs français, en premier lieu le Vercors. C’est là que j’ai aimé la montagne. Un de mes projets actuels, une de mes expériences alpines, m’y conduit de nouveau. J’y retrouve, une quarantaine d’années plus tard, ces lieux du Vercors avec l’idée de proposer à la fois un récit de marche de ce massif traversé par des chemins participant au panthéon des marcheurs, et une réflexion sur le rôle de forteresse-refuge qu’il a joué dans l’histoire. Le Vercors m’apparaît ainsi comme un cas d’école pour l’histoire marchée : on ne cesse d’y cheminer sur des traces et des strates historiques très profondes, qui s’y chevauchent, y coexistent parfois de façon contradictoire, des premiers nomades de la préhistoire aux grands retraits qui ont accompagné les guerres de religion, ou aux différents métiers marcheurs qui ont pu parcourir ce massif (bergers, soldats, commerçants, etc.), jusqu’à ces deux strates les plus « récentes » de l’histoire du Vercors que sont la Résistance et l’aménagement du territoire, avec la création du parc régional et tous ses chemins de randonnée. En ce sens, le Vercors ressemble au Queyras : un massif à la personnalité très forte, tant physique que culturelle, où l’histoire a joué un rôle profond et laissé des traces encore souvent visibles jusqu’à nos jours.
L’autre massif qui m’a toujours attiré et impressionné, c’est le massif du Mont Blanc. En 2011, j’ai réalisé l’ascension du Mont Blanc, ce qui m’a permis de vaincre mon ancienne peur de l’alpinisme, pratique qui m’a toujours fasciné mais aussi meurtri. Aujourd’hui, mon projet le plus récent m’amène à m’intéresser, à travers ce massif du Mont Blanc, aux traces de l’aménagement touristique de la montagne, que j’aborde non pas sous l’angle « glorieux » de la démocratisation de la montagne « à la française », mais plutôt sous celui de ses impasses. Pour cela, je pars de ce qu’on appelle, par une métaphore navale, le « désarmement » de la montagne, à savoir toutes ces stations de skis et infrastructures qui ont été abandonnées et dont il reste parfois des traces à l’état de ruines au sein de la nature alpine. Cette mécanisation de la montagne, son « urbanisation », il en reste aujourd’hui des vestiges abandonnés, des stations fantômes. C’est d’autant plus vrai en France que l’aménagement touristique montagnard y a été très particulier : dans les années 1960-1970, une planification urbaine de la montagne, très verticale et intégrée, a été à l’œuvre. Or, surtout depuis les années 1980, presque un quart des stations de sport d’hiver françaises (160 sur 600) ont été abandonnées. Dans le massif du Mont Blanc, il existe ainsi une vingtaine de lieux « désarmés », soit d’anciennes stations de ski, soit d’anciennes implantations militaires, soit encore d’anciens sanatoriums. J’essaie donc, d’une part, de réunir par la marche ces traces de l’échec de l’aménagement de la montagne et, de l’autre, de réfléchir à la présence de ces vestiges souvent néfastes pour l’environnement. Des associations œuvrent d’ailleurs à assainir et démanteler ces ruines. J’essaie également de retrouver les soubassements historiques de ce tourisme montagnard, tant le volontarisme planificateur des années 1960-1970 au travers des actions du préfet Michaud, notamment dans certaines grandes stations comme Flaine, que les textes qui mettent en garde contre l’aménagement touristique du massif du mont Blanc ou tentent de mobiliser contre ses effets les plus redoutables. Cette généalogie remonte jusqu’au milieu du XIXe siècle, avec des textes de Töpffer, de Michelet, d’Élisée Reclus, de Viollet-le-Duc.
Fréquentant les Alpes depuis plus de quatre décennies, quels changements les concernant vous ont le plus frappé ?
Ce qui a changé, c’est moins l’aménagement de la montagne, phénomène qui s’est achevé précisément il y a une quarantaine d’années, que la prise de conscience des limites de ce modèle d’aménagement des Alpes. Quand j’étais adolescent, c’était le tout début des luttes pour la protection de l’environnement. Depuis lors, il y a eu une prise de conscience de ces enjeux qui se marque par un fort rejet du modèle de la ville à la montagne. Cela a encore été accentué par la crise pandémique que nous venons de traverser, avec la fermeture pendant quasiment deux saisons des stations de ski. Des modèles alternatifs de pratiques hivernales et estivales de l’Alpe se sont développés en conséquence : ski de randonnée, raquettes, ski de fond, etc. Si la crise que l’on vient de vivre avait eu lieu vingt ans plus tôt, les Alpes auraient fermé pendant deux hivers. Aujourd’hui, les Alpes, pendant ces deux saisons, ont su inventer un modèle alternatif, certes encore minoritaire mais prometteur. Cela est lié à la conjoncture de cette crise mais aussi à une prise de conscience plus structurelle qui me semble le principal changement de ces quatre dernières décennies.
Vous évoquiez les nombreuses lectures préalables à vos enquêtes d’histoire marchée. Quels sont selon vous les auteurs qui donnent le mieux à ressentir l’identité alpine ?
Il est vrai que la lecture a été un des aspects les plus importants de mon retour à l’Alpe, sans doute car cela avait été un facteur marquant du déclenchement de mon imagination alpine à l’adolescence. Comme beaucoup d’enfants, la littérature de l’aventure et de la conquête alpine, à commencer par Premier de cordée de Frison-Roche, m’a énormément marqué. Mon retour à cette littérature a été très marquant pour moi. Quand j’ai élaboré ce projet de traversée des Alpes, j’ai tenu à ce qu’il soit fondé sur un corpus de textes pour partie littéraires. J’ai alors, de façon anthologique, découvert une série de textes de grands voyageurs de l’Alpe. Ces sont des textes internationaux : le voyage dans les Alpes est une expérience qui fonde un genre littéraire européen au milieu du XIXe siècle. Parmi les exemples qui m’ont marqué, il y a bien sûr la grande tradition anglaise (Edward Whymper, Leslie Stephen). Les textes de Whymper sont pour moi fondateurs car ils font partager autant le récit de la conquête héroïque de certains sommets invaincus qu’une véritable plongée presque ethnographique dans les modes de vie des vallées alpines. Il y a aussi la tradition suisse, genevoise généralement, de Saussure à Töpffer, qui pose un regard souvent ironique sur le monde alpin. Là où les Anglais sont épiques, les Suisses sont plutôt critiques, posant un regard parfois sarcastique mais lucide sur ce qu’est déjà en train de devenir le tourisme de ces régions. J’ai aussi été très marqué par les écrits de stylistes de l’Alpe comme Théophile Gautier dans ses Voyages du lundi, ou les écrivains suisses tels Maurice Chappaz, Charles Ferdinand Ramuz et Gustave Roud, que j’ai beaucoup lu et qui ont contribué à alimenter mon désir de revenir sur le terrain alpin.
Le cinéphile que vous êtes affectionne j’imagine aussi des réalisateurs alpins ou des films sur les Alpes ?
Un cinéaste alpin m’a beaucoup marqué, avec sa folie, ses œuvres hallucinatoires, qui est parvenu à étendre au monde entier cette façon de souffrir dans le contact corporel avec la rudesse et la sauvagerie de la montagne, c’est Werner Herzog. Il s’agit vraiment d’un cinéaste constitué par les Alpes. Et puis, il y a Luc Moullet, qui se définit lui-même comme un « cinéaste alpin » — le premier tome de ses Mémoires s’appelle d’ailleurs Notre alpin quotidien. C’est un enfant des Alpes du sud et une bonne part de son cinéma s’intéresse au territoire austère des « Terres noires », des « roubines », et à la question de l’identité alpine, qu’il définit comme une forme de folie, un « crétinisme alpin », ce qui dans son cas désigne à la fois une pathologie mais aussi une attitude par rapport à la supposée modernité de l’aménagement des Alpes. Il y a chez lui, par l’inertie et le rire, le refus d’une forme d’acculturation des Alpes.
Pour terminer, pouvez-vous évoquer pour nous un lieu alpin qui vous est particulièrement cher ?
J’ai une affection particulière pour le Queyras, que j’ai découvert plus tardivement que le Vercors. C’est un lieu à l’identité très forte, un « pays ». Le Queyras est devenu dans les années 1970 une sorte de laboratoire d’un autre développement possible pour l’Alpe, fondé sur un aménagement qu’on pourrait qualifier de « randonneur ». Ce petit pays a été ravagé, mais comme refondé, par ses inondations ou ses avalanches. L’année 1957, particulièrement catastrophique sur ce plan, a posé, de façon urgente, la question de l’aménagement du territoire. L’homme qui, alors, le prend en charge se nomme Philippe Lamour. Il a un passé d’aménageur du territoire industriel et touristique — il a aménagé le Rhône et le Languedoc. Mais Lamour s’est installé dans le Queyras, y est devenu maire du village de Ceillac et, en s’attelant à la reconstruction du pays dévasté par les inondations, décide de faire le contraire de ce qu’il a construit auparavant en optant pour un aménagement doux, respectueux de l’environnement, pré-écologique, avec l’ambition de maintenir sur place la population en transformant non pas les villages en station de ski mais en stations-villages par l’ouverture de gîtes l’accueil des randonneurs et des skieurs de randonnée. On tient là un laboratoire qui a rencontré un certain succès, marqué notamment par la création d’un parc régional et le maintien d’une activité au pays sans arrivée de hordes de touristes. Le Queyras est devenu le massif alpin auquel je me suis le plus attaché, non pas biographiquement mais de manière raisonnée, historienne, par son développement alpin à la fois respectueux et innovant.