• Connu dans l’Union européenne sous le nom de « Système d’échange de quotas d’émission » (SEQE), instauré en 2005 dans un souci de se conformer – du moins en partie – au protocole de Kyoto, celui-ci fixe un prix de la tonne de carbone afin d’en permettre l’échange. S’appuyant sur des mécanismes de marché, les entreprises moins polluantes pourront revendre leurs droits à polluer aux entreprises ayant une empreinte carbone plus importante.
  • Pour le moment, seul le secteur de la production d’électricité est concerné par ce marché, mais un officiel chinois, dans un article du média de propagande Global Times, a laissé entendre qu’il sera possiblement étendu par la suite1. Ce secteur seul représente toutefois 4,5 milliards de tonnes d’émissions de CO2 par an, et fera de ce marché du carbone le plus important au monde.
  • Les systèmes de droits d’émission de CO2 sont des mesures déjà en vigueur dans un certain nombre de pays. Des études récentes démontrent leur efficacité dans la réduction d’émissions de gaz à effet de serre, même avec la tonne de carbone fixée à un prix faible. Il n’existe toutefois pas de consensus sur la question.
  • Les premières transactions de droits à polluer ont été réalisées hier à la Bourse de l’environnement et de l’énergie de Shanghai. La tonne circulait alors à un prix inférieur à 7 dollars (52,78 yuan), tandis que celle-ci s’échangeait à environ 36 dollars dans l’Union en 2020. Selon la Commission européenne, « Les installations couvertes par le SEQE (Système d’échange de quotas d’émission) ont réduit leurs émissions d’environ 35 % entre 2005 et 2019. »
  • Ce nouveau système d’échange de droits d’émission s’inscrit dans une perspective écologique chinoise plus large, visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, conformément aux promesses faites par Xi Jinping en septembre dernier, lors de la 75ème Assemblée générale des Nations unies. La Chine s’était déjà engagée en 2016 à réduire de 60 à 65 % ses émissions de CO2 d’ici 2030, se plaçant juste derrière le Royaume-Uni en termes d’objectifs.
  • Cette annonce, qui survient deux jours seulement après la présentation du plan Fit for 55 par la Commission européenne, constitue un pas en avant vers la réduction des émissions de CO2 du plus grand pollueur mondial. Toutefois, la production d’électricité à partir de charbon représente encore une partie écrasante du mix énergétique chinois. Si cette mesure conduira probablement à des améliorations, la transition chinoise reste encore presque entièrement à faire.