• Si la crise sanitaire ne remontera probablement pas aux niveaux de 2020, certains signes font toutefois état d’une persistance des cas de Covid, causée par l’apparition de nouveaux variants (en France le variant Delta représente 42 % des nouveaux cas, plus de 90 % au Royaume-Uni) et par la stagnation, ou la faible évolution du pourcentage de population adulte vaccinée.
  • Au cours des dernières semaines, la situation s’est particulièrement tendue au Royaume-Uni (qui cumule plus de 300 000 nouveaux cas au cours des 14 derniers jours) ainsi qu’en Espagne et au Portugal (respectivement 124 000 et 27 000 nouveaux cas). Cette situation préoccupante a conduit Clément Beaune à recommander, jeudi 8 juillet, « d’éviter l’Espagne et le Portugal comme destinations de vacances. »
  • En France, si le nombre de nouveaux cas demeure relativement faible, la propagation du variant Delta inquiète les autorités qui étudient la possibilité, selon le porte-parole du gouvernement, de rendre la vaccination obligatoire pour les soignants. Le ministre de la santé, craignant même une « quatrième vague » à la fin du mois de juillet, appelle à une vaccination massive des 36 % de la population adulte qui n’ont pas encore reçu leur première dose.
  • Alors que certaines frontières sont encore fermées aux voyageurs en provenance de pays tiers (notamment les États-Unis), le certificat sanitaire européen est mis en place depuis le 1er juillet. Si des divergences existent entre États membres, celui-ci permet de faire reconnaître dans tous les pays de l’Union (et de l’espace Schengen : Suisse, Liechtenstein, Islande et Norvège) sa vaccination, les résultats d’un test PCR ou antigénique négatif, ou encore le fait d’avoir contracté la maladie au cours des six derniers mois. Une exception existe toutefois pour les Hongrois ayant été vaccinés avec le vaccin russe Spoutnik V, non validé par l’Agence européenne des médicaments, qui doivent par conséquent présenter un test PCR négatif.
  • Comme cela a pu être observé durant le quart de finale de l’Euro qui a opposé l’Italie à l’Espagne mardi dernier à Londres – auquel seuls les supporters résidant au Royaume-Uni ont pu y assister dans le stade –, certains pays font le choix de restreindre les possibilités d’arrivées de touristes étrangers à l’intérieur de leurs frontières afin de limiter la propagation de variants, sacrifiant ainsi une partie de leur économie qui repose sur le tourisme.
  • Dans les pays de l’Union européenne, c’est les touristes britanniques qui font l’objet de mesures spécifiques visant à limiter leurs déplacements. Parmi les premiers à avoir rouvert leurs frontières aux ressortissants du Royaume-Uni, l’Espagne et le Portugal durcissent les règles d’entrée sur leur territoire, imposant à nouveau une quarantaine de 14 jours à partir d’aujourd’hui pour les touristes qui ne peuvent attester de leur vaccination, ou présenter un test PCR négatif. La semaine dernière, Angela Merkel a déclaré qu’elle souhaitait que le Royaume-Uni soit désigné comme « pays d’inquiétude sanitaire ».
  • Ainsi, malgré la progression des campagnes de vaccination (52,9 % de la population européenne a reçu au moins une dose de vaccin le 8 juillet 2021), les situations sanitaires dans certains pays contraignent les chefs d’État européens à prendre des précautions supplémentaires. Si le chaos qui régnait en 2020 permettait à certains dirigeants de mettre en cause la situation globale pour justifier leur gestion de la crise sanitaire, il apparaît que l’amélioration générale des conditions ait tendance à produire l’effet inverse, accentuant le coût politique lié à chaque décision.