• Une nouvelle édition de l’Eurobaromètre qui analyse l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la vie personnelle et la situation financière des citoyens européens a été publiée aujourd’hui. Cette enquête spéciale, réalisée par Kantar pour le Parlement européen entre mars et avril 2021, porte particulièrement sur la façon dont les citoyens perçoivent les conséquences de la pandémie de Covid-19 et les mesures prises par l’Union pour y faire face. 26 669 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population générale, ont été interrogées.
  • Sensibilisation au rôle de l’Union pendant la crise. Si la sensibilisation au rôle de l’Union dans la gestion de la crise est élevée et associée à des niveaux d’attente importants, il apparaît que les citoyens européens portent un jugement mitigé sur l’action européenne. En effet, la crise sanitaire a renforcé le soutien des citoyens à l’Union en général, mais une majorité d’entre eux estime que la gestion de la pandémie par l’Union est insatisfaisante.
  • Impact financier. 31 % des Européens disent avoir vu leurs revenus affectés négativement par la pandémie, et 26 % s’attendent à ce que leur situation se détériore à l’avenir. Sur ce point, il existe une fracture entre les citoyens du nord et les citoyens du sud de l’Europe, dans la mesure où ces derniers constatent plus systématiquement un impact sur leurs revenus.
  • Perception des mesures sanitaires. Malgré l’impact financier de la pandémie, une majorité de personnes interrogées (58 %) considère que les avantages sanitaires des mesures de restriction dans leur pays sont plus significatifs que les dommages économiques résultant de ces restrictions. Ce résultat suggère que les vagues successives d’infections ont fortement impacté la perception des Européens vis-à-vis de la pertinence des mesures de restriction pour la préservation de la santé publique.
  • Impact psychologique de la pandémie. Sur le plan psychologique, les Européens sont fortement préoccupés par la situation exceptionnelle provoquée par cette crise. Chez 45 % d’entre eux, l’incertitude prédomine, tandis que 34 % ressentent de la frustration et 30 % de l’impuissance. 37 % ressentent toutefois de l’espoir dans un contexte très progressif de sortie de crise. L’incertitude et l’espoir semblent donc conjointement prédominer. Paradoxalement, 79 % des personnes interrogées se disent satisfaites de la vie qu’elles mènent et approximativement deux citoyens sur trois se disent optimistes quant à l’avenir de l’Union européenne.
  • Visibilité de l’Union et satisfaction à l’égard de la solidarité entre les Etats membres. L’union a été au cœur de l’actualité durant cette période et les citoyens semblent avoir perçu cette action, dans la mesure où 8 Européens sur 10 ont entendu, vu ou lu des informations à propos de mesures ou actions lancées par l’Union pour répondre aux besoins de la population. Parmi les personnes informées de ces actions, seulement 48 % sont satisfaites des mesures et 50 % se disent clairement insatisfaites. Une minorité de citoyens (44 %) est satisfaite de la solidarité dont ont fait preuve les États membres dans la lutte contre la pandémie. Les importantes divisions et interpellations entre les responsables politiques autour de la question des eurobonds à l’été 2020 a certainement eu un impact non négligeable à cet égard, malgré la portée historique de la création du fonds de relance par exemple. Sur la double question de la réponse de l’Union dans son ensemble et de la manière dont les États membres ont travaillé ensemble, l’Eurobaromètre souligne une importante différence d’appréciation entre pays. Des pays comme la Hongrie, Malte, la Lituanie et la Pologne affichent les résultats les plus positifs, à l’inverse de la Belgique, la France, l’Espagne, ou encore l’Allemagne et la Grèce.
  • Image de l’Union et nécessité de réforme. Malgré ces éléments, l’image de l’Union reste à un des niveaux les plus élevés depuis une dizaine d’années avec 48 % d’avis positifs contre 17 % d’avis négatifs. Selon les analystes du baromètre, cela confirme la tendance à long terme d’une image de plus en plus positive de l’Union, malgré certaines fluctuations à court terme. Signe de ces variations, si une majorité d’Européens déclare que leur opinion est restée stable (56 %) au cours de l’année, 34 %, soit 10 points de pourcentage de plus qu’auparavant, ont une opinion dégradée de l’Union. La proportion des Européens dont l’opinion de l’Union s’est améliorée diminue quant à elle de sept points et s’élève à 9 % seulement. Parmi les personnes interrogées, 23 % se disent plutôt sceptiques à l’égard de l’Union, mais pourraient changer d’avis si des réformes étaient mises en place. Si 5 % se disent opposés à l’idée d’Union européenne en général, 47 % sont favorables à l’Union mais souhaitent que des réformes soient menées. 
  • Priorités que les Européens souhaitent voir à l’agenda européen. Dans tous les États membres, une majorité absolue se déclare en faveur de l’Union, les plus fortes proportions se situant au Portugal (91 %), en Irlande (87 %), en Estonie, au Luxembourg (81 % chacun) et aux Pays-Bas (80 %). 74 % des Européens pensent que l’Union devrait acquérir davantage de compétences afin de faire face à des crises telles que la pandémie de Covid-19. A propos des priorités que les Européens souhaitent voir à l’agenda européen pour faire face à la pandémie figurent : la garantie d’un accès rapide à des vaccins sûrs et efficaces pour tous (39 %), le déploiement de fonds supplémentaires pour développer des traitements et des vaccins (29 %), l’établissement d’une stratégie européenne pour faire face à des crises similaires à l’avenir (28 %) et la priorité accordée au développement d’une politique européenne de la santé (25 %).