• Isaac Herzog, ancien Président du parti travailliste israélien, a été élu Président de l’État d’Israël ce mercredi 2 juin ; il succède ainsi à Reuven Rivlin, en poste depuis 2014. Élu à la Knesset avec une confortable majorité (87 députés sur 120), il n’occupera toutefois qu’une fonction honorifique, puisque le pouvoir réel est détenu par le Premier ministre, dont l’élection est prévue pour mercredi 9 juin prochain.
  • Le nouveau Président, qui doit prendre ses fonctions en juillet, est le fils du sixième président de l’État d’Israël, Chaim Herzog (fonctions qu’il occupe entre 1983 et 1993). Isaac Herzog s’est déjà prononcé dans le passé en faveur d’une reprise du dialogue avec les Palestiniens, il avait même rencontré en 2013 le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
  • Son élection n’est toutefois qu’un événement parmi d’autres dans un marathon de plus longue haleine, qui aboutira mercredi prochain à l’élection du prochain Premier ministre d’Israël. L’actuel chef de l’État, Benyamin Netanyahou, n’est pas parvenu à obtenir une majorité à la Knesset pour adopter le budget de l’année 2020, en décembre dernier. L’alliance formée l’an dernier avec le chef de la coalition Bleu et blanc, Benny Gantz, n’a finalement pas tenu, ce qui a conduit en partie à la dissolution de la Knesset, le 22 décembre 2020.
  • Le principal prétendant au poste de Premier ministre est Naftali Bennett : un nationaliste d’extrême-droite – bien plus à droite que Netanyahou sur certains points. Il s’est prononcé par le passé en faveur d’une solution à un État, refusant de fait la souveraineté nationale aux populations palestiniennes. Il est, depuis les élections législatives du 23 mars, à la tête de la coalition Yamina à la Knesset, composée de sept membres seulement, dont Bennett.
  • Après plusieurs mois de négociations entre les différentes formations politiques israéliennes, il apparaît qu’une coalition disposant de suffisamment de voix pour évincer Netanyahou s’est finalement formée. Naftali Bennett est pressenti pour être élu Premier ministre par une coalition qui regroupe huit formations politiques différentes.
  • Compte tenu de la situation politique tendue ces dernières années en Israël et dans le contexte géopolitique explosif de la Guerre des onze jours, on peut déjà envisager que cette coalition ne durera pas, conduisant à une cinquième élection législative en un peu plus de deux ans. Selon les accords conclus entre les partis, Naftali Bennett devrait rester au pouvoir jusqu’en 2023, date à partir de laquelle Yaïr Lapid, à la tête du parti centriste Yesh Atid, devrait lui succéder à la tête du pays.