Antoine Bernard de Raymond et Delphine Thivet (dir.), Un monde sans faim. Gouverner la sécurité alimentaire, Presses de Sciences-Po
« Cet ouvrage restitue l’épaisseur historique et institutionnelle du problème de la faim dans le monde, et montre en quoi les différentes initiatives prises depuis 2008 ont réussi, ou échoué, à en infléchir la trajectoire.
En 2008, malgré une production agricole très élevée, le monde connaît une grave crise alimentaire, provoquant des « émeutes de la faim » dans une quarantaine de pays. Une mobilisation massive de la communauté internationale s’ensuit, à l’issue de laquelle un consensus se fait jour : la sécurité alimentaire ne peut plus être seulement envisagée sous l’angle des quantités produites et des questions de développement, elle doit aussi prendre en compte les aspects sanitaires, sociaux, climatiques et environnementaux. Que l’on appelle à une nouvelle révolution verte, à une diversification radicale de l’alimentation ou à des interventions transversales dans les secteurs de la santé et de la protection sociale, aucune approche ne peut en outre faire l’impasse sur les rapports de pouvoir entre les acteurs des différents systèmes alimentaires.
Et si, pour relever le défi de nourrir neuf milliards d’êtres humains en 2050, le levier le plus efficace était une transformation de nos modes d’alimentation ? »
Parution le 3 juin
Richard English (dir.), The Cambridge History of Terrorism, Cambridge UP
« La Cambridge History of Terrorism constitue un ouvrage de référence complet sur le terrorisme dans une perspective historique. Elle des analyses systématiques des principaux thèmes, problèmes et études de cas de l’histoire du terrorisme. Avec la participation d’experts du monde entier, ce volume examine le phénomène du terrorisme à travers des études de cas régionales, en grande partie rédigées par des chercheurs locaux, ainsi qu’à travers des essais thématiques explorant la relation entre le terrorisme et d’autres forces historiques. Chacun des chapitres – qu’il soit thématique ou axé sur une étude de cas – présente une nouvelle analyse fondée sur la recherche qui contribuera à éclairer et à remodeler notre compréhension de l’un des problèmes les plus difficiles au monde. »
Paru le 20 mai
Hamit Bozarslan, L’anti-démocratie au XXIe siècle, CNRS Éditions
« L’anti-démocratie est-elle le nouveau visage de l’avenir ? Les régimes iranien, russe et turc aimeraient sans doute le faire accroire. Derrière une façade démocratique, tous trois donnent à voir une même fuite en avant. Culte d’un chef infaillible investi d’une « mission historique » ; « pureté » de la nation trop longtemps humiliée et volonté de revanche face à un Occident corrupteur ; mobilisations de la religion ; organisation d’un État parallèle fondé sur les liens personnels, la corruption et l’accaparement des ressources ; développement d’un appareil sécuritaire pour répondre à une paranoïa savamment entretenue vis-à-vis des « ennemis extérieurs et intérieurs » ; institutionnalisation d’une réalité alternative sur laquelle les faits n’ont plus de prise… Plongée stupéfiante au cœur des logiques de radicalisation des régimes autoritaires, cette comparaison aiguisée entre l’Iran, la Russie et la Turquie de ce début de XXIe siècle est un puissant avertissement pour nos démocraties qui doutent d’elles-mêmes. »
Paru le 12 mai
Stephan Martens, L’urgence européenne. Éloge de l’engagement franco-allemand, PU de Bordeaux
« Les récits sur l’Europe aux notes rances et amères se succèdent depuis des années. Le « couple » franco-allemand, si tant est qu’il existe, est depuis longtemps décrit comme moribond. À la faveur de la crise sanitaire et économique due à la pandémie du coronavirus, le tandem franco-allemand a cependant connu un nouvel essor salutaire, après des années de léthargie, en permettant l’adoption d’un plan de relance européen. Malgré les différences culturelles et les divergences qui perdurent entre les deux pays, aux plans politique et économique, Paris et Berlin sont mues par la quête du compromis : elles savent que de leur force d’entraînement dépend, en grande partie, la poursuite de la construction européenne. Mais on oublie trop facilement ce que l’Union européenne doit à ce partenariat, fruit d’un exemplaire processus de réconciliation, toujours d’actualité. Car sans lien franco-allemand affermi, l’Union européenne se désagrègera, et la paix et la prospérité sur le vieux continent s’évanouiront. »
Parution le 3 juin
Stephen Broadberry et Kyoji Fukao (dir.), The Cambridge Economic History of the Modern World (deux volumes), Cambridge UP
« Le premier volume de la Cambridge Economic History of the Modern World retrace l’émergence de la croissance économique moderne dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle et sa propagation à travers le monde. Se concentrant sur la période allant de 1700 à 1870, une équipe d’éminents experts en histoire économique propose une série d’études régionales ainsi que des analyses thématiques des facteurs clés régissant les résultats différentiels dans différentes parties de l’économie mondiale. Les sujets abordés comprennent la population et le développement humain, le capital et la technologie, la géographie et les institutions, les niveaux de vie et les inégalités, les flux internationaux de commerce et de main-d’œuvre, le système monétaire international, ainsi que la guerre et l’empire. Le deuxième volume explore le développement de la croissance économique moderne de 1870 à nos jours. Y sont notamment abordés le capital humain, le capital et la technologie, la géographie et les institutions, les niveaux de vie et les inégalités, le commerce et l’immigration, la finance internationale, ainsi que la guerre et l’empire. »
Parution le 24 juin
Elizabeth Borgwardt, Christopher McKnight Nichols et Andrew Preston (dir.), Rethinking American Grand Strategy, Oxford University Press
« Qu’est-ce que la grande stratégie ? Quel est son objectif ? Et qu’est-ce qui la différencie de la pensée stratégique normale – en d’autres termes, qu’est-ce qui la rend « grandiose » ? Pour répondre à ces questions, la plupart des chercheurs se sont concentrés sur la diplomatie et la guerre, à tel point que la « grande stratégie » est devenue presque un équivalent de l' »histoire militaire ». L’attention traditionnelle accordée aux affaires militaires est compréhensible, mais dans le monde d’aujourd’hui, elle laisse de côté beaucoup d’autres choses qui pourraient être considérées comme politiques, et donc stratégiques. Il est en fait possible d’envisager, et même d’atteindre, une compréhension plus large de la grande stratégie, qui inclut toujours le champ de bataille et la table des négociations tout en s’étendant au-delà. Tout comme la politique mondiale contemporaine est déterminée par un large éventail de questions non militaires, les considérations les plus approfondies sur la grande stratégie doivent prendre en compte les bases de la paix et de la sécurité – y compris le genre, la race, l’environnement et un large éventail de questions culturelles, sociales, politiques et économiques. Rethinking American Grand Strategy réunit un groupe d’historiens de premier plan pour examiner la place de l’Amérique dans le monde. Ses chapitres innovants réexaminent des figures familières, telles que John Quincy Adams, George Kennan et Henry Kissinger, tout en révélant les épisodes oubliés et les voix cachées de la grande stratégie américaine. Ils élargissent la portée de l’histoire diplomatique et militaire en plaçant les grandes stratégies de la santé publique, de la race, du genre, de l’humanitarisme et du droit aux côtés des affaires militaires et diplomatiques afin de révéler les stratèges cachés ainsi que les stratégies. »
Parution le 3 juin
Peter Longerich, Antisemitismus. Eine deutsche Geschichte, Siedler Verlag
« L’attaque de la synagogue de Halle en 2019 n’a pas seulement montré à quel point la situation est devenue dangereuse pour les Juifs en Allemagne. Le débat a également révélé que les attitudes anti-juives existent depuis longtemps au sein de la société. Peter Longerich, historien de renom et coauteur du premier rapport sur l’antisémitisme du Bundestag allemand publié en 2012, montre que nous ne pouvons pas comprendre l’antisémitisme contemporain en Allemagne si nous le considérons avant tout comme un phénomène de bouc émissaire, tel qu’il est enseigné dans les écoles et les universités de ce pays. Car un regard sur l’histoire révèle que le rapport au judaïsme est resté avant tout un miroir de l’image de soi allemande et de la recherche de l’identité nationale. »
Paru le 19 avril
Stella Levantesi, I bugiardi del clima, Potere, politica, psicologia di chi nega la crisi del secolo, Laterza
« Si aujourd’hui il n’y a pas de politique climatique mondiale efficace, si les températures continuent d’augmenter, si les écosystèmes sont au bord de l’effondrement, la raison est à chercher dans la machine organisée du négationnisme climatique : des financements énormes, des techniques de propagande et des manœuvres d’ingénierie de communication efficaces qui visent à faire passer le changement climatique pour une simple théorie, une opinion, et non une réalité scientifiquement fondée. Ce livre raconte ce qui n’est jamais dit sur l’urgence climatique : lorsque les scientifiques ont commencé à tirer la sonnette d’alarme, les industries des combustibles fossiles ne pouvaient pas permettre que leurs affaires soient compromises. C’était dans les années 1970, et depuis lors, les lobbies négationnistes – non seulement les industries des combustibles fossiles, mais aussi les politiciens, les groupes de réflexion, les groupes de pression, les plateformes médiatiques, les groupes de façade et les faux experts – ont monté la plus grande opération de dissimulation de l’histoire récente. Le négationnisme ne se contente pas de supprimer la réalité. Il en construit une autre au centre de laquelle se trouve un élément avant tout : la tromperie. La désinformation devient la nouvelle réalité. Et le négationnisme devient vital pour la survie de cette même réalité. Le négationnisme est stratégique, il est actif, il est public. »
Paru le 20 mai
Chantal Delsol et Joana Nowicki, La vie de l’esprit. Encyclopédie des auteurs d’Europe centrale et orientale depuis 1945, Cerf
« Faisons véritablement tomber le rideau de fer. Pour que la pensée ne périclite pas à l’Ouest, il faut qu’elle renoue avec la vitalité qu’elle revêt à l’Est. Cette encyclopédie des intellectuels de l’autre Europe révèle un continent inconnu mais insuffle surtout des raisons d’espérer. Un monument. Parce qu’elle ne saurait marcher sur un seul pied, l’Europe a besoin de recueillir les interprétations diverses et les compréhensions multiples de ses principes et de ses projets.
Or, témoins et acteurs des bouleversements majeurs du XXe siècle, résistants au nazisme, dissidents du communisme, victimes de l’emprise totalitaire et promoteurs de la transition démocratique, les penseurs d’Europe centrale n’en demeurent pas moins les grands oubliés du débat contemporain des idées. Pourtant, ces penseurs de l’Est n’ont cessé de vivre avec les penseurs de l’Ouest. Ils ont édifié à partir de leur particularité et de leur expérience une autre conception du monde et de l’histoire, de l’homme et de la cité. »
Paru le 3 mai
Christophe Darmangeat, Justice et guerre en Australie aborigène, Smolny
« Que peuvent nous apprendre les Aborigènes australiens sur ce qui motive la guerre dans des sociétés sans richesses ? Telle est la question qu’explore ce livre à partir d’un examen minutieux des sources ethnographiques qui révèle l’ampleur et la violence de leurs conflits collectifs. Dépourvus de tout but économique ou politique, ces affrontements s’inscrivaient dans un fascinant système judiciaire dont les ressorts sont ici analysés pour la première fois. Le cas australien fournit une base précieuse pour l’étude du phénomène guerrier chez les autres chasseurs-cueilleurs, et questionne le supposé pacifisme de notre propre préhistoire. »
Paru le 14 mai