Aujourd’hui, dimanche 28 février, se tiendront au Salvador les élections législatives et municipales.

  • Une victoire très probable du centre-droit. Le président Nayib Bukele gouverne depuis plus d’un an et demi sans majorité à l’Assemblée nationale. Depuis le début de son mandat, Bukele a imposé une confrontation systématique et virulente avec les députés des partis traditionnels (ARENA, de droite ; et FMLN, de gauche) au point de militariser l’Assemblée nationale, le 9 février 2020, pour que les députés approuvent son budget de sécurité intérieure. À partir de dimanche, Bukele devrait parvenir à un de ses principaux objectifs : contrôler le pouvoir législatif. Tous les sondages laissent penser qu’il obtiendra la majorité avec son parti de centre-droit Nuevas Ideas (« Nouvelles Idées ») ou grâce à une coalition avec le parti de droite GANA qui l’a amené au pouvoir.  
  • Un climat de tension. La campagne électorale aura été marquée par la violence des rapports entre les soutiens du président et une opposition de plus en plus affaiblie face à la popularité inédite de Bukele auprès des Salvadoriens (plus de 80 % de l’opinion lui sont favorables). À la violence verbale (insultes et échanges houleux sur Twitter) s’est ajoutée la violence physique lors de l’attentat du 31 janvier dernier perpétré par des militants de Nuevas Ideas contre des militants du FMLN. Une violence politique jamais vue depuis la fin de la guerre civile en 1992. 
  • Quelle deuxième partie de mandat ? Depuis son élection, Bukele est resté dans une dynamique de campagne pour les élections de dimanche, non sans susciter de nombreuses polémiques. Après Trump, l’administration Biden ne semble plus considérer de la même façon son penchant autoritaire, les cas de corruption au sein de son gouvernement, la place centrale qu’il accorde à l’armée, ses rapports conflictuels avec la presse et les négociations secrètes avec les gangs, considérés comme des groupes terroristes.