L’Union face à son voisinage méridional

D’aujourd’hui à demain, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union se rejoignent en visioconférence dans le cadre d’un Conseil européen. S’ils évoqueront la lutte contre le Covid-19 et les questions de sécurité et de défense, le grand sujet sera celui du voisinage méridional de l’Europe.

• Une priorité stratégique. En décembre 2020, le Conseil actait la nécessité d’un renouveau du partenariat 25 ans après le lancement du processus de Barcelone, en visant « un voisinage méridional démocratique, plus stable, plus écologique et plus prospère ».
• Une liste précise de pays : Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie (partenariat suspendu depuis 2011) et Tunisie. 
• Le voisinage méridional dans le budget. La Commission a proposé un nouvel agenda pour la Méditerranée il y a quelques jours, dont le Conseil va discuter. « Dans le cadre du nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI) de l’Union, jusqu’à 7 milliards d’euros pour la période 2021-2027 seraient alloués à sa mise en œuvre, qui pourrait mobiliser jusqu’à 30 milliards d’euros en investissement privé et public dans la région au cours de la prochaine décennie. »
• Quels sujets ? La coopération devrait porter sur « l’environnement, la connectivité, l’éducation et la culture, ainsi que les ressources naturelles », même si l’un des grands enjeux consiste à « relever le défi de la mobilité et des migrations », alors que la Commission doit présenter son projet de refonte de l’espace Schengen et approfondir son nouveau Pacte sur les migrations et l’asile en ce premier semestre 2021.
• L’Italie est de retour. Lors de son discours programmatique au Sénat, la semaine dernière, le nouveau président du Conseil italien a clairement indiqué : « nous devons également consolider la coopération avec les pays avec lesquels nous partageons une sensibilité méditerranéenne spécifique et des questions communes telles que l’environnement et les migrations : l’Espagne, la Grèce, Malte et Chypre. »
• Rome et Paris, encore davantage architectes de la paix en Méditerranée ? « L’affirmation de plus en plus marquée de la Turquie […] a sans doute significativement modifié le calcul stratégique de l’Italie. Le Levant et la Méditerranée orientale constituent un espace où la France et l’Italie semblent partager une lecture relativement similaire des principaux enjeux géopolitiques immédiats, des menaces et des perspectives, pour y engager une action commune ou simplement échanger sur ces problèmes. »¹