Aujourd’hui, mercredi 20 janvier, Joe Biden deviendra officiellement le 46e président des États-Unis. Si les yeux des observateurs internationaux seront rivés sur le contexte de tension extrême qui marquera la cérémonie d’investiture, il faut aussi comprendre le monde tel que l’envisage Biden.

  • Écologie. « Le programme démocrate  […] place même au sommet comme menace ‘existentielle’ – au même niveau que le communisme pendant la guerre froide – non pas la Chine, mais le changement climatique. […]  et la diplomatie climatique sera au cœur de la politique étrangère. » Biden signera dès ce mercredi le décret engageant le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris.
  • Migrations. Biden va rapidement lever en partie les restrictions à l’immigration mexicaine aux États-Unis et chercher à construire des partenariats avec plusieurs États d’Amérique centrale, en y investissant 4 milliards de dollars sur 4 ans.
  • Russie. Biden devrait se montrer moins complaisant que Trump vis-à-vis de Poutine, notamment face à l’interventionnisme russe en Syrie, aux cyber-attaques dont ont été victimes les États-Unis et au cas Navalny. Le porte-parole du gouvernement russe a annoncé n’attendre « rien de bon » du changement de président. D’ailleurs, le 5 février, le traité New START (signé en 2010) expire.
  • Iran. Il est impossible de prévoir pour l’instant le résultat qu’auront les nominations de William J. Burns, Jake Sullivan et Wendy Sherman à des postes clefs de la diplomatie de l’administration Biden, mais il aurait été difficile pour Joe Biden de manifester avec plus de clarté la continuité, et même le renforcement de la politique d’ouverture qu’avait mise en place Barack Obama sur la question du nucléaire iranien.1
  • Troupes américaines au Moyen-Orient. La position de Biden n’est pas encore très claire, mais elle devrait s’accorder avec le slogan bipartisan de « la ‘fin des guerres sans fin’ au Moyen-Orient, autre manière de clore la période post-11 septembre 2001 (l’accélération des annonces de retrait – Afghanistan, Irak, Somalie – depuis la défaite de Trump arrange bien les démocrates, qui ont moins protesté que leurs homologues républicains) ».
  • Chine. « Autour de Biden pourtant, nombreux sont ceux qui, notamment dans la communauté stratégique, considèrent le défi chinois à la superpuissance américaine comme le défi majeur pour la politique étrangère des États-Unis au XXIe siècle, et comme le seul moyen de reconstruire une politique étrangère solide et fiable car bipartisane », la Chine « devenant alors le prétexte de la politique intérieure (pour la politique commerciale, technologique, les infrastructures… le tout sous le parapluie de la compétition avec la Chine). »2
  • Afrique. Au-delà des éternelles inflexions américaines sur la lutte contre le terrorisme en Afrique et  de la rivalité avec la Chine sur le continent, Biden souhaite reconstruire des relations diplomatiques et multilatérales avec les États africains et notamment avec l’OUA.3