Aujourd’hui, dimanche 17 janvier, marque les 30 ans du lancement de l’opération « Tempête du désert«  » en Irak, symbole de l’hyperpuissance américaine. 30 ans plus tard, le repli géopolitique américain s’accentue.

  • La politique étrangère est devenue une question intérieure aux États-Unis. « La première chose qu’il faut reconnaître à Trump est bien d’avoir provoqué aux États-Unis le plus large débat sur les objectifs, les moyens et la finalité de la politique étrangère depuis des décennies – là où Obama, dont c’était également l’ambition, n’y était pas parvenu. »1
  • Les pratiques étrangères américaines aussi. Les pratiques de l’hyperpuissance au Moyen-Orient ont progressivement été rapportées à l’intérieur des États-Unis, dans ce que Bernard Harcourt appelle la « contre-révolution américaine ». « Nous avons ramené chez nous [aux États-Unis] les mentalités, les logiques, les tactiques et les équipements des guerres en Irak et en Afghanistan ».2
  • Le moindre rôle international des États-Unis va durer. « Les États-Unis se sont toujours définis par l’exceptionnalisme, la conviction d’avoir un rôle unique à jouer dans le monde  : or le désengagement du monde suppose aussi un renoncement, celui d’une posture hégémonique à l’international. »
  • Mais de nouveaux sujets pendant l’ère Biden. « Le programme démocrate insiste sur les menaces globales et transnationales, largement ignorées par les républicains, et place même au sommet comme menace ‘existentielle’ – au même niveau que le communisme pendant la guerre froide – non pas la Chine, mais le changement climatique. »3
Sources
  1. KANDEL Maya, La doctrine Trump, Le Grand Continent, 23 octobre 2020
  2. HARCOURT Bernard, La contre-révolution américaine, Le Grand Continent, 6 juin 2018
  3. KANDEL Maya, La réponse démocrate à la doctrine Trump, Le Grand Continent, 21 décembre 2020