Après avoir vacciné en priorité les personnes âgées dépendantes et le personnel soignant le plus à risque, de nombreux États européens (l’Allemagne et l’Autriche notamment) vont renforcer leur stratégie vaccinale en avril et l’étendre au grand public : avec l’objectif d’un retour à une forme de normalité dès l’été 2021.

  • La géopolitique du vaccin sera définie à partir de trois échelles  : 1) À l’échelle mondiale : entre les pays pauvres n’ayant pas accès au vaccin et les pays riches 2) À l’échelle nationale : entre les territoires urbains intégrés et les autres territoires 3) À l’échelle micro-géographique : le phénomène antivax concerne souvent des groupes très intégrés (des familles, des groupes d’amis), avec une socialisation qui porte une tendance au cluster. 
  • Coordination européenne. La plupart des États de l’Union ont commencé à vacciner leur population en décembre, mais c’est véritablement maintenant que s’amorce la stratégie européenne de vaccination. Les autorisations pour certains vaccins, en premier lieu Moderna et AstraZeneca, se font aussi attendre mais pourraient accélérer la cadence en début d’année. Concrètement, la Commission a, à ce jour, précommandé 1,895 milliards de doses de vaccins.
  • Ressemblances et dissemblances européennes. Si la séquence des publics vaccinés est semblable entre les États membres (grosso modo, en commençant par les personnes âgées dépendantes et en terminant par les jeunes sans risques particuliers), le rythme est déjà très différent et le cas français étonne.
  • Le Président français expliquait sa stratégie au Grand Continent  : « Il va y avoir une diplomatie du vaccin, c’est-à-dire que chacun va vouloir brandir son drapeau en disant ‘c’est moi qui l’ai trouvé’. Donc il y aura un effet de précipitation sous la pression des opinions publiques pour très vite dire ‘on a le bon vaccin’. Il faudra être très vigilant là-dessus. Et faire attention : est-ce que toutes les règles scientifiques et les diligences auront été faites ? »1

 En avril 2021, il y aura aussi :

  • Les élections constituantes chiliennes (11 avril) après la victoire du référendum constitutionnel d’octobre dernier.
  • Le départ probable de Raúl Castro au profit de Miguel Díaz-Canel à Cuba, à l’occasion du 8e congrès du Parti communiste cubain (16-19 avril).
  • Les 70 ans de la création de la CECA (18 avril 1951), dans une année 2021 où les vaccins semblent remplacer le charbon et l’acier.
  • Les élections législatives albanaises (25 avril).
  • Le voyage probable de Macron au Rwanda à l’occasion des commémorations du génocide, en parallèle de la remise des travaux des chercheurs de la commission Rwanda.

Sources
  1. 10 points sur la doctrine Macron, Le Grand Continent, 16 novembre 2020