Cette deuxième vague et les mesures qui en découlent seront particulièrement violentes pour les économies.

  • La crise économique du COVID-19. Il y a quelques semaines, dans nos colonnes, Olivier Blanchard revenait sur les importantes conséquences du désormais « premier » confinement. De nombreuses mesures « ont permis d’éviter ce qui aurait été une chute catastrophique de la production, non seulement dans le secteur touché, mais aussi dans le secteur non touché. Néanmoins, la diminution de l’activité demeure spectaculaire. »
  • L’angoisse de l’avenir. « Beaucoup d’entreprises sont en train de se rendre compte qu’elles pourraient ne pas survivre. Même si elles ne font pas faillite, elles risquent de se retrouver à court de fonds et dans l’impossibilité d’investir. De nombreux employés sont en train de se rendre compte qu’ils pourraient ne pas récupérer leur ancien emploi ».1
  • Des prévisions encore en baisse. Il y a quelques jours, le FMI a jeté un froid sur l’avenir qui attend nos économies. Si les prévisions de croissance pour 2020 publiées par le Fonds en octobre sont un peu meilleures que celles de juin, la catastrophe économique est bien là et, surtout, la reprise sera tout sauf rapide. L’économie mondiale va évidemment s’améliorer en 2021 par rapport à 2020, mais à un niveau bien inférieur aux prévisions de croissance 2019.
  • Le modèle européen n’est pas terrible dans cette reprise très inégale. Les États-Unis ont fait le choix de privilégier l’économie sur la mortalité alors que l’Asie, qui a le plus fidèlement mis en place la stratégie « tester-tracer-isoler » ou a combiné des mesures très restrictives à une reprise accélérée de la production et des exportations, comme en Chine, a globalement réussi à garder l’économie et la mortalité à des taux encourageants. L’Europe n’a pas trop choisi : elle cumule une chute de PIB et une mortalité élevées.
  • La relance européenne n’est pas gagnée. Mercredi dernier, la Commission a fait une proposition en faveur d’un salaire minimum « adéquat ». Le même jour, le trilogue Commission-Conseil-Parlement était loin du consensus sur le budget de l’Union. En particulier, le Parlement a demandé une hausse de 39 milliards d’€, alors que le Conseil ne souhaite pas dépasser les 10 milliards. De ce fait, le Conseil, par la voix du porte-parole de la présidence allemande de l’Union Sebastian Fischer, a totalement rejeté la proposition du Parlement.
L’effondrement économique crise financière covid-19 économie mondiale
  • Le signe d’une reprise inégale. Pendant cette période, la Commission a assoupli les règles et la procédure relatives aux aides d’État, pour que les États membres puissent apporter de l’aide à leurs entreprises nationales. Selon la Commission européenne, dans le total des aides d’État attribuées dans ce contexte, 52,7 % ont concerné l’Allemagne, 15,2 % l’Italie, 14,1 % la France, 5 % l’Espagne. Les autres États se partagent les 13 % restants. 

Nota bene  Il faut surveiller la politique monétaire. En décembre, la BCE devrait présenter un nouveau plan pour sauver les économies européennes. 2

Sources
  1. BLANCHARD Olivier, La crise économique du Covid-19, Le Grand Continent, 23 septembre 2020
  2. BLANCHARD Olivier, Olivier Blanchard : la deuxième vague économique, Le Grand Continent, 1 novembre 2020