Les ouvrages de cette sélection, dont la plupart ne sont pas encore sortis, sont disponibles en e-book.
Toutefois, alors que nous nous apprêtons un revivre en France un confinement généralisé, la rédaction du Grand Continent vous engage à soutenir vos libraires en allant vous y fournir tant qu’il est encore temps. Si vous manquez d’idées, notre liste d’octobre vous aidera peut-être.
Barack Obama, Une terre promise, Fayard
« En se retournant sur l’histoire de sa présidence, Barack Obama propose une exploration unique et pénétrante de l’amplitude phénoménale mais aussi des limites du pouvoir présidentiel, ainsi qu’un témoignage singulier sur les ressorts de la politique intérieure et de la diplomatie internationale. Il fait entrer le lecteur dans le Bureau ovale et la salle de crise de la Maison-Blanche et l’emmène partout dans le monde, de Moscou à Pékin en passant par Le Caire. Il nous confie les réflexions qui l’ont occupé à certains moments cruciaux – constituer son gouvernement, faire face à une crise financière mondiale, prendre la mesure de Vladimir Poutine, franchir des obstacles en apparence insurmontables pour faire aboutir la réforme sur le système de santé, se retrouver en profond désaccord avec certains généraux sur la stratégie des États-Unis en Afghanistan, s’atteler à la réforme du marché financier, réagir face au désastre provoqué par l’explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, et enfin donner le feu vert à l’opération Neptune’s Spear qui conduit à la mort d’Oussama Ben Laden. »
Parution le 17 novembre
Paul Betts, Ruin and Renewal. Civilizing Europe after World War II, Basic Books
« En 1945, l’Europe était en ruines. Un continent qui se considérait auparavant comme le mètre-étalon de la civilisation était devenu son opposé barbare. La reconstruction consista donc à repenser la « mission civilisatrice » de l’Europe. Dans cet ouvrage, Paul Betts décrit comment cet effort a trouvé son expression dans l’action humanitaire, la poursuite des criminels de guerre et des criminels contre l’humanité, la résurgence de l’Église catholique, les campagnes pacifistes, l’élargissement des politiques d’assistance sociale, le renouvellement de l’engagement mondial et les nombreux efforts pour sauver les traditions culturelles altérées par la guerre. »
Parution le 17 novembre
Gisèle Sapiro (dir.), Dictionnaire international Pierre Bourdieu, CNRS Éditions
« Près de 600 notices, une équipe de 126 auteurs venus de vingt pays et réunissant les meilleurs spécialistes de Pierre Bourdieu, sociologues, politistes, philosophes, historiens, anthropologues, littéraires… Par sa dimension collective, internationale et interdisciplinaire, ce dictionnaire renouvelle en profondeur l’état des savoirs sur l’auteur de sciences sociales aujourd’hui le plus cité au monde. Les entrées portent aussi bien sur les concepts, objets de recherche, méthodes, disciplines et courants intellectuels avec lesquels Bourdieu a dialogué, que sur ses auteurs de prédilection et ses rapports avec ses contemporains, ses ouvrages, les revues, éditions, associations qu’il a fondées, les événements marquants comme la guerre d’Algérie, Mai 68, les grèves de 1995, ainsi que les principaux pays de réception de son travail (de l’Europe à la Chine et au Japon en passant par l’Amérique latine, les États-Unis et le monde arabe). »
Parution le 5 novembre
Collectif, Il mondo dopo la fine del mondo, Laterza
« La pandémie a creusé un grand fossé entre un avant et un après, un tournant entre un monde que nous pensions contrôler et un monde au profil très incertain, qui fait exploser beaucoup de certitudes. Dans le passé, nos sociétés étaient dotées d’une organisation mondiale efficace ; aujourd’hui, elles montrent l’autre côté, celui qui est fragile et non durable. Dans l' »avant », la démocratie semblait être le destin de l’humanité ; dans l' »après », cela ne semble plus aussi évident. Dans l' »avant », l’État était considéré comme une institution presque résiduelle, limitée et contenue ; dans l' »après », nous devons considérer sa force nécessaire. Dans l' »avant », beaucoup de gens pensaient que la destruction de l’environnement n’affecterait notre vie que dans longtemps ; dans l' »après », il est devenu évident que nous ne pouvons pas être en bonne santé sur une terre malade. Le monde à venir nous appelle tous à réfléchir sur ce qui a été, sur les causes profondes de ce que nous vivons et sur ses conséquences immédiates – économiques, politiques, sociales – et à nous poser de nouvelles questions sur l’avenir qui nous attend et que nous devrons reconstruire. »
Paru le 22 octobre
Peter Hägel, Billionaires in World Politics, Cambridge University Press
« Est-il plus approprié de considérer les milliardaires comme des « super-acteurs » ou comme une « super-classe » mondiale ? Quel est le pouvoir des milliardaires au sein du système international ? Six études de cas explorent le pouvoir des milliardaires dans leur quête de sécurité, de richesse et d’estime. Le chapitre sur la sécurité analyse l’implication de Raj Rajaratnam dans l’insurrection des Tigres Tamouls, et la campagne électorale transnationale de Sheldon Adelson dans le conflit israélo-palestinien. En ce qui concerne l’économie, le livre étudie comment la protection politique des combustibles fossiles par les frères Koch affecte l’atténuation du changement climatique et comment la formation de l’opinion par Rupert Murdoch valorise le conservatisme au-delà des frontières. Le chapitre sur l’entrepreneuriat social et l’estime de soi examine le rôle de Bill Gates dans la gouvernance de la santé mondiale et les tentatives de George Soros de construire des sociétés ouvertes en tant qu' »homme d’État apatride ». »
Parution le 18 novembre
Georges-Henri Soutou (dir.), L’action extérieure de la France, PUF
« L’Académie des sciences morales et politiques a engagé une réflexion sur l’organisation, les moyens et l’action des pouvoirs publics dans le domaine de la politique extérieure de la France, que ce soit sous l’angle historique, culturel, militaire ou géopolitique. Cet ouvrage est le fruit des contributions des académiciens et de personnalités invitées au cours de cette année de réflexion sur les enjeux et les modalités de l’action extérieure de la France. »
Parution le 25 novembre
Hélène Périvier, L’économie féministe, Presses de Sciences Po
« La science économique a été pensée par des hommes, pour être au service d’une société dirigée par des hommes. Elle est aussi la science sociale la moins féminisée : les femmes représentent à peine un quart des économistes. En levant le voile sur l’apparente neutralité des concepts et des analyses de cette discipline, Hélène Périvier met au jour les ressorts d’une organisation sociale issue du modèle patriarcal, centrée sur Monsieur Gagnepain, tandis que Madame Aufoyer est devenue Madame Gagnemiettes. L’économie féministe, parce qu’elle renouvelle les thèmes et les approches de la discipline, déploie des savoirs et des outils pour atteindre l’égalité des sexes. »
Paru le 22 octobre
Michael P. Devereux, Alan J. Auerbach, Michael Keen, Paul Oosterhuis, Wolfgang Schön et John Vella (dir.), Taxing Profit in Global Economy, Cambridge University Press.
« Le système fiscal international a grand besoin d’être réformé. Il permet aux entreprises multinationales de transférer leurs bénéfices vers des juridictions à faible taux d’imposition et donc de réduire leurs taux d’imposition effectifs mondiaux. Ce livre, produit par un groupe d’économistes et de juristes, part des principes fondamentaux afin d’échafauder un système fiscal international adapté au XXIe siècle. Il examine les questions fondamentales de principe et de pratique en matière d’imposition des bénéfices des entreprises et de répartition des droits d’imposition sur ces bénéfices entre les pays, en tenant compte des intérêts et de la situation des pays avancés et en développement. Une fois ce cadre conceptuel élaboré, l’ouvrage évalue le système existant et les options de réforme potentielles en fonction de celui-ci. »
Parution le 26 novembre
Marta Torre-Schaub, Justice climatique. Procès et action, CNRS Éditions
« En juin 2019, la France déclarait l’état d’urgence climatique. L’enjeu, initialement politique et économique, est devenu juridique et citoyen mais également médiatique. La crise climatique a appelé à de nouvelles formes de mobilisation de la société civile, le droit devenant le bras armé de cette lutte. L’objectif de la justice climatique est double. D’abord, lutter contre les inégalités créées par le changement climatique. Ensuite, sensibiliser la communauté internationale à la nécessité absolue d’agir de manière ambitieuse. C’est à l’étude de ces nombreuses actions en justice climatique que ce livre est consacré. »
Parution le 5 novembre
Sönke Neitzel, Deutsche Krieger. Vom Kaiserreich zur Berliner Republik – eine Militärgeschichte, Ullstein
« Un lieutenant du Kaiserreich, un officier de la Wehrmacht et un chef de section de la Task Force Kunduz en 2010 ont plus en commun que nous le pensons. C’est la conclusion surprenante à laquelle est parvenue Sönke Neitzel en examinant la « culture guerrière » allemande sous toutes ses facettes. Sa conclusion : les soldats suivent la logique interne de l’armée, ils sont censés se battre et aussi tuer. Cela vaut pour les grandes batailles de la Première Guerre mondiale, la guerre d’agression criminelle de la Wehrmacht, mais aussi pour les missions étrangères de la Bundeswehr. Neitzel traverse le champ de tension entre la société et l’armée et montre comment la culture de la guerre a changé au cours des époques. 75 ans après la fin de la guerre, l’objectif est de redéfinir la relation ambivalente entre les Allemands et leur armée ».
Parution le 2 novembre
Pascal Ory, Qu’est-ce qu’une nation ? Une histoire mondiale, Gallimard
« Rien n’y fait : de la Révolution d’Octobre à la Pandémie de 2020 la nation, qu’on disait moribonde ou -pire- dépassée, est plus vivante que jamais. On ne compte plus, à la surface de la terre, les mouvements de « libération nationale », de l’Écosse à la Catalogne, de la Palestine au Kurdistan. Sans la nation comme clé d’interprétation l’histoire du monde depuis trois siècles serait incompréhensible. Sans elle l’irréductibilité de la Norvège ou de la Suisse, du Brésil ou de l’Afrique du sud resterait opaque. Sans elle le destin des puissances d’aujourd’hui, des États-Unis à la Chine, de l’Inde au Japon, devient illisible. Il n’y a rien de plus mondial que le national.
On la disait imaginée, voire imaginaire : elle est construite, assurément, mais ni plus ni moins que l’international, le monde ou l’humanité, toutes ces fictions utiles grâce auxquelles -et à cause desquelles- les individus et les sociétés vivent et meurent. Quant à son imaginaire, il touche à l’essentiel, puisqu’il est celui d’une rencontre entre l’identité et la souveraineté : un peuple y devient le Peuple. Voilà pourquoi on a beau « déconstruire » la nation tous les matins, elle se reconstruit tous les soirs. Cette résistibilité aux vieilles prophéties religieuses ou laïques, libérales ou marxistes, méritait l’attention. Méritait un livre. »
Parution le 5 novembre
Tobias Endler, Game Over. Warum es den Westen nicht mehr gibt, Orel Füssli Verlag
« L’Europe en général et l’Allemagne en particulier, ont besoin des États-Unis dans presque tous les domaines – politique, militaire, économique, technique. En sens inverse, la situation est tout à fait différente. L’ancien axe transatlantique est en train de s’éroder. L’intérêt des États-Unis pour l’Europe s’amenuise. Et pas seulement depuis Trump. Même si l’administration Trump devait être démise de ses fonctions, rien ne changerait dans l’attitude de plus en plus distante des États-Unis vis-à-vis de l’Europe. L’Allemagne et un certain nombre d’autres pays européens disposent de toutes les conditions nécessaires pour façonner leur propre avenir de manière plus intelligente et plus efficace qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent. Toutefois, il devra s’agir de leur propre avenir. »
Paru le 23 octobre.
Manuel Arias Maldonado, Desde las ruinas del futuro, Taurus
« Manuel Arias Maldonado aborde la pandémie comme le phénomène polysémique qu’elle est : un effet secondaire des relations socio-naturelles et un risque global qui ne rentre guère dans les catégories dominantes ; l’action du virus oblige les démocraties à fonctionner dans des conditions exceptionnelles dominées par l’incertitude. Mais le virus active également de nouveaux imaginaires collectifs et rouvre le débat sur un avenir présenté moins comme une promesse que comme une menace. Évitant toute tentation prophétique, l’auteur défend la capacité de la vieille pensée éclairée à traiter avec succès cet événement exceptionnel dont la cause ne doit pas être recherchée dans l’échec de la modernité mais dans son caractère asymétrique et inachevé. »
Paru le 22 octobre
Anne-Laure Amilhat Szary, Géopolitique des frontières, Le Cavalier bleu
« Objets géographiques paradoxaux, les frontières quadrillent le monde depuis l’époque moderne et fondent la base des relations internationales, présupposant d’une part l’égalité de droit entre les territoires qu’elles délimitent et d’autre part une distribution exclusive de la souveraineté. Mais ce concept est désormais instable : dépassant les limites binaires du dedans/dehors de l’état, les frontières sont en effet devenues mobiles, comme autant de dispositifs complexes de tri des flux de la mondialisation.
Si leur linéarité semble renforcée par la recrudescence de murs qui les ferment, ce n’est qu’un trompe-l’œil car une grande partie des mécanismes frontaliers est invisible. À travers une approche géo-historique qui décentre le regard européen et permet une relecture tant économique que politique des frontières, ce livre propose une plongée originale dans les implicites de leur construction. »
Parution le 12 novembre
Glenn E. Robinson, Global Jihad. A Brief History, Stanford University Press
« La plupart des mouvements jihadistes violents du XXe siècle se sont concentrés sur la suppression des régimes laïques corrompus et répressifs dans le monde musulman. Mais après l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979, une nouvelle forme de jihadisme a émergé – le jihad mondial – qui s’est tourné vers l’arène internationale comme principal lieu de pensée et d’action. Global Jihad raconte l’histoire de quatre vagues djihadistes distinctes, chacune avec son propre programme pour atteindre une fin globale. Robinson relie la montée du jihad mondial à d’autres “mouvements de rage” tels que les chemises brunes nazies, les suprémacistes blancs, les Khmers rouges et Boko Haram. En fin de compte, il montre que si le jihad mondial a représenté une faible menace stratégique, il a suscité une réaction démesurée de la part des États-Unis et de l’Occident. »
Parution le 10 novembre