Les enjeux des élections régionales en Russie

Des élections de gouverneurs et députés de parlements régionaux se sont terminées ce dimanche en Russie dans 23 des 85 régions du pays¹. Le vote a été organisé sur trois jours, une innovation introduite lors du référendum constitutionnel fin juin officiellement pour limiter les risques liés au coronavirus. Toutefois, l’extension de la période électorale laisse également davantage de temps aux autorités pour falsifier les résultats, de nombreuses fraudes ont ainsi été signalées.

Les résultats seront rendus public ce lundi, et il faudra être attentifs aux votes contestataires contre le parti du Kremlin « Russie Unie » dans plusieurs régions. Par exemple, le régime a perdu en popularité à Magadan, à Irkoutsk ou encore à Arghangelsk, où l’actuel gouverneur fait face à une contestation forte suite à un projet de construction d’une décharge et à une proposition d’unifier la région avec le district autonome Nenets voisin. À Novosibirsk, une coalition autour de la branche régionale du mouvement d’opposition d’Alexei Navalny, composée de candidats indépendants, pourrait gagner des sièges au parlement de la troisième plus grande ville du pays.

Il sera enfin intéressant d’évaluer le succès du projet de « vote intelligent » d’Alexei Navalny (une plateforme qui consiste à indiquer aux électeurs le candidat ayant le plus de chance de remporter une élection contre un membre de Russie Unie afin de rassembler les votes contestataire), testé déjà en 2019 mais qui, cette fois, fonctionnera en l’absence de son créateur, toujours hospitalisé à Berlin suite à un empoisonnement.