Aujourd’hui s’ouvre un nouveau cycle de négociations entre le Royaume-Uni et l’Union.

  • Le pessimisme demeure. Les négociations sont au plus bas et chaque partie campe sur ses positions. Le cycle de négociations achevé le 21 août dernier s’est conclu sur un constat d’échec.
  • Premier point symbolique d’achoppement, la pêche. Alors qu’elle ne représente que 0,1 % du PIB britannique, le Royaume-Uni envisage comme une question de souveraineté le fait d’avoir le contrôle sur ses eaux territoriales, alors que les Européens veulent conserver des quotas de pêche dans les eaux britanniques. Le Royaume-Uni exporte 80 % de ses ressources halieutiques.
  • Les aides d’État aux entreprises, nerf de la guerre. L’Union est en pleine réforme de ses aides publiques et la Commission von der Leyen souhaite ardemment que les entreprises extérieures à l’Union qui interviennent sur le marché européen ne bénéficient pas d’aides publiques massives, alors qu’elles sont interdites pour les entreprises des États membres. Un problème qui se pose également avec la Chine. Le Royaume-Uni, quant à lui, refuse des directives européennes sur son soutien à ses entreprises.
  • Les positions divergent sur la nécessité même d’un accord. Les Brexiters ont toujours déclaré qu’ils étaient favorables à un Brexit à tout prix, même sans accord, s’ils ne trouvaient pas de terrain d’entente avec l’Union. Face à eux, Michel Barnier a répondu cette semaine : « Ne vous y trompez pas, il y aura une énorme différence entre un accord et pas d’accord ». Qui croire, en cette période où les perspectives économiques britanniques sont catastrophiques ?1
  • Trois échéances : les 15 et 16 octobre aura lieu le Conseil européen où le Brexit sera l’un des grands sujets. Mi-novembre semble marquer la date finale pour trouver un accord, le temps que le processus législatif se déploie. Car le 31 décembre, s’il n’y a pas d’accord, les relations entre le Royaume-Uni et l’Union seront régies par défaut par les règles de l’OMC.

Nota bene  Boris Johnson, Roosevelt des temps modernes : le « New Deal » pour relancer l’économie britannique au milieu de la récession économique causée par le COVID-19, favorise notamment des investissements massifs dans les infrastructures. Pourtant, Boris Johnson fait face à une réaction féroce de son parti et du public.2

Sources
  1. Les migrants, victimes de la crise, Le Grand Continent, 20 juin 2020.
  2. FORMISANO Giuliano, De « New Deal » en « New Deal » : Boris Johnson, le nouveau FDR ?, Le Grand Continent, 3 septembre 2020.