Quelques mois après le déclenchement de la pandémie planétaire, le visage numérique du fameux « monde d’après » semble s’esquisser avec davantage de netteté. Loin de connaitre un grand bouleversement, le domaine digital est plutôt soumis à une accélération de ses grandes lignes de force : augmentation de la connectivité, consolidation de l’hégémonie des géants technologiques privés, intensification de la guerre techno-économique sino-américaine, accroissement des inégalités et de la désinformation, renforcement des menaces aussi bien sur les libertés individuelles que sur les systèmes d’information. A bien des égards, le Covid-19 n’a introduit aucune rupture véritable. Le numérique serait même le lieu de la continuité, en permettant la poursuite d’une partie des activités professionnelles, le désengorgement de certains services d’urgence, le maintien d’un lien social et d’une ouverture au monde en période de confinement.
Pourtant, la crise fournit aussi l’occasion de repenser la société numérique dans laquelle nous avons évolué jusqu’ici, avant toute tentative d’orienter le cours de celle à venir. Au-delà de la nécessité de restructurer les chaînes d’approvisionnement technologiques, de garantir la sécurité, la robustesse et la résilience des réseaux de télécommunications, et d’accompagner l’émergence d’une souveraineté numérique européenne, l’opportunité nous est donnée de changer de logiciel. L’enjeu est de reprendre l’ascendant sur un capitalisme numérique qui pourrait bien finir par déposséder les Etats de leurs prérogatives1, en renforçant au passage la crise de défiance entre citoyens et puissance publique au sein des démocraties occidentales. Dessiner un ailleurs numérique suppose dès lors de réinvestir les enjeux de gouvernance afférents, mais aussi d’explorer succinctement les autres chemins possibles, susceptibles de nous mener vers une nouvelle forme d’économie numérique plus contributive, dont la réactivité et l’utilité sociale ont pu être démontrées au cours des derniers mois.
Virtualisation du monde et triomphe du capitalisme numérique
Si le recours aux outils numériques a permis le maintien d’un seuil minimal d’activité, ceux-ci ne peuvent cependant nous faire oublier que leurs écrans nous renvoient une réalité partielle, incomplète et loin d’être universelle. Certes, Internet constitue plus que jamais la principale courroie du globe ; plus encore, il est devenu en temps de confinement la deuxième porte du foyer, celle qui, au-delà du palier, ouvre sur le reste du monde. Néanmoins, les multiples inégalités numériques préexistantes se sont faites encore plus criantes : illectronisme, faiblesse ou inexistence des équipements personnels ainsi que fracture numérique entre les territoires sont autant d’éléments qui recréent un clivage entre « gagnants » et « perdants » de la virtualisation du monde en temps de pandémie. A ce titre, on peut constater que la fracture numérique recoupe pour partie les fractures territoriales de la globalisation, opposant métropoles mondialisées et espaces périphériques ou ruraux, jusqu’au sein des pays développés. De fait, un monde à plusieurs vitesses s’est recrée, partiellement proportionnel au débit auquel les populations ont accès. Qui plus est, la transformation du travail imposée par la crise actuelle – à commencer par l’externalisation vers les travailleurs du clic des tâches les moins valorisées – pourrait renforcer les inégalités actuelles et en induire de nouvelles2. Le monde numérique « d’après » risque ainsi de recréer des chaînes de valeur au bénéfice exclusif des géants technologiques (en premier lieu les fameux « GAFAM » américains et « BATHX » chinois) et autres acteurs monopolistiques pour lesquels l’impact économique de la crise sera probablement limité – si ce n’est positif, au vu de l’imperturbable croissance de leur capitalisation boursière.
Car la pandémie constitue un véritable effet d’aubaine pour ces grandes entreprises du numérique, qui profitent directement d’une redistribution des rôles et des pouvoirs. Alors que l’on observait aussi bien aux Etats-Unis qu’en Chine des tentatives de plus en plus insistantes de limiter voire de briser leur hégémonie, la crise a fait jusqu’ici office de salut public pour ces acteurs. Ils ont en effet su saisir l’occasion et se sont montrés « indispensables », palliant les faiblesses – réelles – des Etats et rendant ainsi caduques une partie des critiques qui les visaient, comme en témoignent de récents sondages3. Le confinement a précipité de nouveaux utilisateurs vers leurs services, et y a accru notre dépendance collective comme individuelle ; les acteurs monopolistiques aussi bien chinois qu’américains se sont ainsi livrés à une orgie de données, qui ne manquera pas de nourrir leurs futures offres et modèles. Leur repositionnement déjà patent autour de domaines aussi variés que la santé, l’éducation, l’agro-alimentaire et les services bancaires, devrait dès lors s’accélérer.
Plus encore, ces acteurs se livrent à une forme de concurrence, voire de remise en cause des prérogatives étatiques, qui préexistait à la crise et pourrait s’intensifier dans les mois à venir. Certains y voient le basculement dans une ère du « féodalisme digital »4, où ces acteurs privés joueraient en quelque sorte le rôle de nouveaux « seigneurs féodaux » face à l’impuissance chronique des Etats. Si ces entreprises sentent de nouveau sur leur nuque le souffle chaud de diverses autorités de la concurrence, notamment américaines et européennes, la multiplication des enquêtes antitrust ne devrait pas les menacer fondamentalement, dans la mesure où ces géants constituent des relais d’emploi et de croissance non négligeables – Amazon a ainsi annoncé le recrutement de 175 000 employés supplémentaires – en période de timide reprise économique, qui plus est à la veille d’élections présidentielles aux Etats-Unis. En revanche, il demeure certain que les géants du numérique continueront de préempter les espaces vacants partout où les pouvoirs exécutifs leur cèderont des marges de manœuvre.
Or, dans sa forme la plus pernicieuse, le capitalisme numérique se nourrit de la surveillance permanente et généralisée des individus5. En exploitant les données qu’ils captent en continu, les acteurs privés ont été en capacité de mettre à disposition des Etats des dispositifs de contrôle social, que ces derniers sont dès lors tentés d’employer. De fait, la période actuelle démontre, s’il en était encore besoin, que le recours à la surveillance est entré dans une nouvelle dimension, et transcende à présent la nature des régimes politiques. La crise a ainsi mis les démocraties occidentales face à leurs contradictions, à mesure que l’antagonisme entre modèles libéraux et autoritaires s’est fait moins tranchant. Alors que le solutionnisme technologique6 gagnait les Etats impuissants face à la vitesse de propagation du virus, la surveillance et la restriction des libertés publiques comme individuelles se sont imposées quasiment comme des évidences. Cependant, en accentuant le contrôle social, la surveillance traduit de fait une crise de confiance entre les Etats et leurs citoyens, tout autant qu’elle prend le risque de l’accentuer. Si les multiples querelles et autres imbroglios autour des technologies envisagées ou mises en place ça-et-là (applications de traçage, reconnaissance faciale, drones, etc.) montrent que le débat reste vif, en particulier en Europe, les dérives observées dans des sociétés déjà sous surveillance généralisée (Chine en tête, mais aussi Russie, Iran…) devraient nous inciter à la plus grande prudence sur ces sujets. Car en un sens, la surveillance appelle toujours plus de surveillance, y compris dans les régimes démocratiques ; la Corée du Sud, pionnière dans le déploiement d’une application de géo-traçage pour lutter contre la diffusion du virus, a ensuite eu recours à des bracelets électroniques pour pallier les phénomènes d’éviction de la géolocalisation par GPS.
Au-delà, il faut bien avoir en tête que la tentation de verser dans une forme d’hygiénisme numérique ne relève pas seulement du fantasme orwellien ou anti-chinois. Le recours aux données numériques et aux algorithmes pour ordonner, trier et classer les populations est d’ores et déjà une réalité dans nos sociétés « occidentales », en particulier aux Etats-Unis. La pandémie pourrait encourager in fine la création de nouveaux indices de « notation » des populations – contagiosité, respect du confinement, et bientôt productivité en télétravail – voire de « passeports d’immunité ». Dans cette hypothèse, la convergence d’intérêts entre les géants du numérique et les Etats pourrait précipiter l’avènement de « l’Etat solutionniste »7, exerçant un contrôle indirect sur sa population tout en demeurant soucieux avant tout de protéger l’intégrité des marchés dominants, garantissant en cela la continuité du capitalisme à l’ère numérique.
Frayer les chemins d’une gouvernance internationale des enjeux numériques
Les technologies numériques s’ancrent chaque jour un peu plus au cœur de la relation entre Etat et citoyen, et pèsent ainsi sur le contrat social censé permettre à la confiance mutuelle de perdurer. Or cette confiance est aujourd’hui menacée, autant par l’évolution non-régulée de ces nouvelles technologies que par les usages qu’en font les acteurs publics comme privés. Ceci traduit un réel besoin de gouvernance, de l’ordre d’un « Bretton Woods numérique »8. Cette lutte pour un monde numérique plus juste et au bénéfice des citoyens devrait être menée à plusieurs niveaux.
Elle passe en premier lieu par la gouvernance mondiale de l’Internet, et la nécessité de lutter contre les tentatives de privatisation de celle-ci9. Mais elle se joue probablement surtout à l’échelle des normes techniques, qui définissent les principaux protocoles et architectures préalables au déploiement global des nouvelles technologies. Cette bataille pour la promotion de standards techniques reflétant les valeurs et la vision européennes du numérique (préservation de l’intérêt général, neutralité du Net, protection des données personnelles, primauté à l’innovation, soutenabilité écologique, etc.), doit être conduite dans les enceintes internationales dédiées (ISO, IEC), et tout particulièrement à l’UIT, où les futures normes 5G sont par exemple en cours de négociation. La progression de la Chine sur ce terrain ne peut être ignorée et pourrait lui permettre de façonner l’espace numérique mondial de demain.10
Ce besoin de gouvernance est également au centre de la relation entre les Etats et les géants du numérique. La régulation des plateformes structurantes (Facebook, Twitter, Youtube et autres), parfois perçues comme des services d’utilité publique du fait de leur omniprésence, est plus que jamais un impératif. Les grands chantiers sont déjà bien identifiés : protection des données personnelles et de la vie privée, fiscalité numérique équitable, lutte contre les contenus répréhensibles et les manipulations de l’information, incurie des modèles économiques centrés sur le micro-ciblage publicitaire, transparence de l’auto-régulation et accessibilité des interfaces de programmation (API), etc. Mais de nouvelles pistes pourraient également être explorées, comme la participation des utilisateurs – au-delà du seul signalement – aux organes de gouvernance et à la régulation en temps réel11. A charge pour la Commission européenne d’en faire des priorités, notamment au sein du futur Digital Services Act, et de convaincre au préalable les Etats membres encore récalcitrants (Irlande et Suède notamment). Au-delà, certains en appellent même à « (re)décentraliser le Web »12, notamment à l’appui des technologies de chaînes de bloc (blockchain), afin de contrebalancer le poids systémique et centralisateur des plateformes.
La gouvernance se joue enfin à l’échelle des algorithmes et des données, qui nécessitent une discussion spécifique au niveau international. La prévalence des données comme ressource numérique majeure, et des algorithmes comme outils indispensables pour les ordonner et les exploiter implique chaque jour davantage que « code is law », selon l’expression consacrée par Lawrence Lessig13. Ceci n’est pourtant pas sans conséquence pour les individus, dans la mesure où les rapports sociaux comme la décision publique s’en trouvent considérablement orientés et redéfinis. D’une part, les biais inhérents à ces outils et leur extrême complexité peuvent les rendre nocifs ou illisibles. D’autre part, les algorithmes contribuent à instaurer une gouvernementalité systémique, indirecte et invisible des individus encore mal mesurée, mais potentiellement porteuse d’une dépolitisation profonde des sociétés14. En sus de la transparence et de l’explicabilité des algorithmes – exigences certes lourdes, mais probablement préalables à toute gestion apaisée des sociétés – la discussion doit pouvoir porter sur les implications et l’encadrement de cette nouvelle forme de gouvernementalité. Par ailleurs, de nouveaux modes de gouvernance des données, eux-aussi plus inclusifs, transparents et participatifs, devraient être encouragés, et pourraient par exemple prendre la forme de fiducies ou trusts de données15.
Face à la difficulté de trouver une relation d’équilibre entre l’individu, l’entreprise et l’État en matière de gestion des données, l’heure pourrait également être à la négociation de « droits numériques universels ». Le désordre des débats foisonnants autour de la surveillance numérique, la protection de la vie privée et de la liberté d’expression en ligne démontrent que ces questions n’ont pas encore trouvé de réponses. Alors qu’il n’existe toujours pas de cadre de discussion approprié à l’échelle internationale pour traiter de ces sujets dans leur globalité, de tels enjeux mériteraient d’être négociés au G20, plutôt qu’au G7 ou dans les multiples cénacles parallèles (OCDE, OSCE, UNESCO…), car celui-ci constitue une instance plus représentative et probablement plus légitime.
Vers une économie numérique contributive
La crise actuelle aura eu le mérite de prouver que les bonnes volontés étaient capables de se coaliser et d’agir efficacement notamment via le recours aux technologies numériques. L’accès à Internet, aux communs de la connaissance et à certaines technologies comme l’imprimante 3D, ont permis à des individus de « s’autosaisir » de problématiques d’ordres industriel et scientifique. La mobilisation mondiale des communautés de makers (entrepreneurs, ingénieurs, inventeurs, citoyens de tout bord…) et des laboratoires de fabrication (fablabs) autour d’une multitude de projets ouverts et participatifs, dédiés sous des formes diverses – fabrication d’équipements médicaux, création de plateformes en ligne, mise à disposition de puissance de calcul, etc. – à la lutte contre la pandémie révèle l’ampleur d’un phénomène d’émancipation-participation citoyenne. Les appels à « l’intelligence collective » se sont traduits par une volonté de prendre directement part à l’action qui n’est pas sans trouver d’échos dans le champ politique (le désir de démocratie participative et d’« horizontalité ») ; cette mobilisation spontanée de la multitude pourrait se doubler localement de revendications à la pérennisation de sa contribution, au-delà du seul champ de la réponse « technique ».
Par le biais des nouvelles technologies, en particulier numériques, le corps social constitue désormais la troisième composante de la gestion de crise, laquelle ne concernait presqu’exclusivement Etats et entreprises au cours des dernières crises systémiques (1929, 1945, 1973, 2008…). Dès lors, ignorer voire marginaliser des acteurs qui ont pallié une partie des défaillances des Etats pourrait conduire à un rejet encore plus profond de l’ordre établi ; alors que ces communautés ont de fait gagné en visibilité, leur besoin de reconnaissance sera partout proportionnel à leur investissement. Les Etats, notamment au sein de l’Union Européenne (UE), devraient faire le choix de s’appuyer sur ces communautés aspirant à jouer un rôle de corps intermédiaire et leur offrir un cadre – institutionnel et infrastructurel – dans lequel se réaliser et pouvoir créer de la valeur. Ce d’autant plus que la crise en cours a remis en cause les chaînes d’approvisionnement de l’ère néolibérale et replacé les capacités de production au cœur des enjeux de souveraineté nationale, si ce n’est européenne. De nouveaux dispositifs d’incitation, de régulation et de certification, qui pourraient être discutés et mis en place à l’échelle de l’UE, sont ainsi à inventer pour qu’un marché de l’innovation ouverte et partagée puisse voir le jour, et donne ainsi naissance à une véritable économie numérique contributive, dont la soutenabilité et l’utilité sociale sont aujourd’hui éprouvées16.
Cette nouvelle économie pourrait trouver son prolongement naturel dans le développement de communs numériques17, dont Wikipedia, OpenStreetMap ou encore Mozilla comptent au rang des plus célèbres. Désignant des ressources ouvertes coproduites et gérées par une communauté qui en définit elle-même les règles de gouvernance, les communs numériques rétablissent la primauté de la valeur d’usage sur la valeur marchande des outils numériques. Conçus par et pour les utilisateurs dans l’optique de répondre à des besoins partagés, ils permettent également aux communautés d’exercer une maîtrise collective de leurs données et de la valorisation de ces dernières. En mettant à disposition du plus grand nombre des solutions alternatives, de confiance, sans barrière d’entrée (la gratuité des services n’étant pas conditionnée par la captation de données personnelles), décentralisées et parfois interopérables, les communs numériques contestent directement l’hégémonie des grands acteurs monopolistiques. Parce qu’ils souscrivent à la préservation de l’intérêt général, ils sont également susceptibles de prendre en compte davantage la soutenabilité écologique des ressources qu’ils produisent. Ils dessinent dès lors une communauté d’intérêt entre puissance publique et initiatives communautaires18.
Néanmoins, leur passage à l’échelle et leur préservation ne peuvent se passer d’un concours de cette puissance publique, sans lequel il leur sera impossible de faire durablement face aux tentatives de recapitalisation ou de captation exclusive par d’autres acteurs (enclosures) de la valeur commune qu’ils auront créée. Alors que les géants du numérique, notamment américains, s’intéressent de près aux communs et tentent même de proposer leur propre conception de l’ouverture et de l’innovation partagée19, nous ne pouvons être dupes de leurs manœuvres, destinées in fine à servir leurs seuls intérêts. Celles-ci devraient plutôt nous encourager à travailler à l’élaboration d’un cadre européen de protection et de développement des communs numériques, propre à accompagner leur essor et promouvoir leur adoption auprès de plus larges communautés d’utilisateurs.
Alors que le « monde d’après » se dessinera dans les mois à venir, les logiques à l’œuvre dans le champ numérique sont également valables à une plus large échelle. Il s’agit de déterminer en conscience la direction dans laquelle nous souhaitons l’infléchir : vers davantage de collaboration, de solidarité et d’intelligence collective, ou vers un isolement de plus en plus sensible des individus au sein de systèmes repliés sur eux-mêmes. Dans un cas, les citoyens s’en trouveraient d’autant plus dépendants de leur relation à l’Etat, dont l’exercice du pouvoir se verrait paradoxalement renforcé (par la surveillance) et affaibli (par la concurrence des géants privés) de manière démesurée. Dans l’autre, le contrat social entre citoyens et Etat pourrait se régénérer, et la confiance entre les deux parties en sortirait renforcée. En ce sens, les communs numériques et l’économie contributive sont susceptibles d’offrir une porte de sortie et une alternative crédibles, à même de nous mener vers un ailleurs numérique désirable et plus que jamais espéré.
Sources
- Daniel Cohen (itw par Antoine Reverchon), « La crise du coronavirus signale l’accélération d’un nouveau capitalisme, le capitalisme numérique », Le Monde, 2 avril 2020
- Antonio Casilli (itw par Raphael Bourgois), « Cette épidémie s’avère aussi un signal d’alarme à propos du numérique », AOC, 28 mars 2020
- “Big Tech and Pharma to The Rescue”, The Harris Poll, avril 2020
- Ramon Blecua (trad. Pierre Ramond), « L’ère du féodalisme digital », Le Grand Continent, 4 mai 2020
- Shoshana Zuboff, The Age of Surveillance Capitalism : The Fight for a Human Future and The New Frontier of Power, Profile Books, 2019, 704p.
- Evgeny Morozov, To Save Everything, Click Here : Technology, Solutionism, and the Urge to Fix Problems that Don’t Exist, Allen Lane, 2013, 432 p.
- Evgeny Morozov, « Covid-19, le solutionnisme n’est pas la solution », Les blogs du Diplo, 5 avril 2020
- Rohinton P. Medhora , Taylor Owen, “A Post COVID 19 Digital Bretton Woods”, Project Syndicate, 17 avril 2020
- A l’image du projet avorté de privatisation de la gestion du nom de domaine .org, dénoncé notamment par la France, cf. Julien Lausson, « ‘‘.org ’’ : l’un des plus vieux domaines du web échappe à une vente controversée », Numerama, 6 mai 2020
- Sa mainmise sur l’UIT et sa tentative avortée de prendre la tête de l’OMPI en attestent. Il faut également mentionner le projet de refonte radical du fonctionnement et de l’architecture réseau d’Internet, porté à l’UIT par des représentants des grandes entreprises chinoises de l’Internet et du Ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information (MIIT), cf. Madhumita Murgia and Anna Gross, “Inside China’s controversial mission to reinvent the internet”, Financial Times, 27 mars 2020
- « Réguler les plateformes numériques : pourquoi ? Comment ? », Renaissance numérique, mai 2020
- Clément Jeanneau, « L’âge du web décentralisé », Digital New Deal Foundation, avril 2018
- Lawrence Lessig, “Code is law. On Liberty in Cyberspace”, HarwardMagazine, janvier 2000
- Antoinette Rouvroy & Thomas Berns, « Gouvernementalité algorithmique et perspectives d’émancipation. Le disparate comme condition d’individuation par la relation ? », Réseaux, 2013/1 (n° 177), pp.163-196
- Element AI & Nesta, « Fiducies de Données. Un nouvel outil pour la gouvernance des données », mars 2019
- Isabelle Berrebi-Hoffmann (itw par Lila Meghraoua), « Covid-19 : ‘‘Les initiatives ouvertes sont en train de se construire une visibilité nationale’’ », Usbek & Rica Business Review, 19 avril 2020
- Matti Schneider, « Construire des communs numériques », 2018
- « Covid-19 – Pour du libre et de l’open en conscience », OpenDataFrance, 2020
- Ina Fried, ”Microsoft announces big open data push”, Axios, 21 avril 2020