Un feu qui ne cesse pas en Syrie

Aujourd’hui, samedi 1er août, cela fait un an que le régime syrien annonçait un cessez-le-feu dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest syrien, qui ne durait que jusqu’au 5 août 2019.

• Idleb, ultime bastion de l’opposition syrienne anti-Assad : la région est le thermomètre du conflit syrien depuis plusieurs années. Le 7 juin dernier, des manifestations y éclataient pour réclamer le départ d’Assad. Aujourd’hui, elle est au cœur d’un jeu géopolitique complexe qui cristallise les divergences d’agenda entre Moscou et Ankara.¹
• Le régime n’est toujours pas stabilisé. les législatives de la semaine dernière, victoire sans appel des pro-Assad (parti Baas) alors qu’aucun opposant ne s’est présenté et que la participation a plafonné à un tiers de l’électorat, ont été perçues comme une « mascarade » par l’opposition à l’étranger.²
• La stratégie russe a été progressive. D’abord, Poutine a été attentiste et observateur et ce sont véritablement les réticences à intervenir d’Obama et des Occidentaux qui l’ont poussé à y poser ses pions.³
• La Syrie, notre guerre d’Espagne ? Michel Duclos, ancien ambassadeur français à Damas, face à plusieurs aspects du conflit syrien dont la politique de non-intervention des Occidentaux (hésitante dans le cas syrien), nous déclarait : « Dès 2012, j’ai eu pour ma part le sentiment que le conflit qui prenait son essor en Syrie était notre guerre d’Espagne ».⁴

Nota bene  : Ce contexte de tension est renforcé par le fait que ce samedi, nous fêtons également les 45 ans de la signature des accords d’Helsinki, à l’issue de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). La participation des États-Unis, de la Russie, du Canada et de la très grande majorité des États européens dans une approche multilatérale semble beaucoup moins probable dans le contexte actuel.