Aujourd’hui, jeudi 30 juillet, se conclura le dernier rendez-vous des organes européens gravitant autour du Conseil, avant des vacances jusqu’au 24 août. Il s’agit d’une réunion du Comité budgétaire, alors même que le Cadre Financier Pluriannuel (2021-2027) proposé par le Conseil européen de la semaine dernière est encore en débat au Parlement européen.

  • Des réactions très contrastées au sein des familles politiques  : alors qu’en France, Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise dénonçait une « opération de communication », Pablo Iglesias de Podemos soulignait la réussite de l’Europe contre le « dogme néolibéral ». À l’extrême-droite, Marine Le Pen du Rassemblement national criait au « pire accord » et Geert Wilders du Parti pour la liberté néerlandais évoquait une « folie ». En Italie pourtant, si Matteo Salvini de la Ligue parlait d’une « grosse arnaque » alors que Giorgia Meloni de Fratelli d’Italia reconnaissait que « Conte s’est battu », le PM italien Giuseppe Conte fait face à une classe politique qui lui était globalement très favorable.
  • Et à l’Est ? Le PM polonais Mateusz Morawiecki et le PM hongrois Viktor Orban étaient ravis de la dissociation entre les fonds et le respect de l’état de droit, ce que dénonçait la presse suisse (Tages-Anzeiger). Le PM croate Andrej Plenković s’est réjoui du financement que l’accord apporterait au développement du pays, alors que le journal Vecernji list soulignait qu’il avait été formulé avec les « meilleures conditions ».
  • Au-delà des enjeux financiers, l’amorce d’un espace politique européen. « À mesure que l’impact des événements européens sur les politiques nationales s’accroît, un espace politique proprement européen se forge en internalisant les débats dans un cadre de référence qui dépasse celui de la politique nationale ou de la seule diplomatie bilatérale. »1
  • Le Parlement n’est pas convaincu par le budget : il menace de ne pas voter en faveur du CFP proposé par le Conseil (1074 milliards d’euros de 2021 à 2027) car celui-ci implique une réduction du budget prévu initialement (1300 milliards dans le projet du Parlement, 1100 dans celui de la Commission) et de nombreuses coupes dans des secteurs clés (environnement, recherche, santé, numérique, etc.). De son côté, à la Commission von der Leyen a même parlé d’une « pilule difficile à avaler ».
  • Une grande inquiétude : l’environnement. L’intégrité financière des principaux projets annoncés par le Green Deal a été particulièrement affectée, menaçant de fait la capacité de l’Union à respecter l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 tel qu’elle se l’est fixé en décembre dernier.2
Sources
  1. LUMET Sébastien, Après ce Conseil. 10 points sur la politisation de l’Union et sa géopolitique interne, Le Grand Continent, 21 juillet 2020
  2. PELEGRIN Clémence, Ce Conseil a-t-il été à la hauteur du climat ?, Le Grand Continent, 24 juillet 2020