Dans le prolongement des récents événements en Méditerranée orientale, cette semaine s’ouvre sur de dangereuses perspectives dans les relations entre la Turquie, la Grèce et Chypre.1

  • La Turquie à la recherche de gaz.  La semaine dernière, 18 navires de guerre turcs ont escorté un autre navire, dans les eaux territoriales grecques, autour de l’île de Kastellorizo, dans le but de réaliser des forages de ressources de gaz.
  • Une rupture diplomatique. Ce faisant, la Turquie viole le droit maritime, en considérant qu’elle se rend dans des zones maritimes très proches de ses côtés, mais qui sont en réalité sous l’égide de la Grèce. De plus, Chypre est particulièrement menacée en raison de sa situation géographique dans la même zone. Ses eaux territoriales comprennent les plus grands gisements gaziers identifiés dans la région.
  • Situation très tendue. Macron a réaffirmé son soutien à Chypre et à la Grèce face à la Turquie cette semaine et a menacé la Turquie de sanctions de l’Union (comme ce fut le cas l’an dernier pour les forages en eaux chypriotes). Ce à quoi les autorités turques ont répondu avec une forte défiance et sans perspective de renoncement.
  • Des tensions religieuses gréco-turques aussi. Les Grecs ont particulièrement mal vécu la reconversion de Sainte-Sophie, grand symbole de l’époque byzantine, en mosquée par Erdogan. L’évêque métropolitain de Rhodes a parlé d’« humiliation ». Samedi, le ministre des Affaires étrangères turc a déclaré : « la Grèce doit l’oublier ».
  • Il faut clarifier les relations Union-Turquie, « au vu des conséquences que l’instabilité en Méditerranée orientale aurait sur les intérêts essentiels de l’Union – migrations, lutte contre le terrorisme, sécurité énergétique et souveraineté, entre autres ».2
  • Ces conflits gaziers et religieux s’inscrivent largement dans les tensions préexistantes sur l’implication de la Turquie dans le conflit libyen.3