Aujourd’hui, 10 h, les dirigeants des États membres de l’Union européenne se rejoignent par visioconférence dans le cadre du Conseil européen.

  • Le Conseil succède à l’Eurogroupe : jeudi dernier, les ministres des Finances de la zone euro se sont penchés sur la relance de la zone et ont passé en revue la situation de plusieurs pays, notamment la Grèce, concluant que celle-ci « a pris les mesures nécessaires pour respecter ses engagements en matière de réforme ».
  • La coopération. Les chefs d’État réunis en Conseil parleront évidemment du plan de relance de la Commission, mais surtout du Cadre financier pluriannuel. Cependant, ce Conseil ne sera qu’un jalon de réflexion dans un processus décisionnel plus long, qui courra jusqu’à début 2021.1
  • Lire et lier l’Europe : la grille de lecture Nord/Sud, souvent caricaturale, a été encore ravivée récemment dans les discussions sur la relance européenne. « En l’absence de changements radicaux, cette polarisation extrême des économies européennes fait, à terme, planer le risque d’une désintégration ».2
  • Numérique et physique : pour qu’un tournant majeur ait véritablement lieu, il faudrait que les dirigeants se rencontrent. Charles Michel lui-même a annoncé publiquement qu’il souhaitait un futur sommet en présentiel pour aboutir à de vrais engagements. Il faut dire que le groupe de Visegrad a déjà organisé un sommet physique jeudi 11 juin.3 
  • Quelle Europe centrale ? La semaine dernière, lors de la commémoration du centenaire du traité de Trianon, Viktor Orban a loué le passé de la nation hongroise, proclamant « Nous sommes chez nous et donc nous y demeurons. » Cependant, de façon étonnante, il a considéré que la « solitude » hongroise devait être réparée par un avenir commun conçu avec la Slovénie, la Slovaquie, la Serbie et la Croatie.
  • La relance sera-t-elle vraiment verte ? Le Green Deal a été perçu comme l’un des grands moyens de la relance et l’un des principaux axes d’investissement post-COVID. Pourtant, tandis que le développement des technologies bas carbone semble ambitieux, le débat se concentrera sur la relance de secteurs industriels fossiles, ou directement dépendants des énergies fossiles (automobile, etc.), sur laquelle la Commission apporte à ce stade peu de garanties.4

Nota bene  : « Il serait mauvais pour l’Europe de ne pas faire de partage des risques dans une situation aussi dramatique », nous déclarait Vitor Constâncio, ancien vice-président portugais de la BCE.5

Sources
  1. LUMET Sébastien, Plan de relance européen, la Commission place ses pions, Le Grand Continent, 28 mai 2020
  2. ALBERTONE Baptiste, PIERARD Valérie, La zone Euro et le virus du déni, Le Grand Continent, 27 avril 2020
  3. Visegrad leaders call for ‘fair’ EU recovery fund, Euractiv, 11 juin 2020
  4. SANCHO Hugo, Le plan de relance de la Commission européenne est-il vraiment « vert » ?, Le Grand Continent, 7 juin 2020
  5. « Les programmes du MES ne semblent pas adéquats à l’heure actuelle », une conversation avec Vítor Constâncio, Le Grand Continent, 6 avril 2020