Contre-révolution américaine et identités

Aujourd’hui, s’ouvre le Sommet de la démocratie à Copenhague. Parmi une pluralité d’intervenants célèbres, Mike Pompeo s’exprimera ainsi que deux anciens secrétaires d’État des États-Unis, Madeleine Albright et John Kerry. Et ce alors même que l’état de la démocratie étasunienne inquiète, à l’aune des récentes manifestations survenues après la mort de George Floyd.

• La loi et l’ordre contre la paix ? En réponse aux manifestations antiracistes, Trump a insisté pour le retour de « law and order » et a appelé à une réponse militaire.
• La contre-révolution : ce faisant, Trump s’inscrit dans un processus qui date des guerres en Afghanistan et en Irak, avec une militarisation « à l’extrême [d’]une police locale dotée d’un arsenal guerrier excessif pour affronter des manifestants afro-américains sans armes et en T-shirts : fusils d’assaut classés comme armes de guerre, véhicules blindés, lunettes infrarouges, lance-grenades. »
• Trump a parachevé l’importation de ces techniques aux États-Unis : il a donné naissance à « un modèle parfait de gouvernement intérieur, malgré l’absence d’une insurrection active sur le territoire national. Une contre-révolution sans révolution. Une contre-insurrection sans insurrection. »¹
• L’écho mondial des manifestations : si la contre-révolution américaine a consisté à importer aux États-Unis des techniques utilisées à l’étranger, les manifestations antiracistes américaines se sont, elles, largement exportées dans le monde entier.

• Au-delà de la médiatisation, les changements concrets. Le média Axios recensait que, depuis la mort de George Floyd, il y a eu des changements de règles tactiques (interventions de policiers lorsqu’un collègue use excessivement de la force à Dallas et Minneapolis, interdiction de masquer son badge de policier à Seattle, etc.), des coupes dans le budget de la police (LA), un démantèlement des services de police actuels (le fameux defunding de Minneapolis), la fin de la présence policière dans les écoles (Denver, Portland, etc.), la fin des mandats de perquisition surprises (Louisville), un accroissement de la transparence de l’action policière, etc.²