Bruxelles. Après une semaine rythmée par les négociations de l’Eurogroupe, vendredi dernier les ministres des finances sont arrivés à un accord sur un plan de soutien aux États, aux entreprises et aux particuliers, pour un montant de 540 milliards d’€.

  • Le Mécanisme européen de stabilité sera activé jusqu’à un montant de 240 milliards d’€ de prêts soit un maximum de 2 % du PIB de chaque État membre. Ces prêts ne seront pas conditionnés à des réformes macroéconomiques, à rebours de la position hollandaise, mais les conditions imposées sur la somme mobilisable et la destination des dépenses (uniquement la santé) rendent peu probable l’usage du dispositif.1
  • Pas de décision sur les coronabonds. Les négociations à propos d’une possible mutualisation de la dette ont été remises à plus tard. La prochaine échéance est la réunion des chefs d’État en Conseil européen le 23 avril.2
  • Les difficultés de coordination ont un coût économique. Elles agissent sur les anticipations des acteurs sur les marchés financiers et sur la confiance accordée aux titres européens.
  • Et un coût politique. Sur le plan politique, selon les mots que nous livrait l’ancien banquier central portugais Vítor Constâncio, « il serait mauvais pour l’Europe de ne pas faire de partage des risques dans une situation aussi dramatique. Il s’agirait d’un signal politique crucial pour montrer que nous sommes dans le même bateau et que nous adoptons une réponse commune ».3

Nota bene  : Quelle est la vision hollandaise de l’Europe ? Pour la comprendre, rien de mieux que de se plonger dans le discours de Mark Rutte, analysé dans nos pages.4