Coronavirus : la guerre des récits a déjà lieu

Le récit de la gestion de la crise par les gouvernements est à la fois un enjeu diplomatique extérieur et de politique intérieure. La Chine, la Russie et l’Europe semblent déjà se positionner et investissent le terrain narratif.

• La Chine est la première à se lancer dans la lutte pour donner du crédit à son système et défendre son action contre la pandémie face à la communauté internationale. ¹
• Des dizaines de soldats russes sont partis de Moscou pour gagner le nord de l’Italie, afin d’aider à la lutte contre le coronavirus, dans celle qui pourrait être la première pièce d’une stratégie à long terme pour gagner de l’influence politique dans le pays. ²
• Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a réagi en appelant à se tenir prêt pour une « lutte d’influence  » et à rester lucide face aux ambitions géopolitiques de Pékin. ³
• En Iran, le régime fait face à une pression intérieure et extérieure : il est remis en cause pour sa gestion de la crise à l’intérieur ⁴ et reste soumis à des sanctions américaines qui se maintiennent, voire se durcissent en période d’épidémie. ⁵

Nota bene : Après l’expulsion du territoire chinois de journalistes américains, le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post ont adressé une lettre ouverte au gouvernement chinois : «  la lutte [contre le virus] demande une libre-circulation de l’information fiable ».