Paris. La crise est mondiale, elle est surtout géopolitique. Parti de Chine, arrivé en Europe, pris au sérieux en retard aux États-Unis, le coronavirus met en exergue les logiques qui sous-tendent les relations internationales.

  • La puissance chinoise est remise en cause : la Chine a « renforcé le contrôle d’Internet et des réseaux sociaux, élaboré un discours calibré, diffusé dans les chancelleries à travers le monde, consolidé son influence à l’OMS. Paradoxalement, ces réactions […] attestent de l’isolement diplomatique de la Chine. »
  • Crise nationale et responsabilité internationale : rapidement intégrée à la mondialisation, notamment depuis son adhésion à l’OMC en 2001, la Chine « présente des difficultés à répondre aux demandes et aux critiques de son voisinage proche et du reste du monde », alors même que le pouvoir central reste fort.1
  • L’unilatéralisme de Trump : les États-Unis ont fermé les frontières avec l’UE (et non avec le Royaume-Uni et l’Irlande dans un premier temps), ont tenté de racheter un laboratoire allemand financé par la Commission, ont été l’une des causes de la crise iranienne car les sanctions américaines ont confronté l’Iran à des difficultés pour trouver du matériel médical. Les États-Unis contre le monde ?2
  • Dans ce contexte mondial déchiré, l’Union européenne a promptement emboîté le pas au mouvement mondial de repli en annonçant la fermeture de ses frontières extérieures. Au sein de l’Union, mais aussi dans son voisinage immédiat, la coordination ne semble toutefois pas être aussi évidente.3
  • Il faut donc gouverner la mondialisation : pour répondre à la crise sanitaire mondiale, la juriste Mireille Delmas-Marty imagine un droit en mouvement qui, à l’instar d’une boussole, s’adapterait aux vents contraires qui nous font dériver dans l’océan de la mondialisation.4