Marrakech. Le Conseil Oléicole International (Coi), organisation internationale de régulation du commerce de l’huile d’olive basée à Madrid, s’est réunie à Marrakech sous la présidence de l’Égypte du 17 au 22 juin. A cette session ont participé : l’Algérie, l’Argentine, l’Égypte, la Jordanie, la Libye, le Maroc, la Palestine, la Tunisie, la Turquie, l’Union européenne et l’Uruguay. Le Monténégro a délégué sa représentation auprès de l’Union. Parmi les nombreux observateurs figuraient également les Etats-Unis d’Amérique et la Géorgie, qui ont officialisé leur demande d’adhésion à la COI lors de la réunion du Conseil, la FAO, le CIHEAM (International Center for Advanced Mediterranean Agronomic Studies) et l’EBRD (European Bank for Reconstruction and Development).1

Le Tunisien Abdellatif Ghedira a été confirmé directeur exécutif du Conseil oléicole international. Il détient, dès lors, tous les pouvoirs pour établir les règles du secteur, à commencer par les règles très délicates qui régissent l’ensemble du système de contrôle.2.

Le véritable nœud politique réside dans le fait que le poste de directeur exécutif aurait dû être occupé par l’Italie, sur la base du mécanisme de rotation des postes, jusqu’ici respecté à la lettre. Au lieu de cela, l’abstention du délégué de l’Union, détenteur de multiple voix puisqu’il représente l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la France, la Grèce (ainsi que le Monténégro), a eu pour conséquence la confirmation de Ghedira à la tête de l’organisation.3

Aux côtés de Ghedira ont été confirmés les deux directeurs adjoints : l’espagnol Jaime Lillo et le turc Mustafa Sepetçi. L’Espagne, la Turquie et la Tunisie sont les pays qui réclament depuis des années un affaiblissement des soi-disant panel test. Ghedira proposera très probablement l’élargissement de la maille du panel test, pour le déposer, et le dédouanement des huiles douces. Or, ce programme se situe à l’encontre de la vision italienne qui préconise de se concentrer sur la qualité.

Plusieurs associations professionnelles italiennes craignent également qu’avec l’affaiblissement des panels tests et un éventuel assouplissement des contrôles, il soit beaucoup plus facile de mélanger la matière première de mauvaise qualité provenant d’Espagne, de Tunisie, du Maroc, d’Égypte et de Turquie avec l’huile vierge extra made in Italy.4

L’Espagne est le premier producteur mondial depuis des années, malgré la mauvaise qualité de son huile d’olive. Madrid pousse depuis longtemps à l’assouplissement de ses contrôles puisque la plupart des 1.600 tonnes d’huile d’olive vierge extra produites en Espagne sont de mauvaise qualité. L’or vert italien, qui se distingue par ses caractéristiques chimiques et organoleptiques uniques, capables d’en faire un excellent produit, reste la référence et base d’évaluation de tous les autres produits.