Vers de futures bases militaires chinoises à l’étranger ?

Pékin. Dans un reportage de la télévision publique chinoise publié sur Youtube le 19 avril et consacré aux capacités logistiques de la Marine chinoise, le commissaire politique de la base de soutien de l’Armée populaire de libération (APL) à Djibouti, Li Chunpeng, a déclaré que « le soutien des escorteurs de haute mer allait progressivement passer d’un modèle de ravitaillement fourni par les ports étrangers à un nouveau modèle fondé sur des bases de soutien à l’étranger et sur le soutien national »¹.

Cette déclaration, relevée par le chercheur australien Adam Ni², relance un débat constant et ancien chez les observateurs de la Chine sur les véritables ambitions internationales de l’APL. Dès 2005, l’expression née aux États-Unis de « collier de perles » devait symboliser la construction par Pékin de bases navales et aériennes depuis la mer de Chine méridionale jusqu’au Golfe d’Aden et aux rivages de l’Afrique de l’Est. Bien que Pékin ait toujours démenti une telle stratégie, il a néanmoins reconnu depuis longtemps la nécessité de protéger ses voies d’approvisionnement maritimes. La construction fulgurante d’une marine hauturière en une décennie sert explicitement cette ambition.

L’initiative de la « Route de la soie maritime du 21^e siècle » et l’ouverture de la base de Djibouti en août 2017 ont jeté un éclairage nouveau sur la stratégie de l’APL. La déclaration de Li Chunpeng semble attester un peu plus encore de la volonté de la Chine de se doter de points d’appui à travers l’océan Indien afin d’assurer le soutien logistique nécessaire à toute mission prolongée en haute mer. Reste à évaluer la faisabilité, l’accueil réservé par les États hôtes, l’envergure et le nombre de bases envisagées.

Perspectives :

• Parmi les potentiels États hôtes d’une future base chinoise, le Pakistan reste à observer, ainsi que le Sri Lanka ou les Maldives.