Noursoultan. La démission de Noursoultan Nazarbaïev a surpris le monde entier, tant sa position de président paraissait « indéboulonnable » (2). Il était le dernier président d‘Asie centrale en exercice ayant connu la chute de l’URSS. Mais la question de son influence sur le pays reste d‘actualité, puisqu‘il conservera son autorité à travers le conseil constitutionnel. Cependant, selon Régis Genté spécialiste de la région, il s‘agit bien d’une phase de transition, Noursoultan Nazarbaïev souhaite mettre en avant ses proches, notamment certains membres de sa familles pour reprendre le flambeau. Le spécialiste y voit même un parallèle avec la gestion de la succession de Lee Kuan Yew à Singapour  1, cité-État réputée pour ses succès économiques. La famille Nazarbaïev est une des plus riche d‘Asie centrale, sa fille Dinara Nazarbaïeva et son gendre Timour Koulibaïev font parties des trois plus importantes fortunes de la région.

On peut s’interroger sur la transition politique de Noursoultan Nazarbaïev, resté 28 ans au pouvoir. Quel rôle va jouer à moyen et long terme le président par intérim Tokaïev ? Une chose est sûr, c’est le désir de continuité des cercles de pouvoir kazakhs avec les trois dernières décennies. La décision, prise le lendemain de la démission de Nazarbaïev, de renommer la capitale du pays Noursoultan en référence au prénom du « premier président de la nation » en est la preuve. Mais la volonté d‘améliorer l’image du pays à l‘international est grande, alors que les perspectives économiques actuelles sont moroses. Reste à savoir qui le Kazakhstan souhaitera séduire, vers quel pays va t-il miser : l‘Occident ou la Chine ?  2

Perspectives :

  • Si le Kazakhstan souhaite s‘ouvrir à l’Europe, les politiques kazakhs devront intégrer la logique démocratique et libérale à leur système politique. La période de transition politique qui s‘ouvre, pourrait voir émerger une nouvelle démocratie en Asie centrale. Aujourd‘hui seul le Kirghizistan est considéré comme tel dans la région.

Fabien Herbert