Londres. Le 4 février, les îles Féroé et le Royaume-Uni ont signé un accord de libre-échange (dit ALE) afin de garantir la poursuite des échanges commerciaux entre les deux pays après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Pour les deux parties, l’objectif est de maintenir la stabilité de leurs relations commerciales dans l’après-Brexit.

L’article 1 de l’accord entre Londres et Tórshavn est explicite à ce sujet : « L’objectif primordial de cet accord est de préserver les conditions préférentielles relatives au commerce entre les parties, résultant de l’accord UE-Îles Féroé, et de fournir une plate-forme pour la poursuite de la libéralisation des échanges entre les partie » (2).

Pour l’économie féringienne cet accord est vital en raison des liens historiques qui unissent les britanniques au petit archipel. Malgré une diminution des exportations ces dernières années, le marché britannique reste l’un des plus importants pour les fruits de mer. Au total, les exportations des îles Féroé sur le marché britannique représentent environ 20 % de l’ensemble des exportations des îles Féroé vers l’UE et environ 10 % de la totalité de ses exportations. La valeur de ces exportations est comprise entre 90 millions et 100 millions de livres sterling (soit respectivement 102,83 millions et 114,26 millions d’euros) (1).

Pour le secteur de l’aquaculture et de la pêche, cet accord a une portée fondamentale. En effet, l’accord doit permettre « aux importations de continuer en franchise de droits et aux entreprises de commercer aussi librement qu’elles le font maintenant ». L’accord est salué par les acteurs de ce secteur économique, en une période où les investissements se poursuivent (4). Du côté britannique, l’accord doit garantir aux ses consommateurs « un plus grand choix de produits et [le] prix plus bas pour le poisson et les fruits de mer tels que le saumon de l’Atlantique, l’églefin et le flétan » (3).

De manière pratique, cet accord entrera en vigueur dès que la période de la mise en oeuvre du Brexit se terminera en janvier 2021, ou le 29 mars 2019 si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne sans accord.

Perspectives :

  • L’éventuel succès de ce type d’accord bilatéral pourrait servir d’exemple pour les pays de l’Union européenne dans la perspective d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord.
  • Dans l’hypothèse d’un « no deal », le 29 mars 2019 constitue la date de transition du nouveau cadre légal pour la continuité des relations commerciales entre les îles Féroé et le Royaume-Uni.
  • Le Royaume-Uni poursuit sa stratégie de sortie douce avec son voisinage septentrional et consolide juridiquement les échanges commerciaux avec les pays nordiques.

Sources :

  1. Gouvernement des îles Féroé, The Faroe Islands and the United Kingdom sign free trade agreement, communiqué de presse du 4 février 2019.
  2. Free Trade Agreement between the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland and the Kingdom of Denmark in respect of the Faroe Islands, Gouvernement du Royaume-Uni, 31 janvier 2019, p.3.
  3. Gouvernement du Royaume-Uni, “UK and Faroe Islands sign trade continuity agreement”, Londres, communiqué de presse du 1er février 2019.
  4. Faroese post-Brexit trade deal welcomed in Grimsby, Humberbusiness.com, 4 février 2019.

Florian Vidal