En Bref – Jeremy Hunt a affirmé, dans un discours prononcé devant le groupe de réflexion Policy Exchange, l’intention du Royaume-Uni de relancer sa diplomatie après le Brexit, au moment où la conclusion d’un accord est annoncée fin novembre.

Londres. Jeremy Hunt, Ministre britannique des Affaires étrangères, a annoncé mercredi dernier, dans un discours prononcé devant le Groupe de réflexion Policy Exchange, que la Grande-Bretagne relancera sa diplomatie après le Brexit, avec 1000 recrutements, 12 nouveaux postes et des Ambassades supplémentaires d’ici 2020 (2). D’après l’Institute for Government, après six ans de réduction dans le personnel diplomatique, les chiffres devraient continuer à monter en préparation du Brexit (3). Le projet est aussi d’élargir le nombre de langues enseignées à la Foreign Office Language School, afin d’améliorer les compétences des diplomates britanniques.

An Invisible Chain est le nom donné au discours de Jeremy Hunt qui a dit vouloir construire pour la Grande-Bretagne – “combinaison unique de soft et hard power” – une ‘chaîne invisible’ reliant les démocraties à des mêmes valeurs. Dans son discours, le chef du Foreign Office contextualise le Brexit dans le scénario géopolitique en parlant d’autres phénomènes tout aussi bouleversants pour l’équilibre mondial, comme la croissance de la Chine. Un peu optimiste, selon le Financial Times, qui souligne que la diplomatie britannique fait face à son plus grand défi : en perdant son appartenance à l’Union, elle doit trouver un nouveau rôle sur la scène internationale (1). À l’ère de la diplomatie du “deal”, inaugurée par le Président Trump, les mots de Jeremy Hunt pourraient paraître idéalistes.

Ce n’est peut-être pas le cas. Dans le projet du Foreign Office, le choix de recruter des ambassadeurs en provenance d’autres domaines, notamment celui des affaires, a soulevé des polémiques dans le monde diplomatique (4). Quoi qu’il en soit, qu’il y ait accord ou non, la Grande-Bretagne pourrait avoir besoin d’un effort diplomatique considérable pour commercer, dans l’attente de ratifier, comme promis par les brexiters, des accords de libre-échange.

Ce discours arrive à un moment où Dominic Raab, Ministre du Brexit, annonce le 21 novembre comme date de signature d’un accord entre Londres et la Commission européenne. Accord qui serait, selon lui, “fermement en vue”, les deux parties ayant progressé, notamment sur l’acceptation de la solution du “backstop” nord-irlandais. Jean-Yves le Drian et Simon Coveney, les ministres français et irlandais des Affaires étrangères, ont estimé que les négociations en sont à leur « moment de vérité ».

Perspectives :

  • 6-9 novembre : suspension de l’activité parlementaire qui pourrait voir avancer la conclusion d’un accord.
  • 21 novembre : date probable pour un Sommet européen spécial sur l’accord.
  • Dernier conseil européen de 2018, dernière échéance pour conclure un accord.
Sources :

  1. British diplomacy needs more than soundbites, Financial Times, 31 octobre 2018.
  2. HUNT Jeremy, An Invisible Chain, Foreign and Commonwealth Office, 31 octobre 2018.
  3. Institute for Government, Civil Service Staff numbers,  12 septembre 2018.
  4. WILCOCK David, Jeremy Hunt insists there will be ‘no conflict of interest’ if business leaders become ambassadors, The Independent, 1er novembre 2018.
Vera Marchand