Washington. Les États-Unis et le Mexique sont prêts à signer un accord commercial bilatéral pour remplacer l’ALENA, à l’exclusion du Canada au besoin. L’objectif de Washington et de Mexico est de mettre à jour le Traité de 1994 avec de nouvelles mesures mieux adaptées à l’évolution des conditions économiques.
Fin août, le président américain Donald Trump et le président mexicain Enrique Peña Nieto – ainsi que son successeur López Obrador – sont parvenus à un accord sur de nouvelles règles plus strictes, notamment en ce qui concerne l’échange de voitures et de composants connexes en provenance du Mexique ainsi que sur une production accrue aux États-Unis, afin de réduire le déplacement vers le sud (2).
Toutefois, l’accord couvre un plus grand nombre de secteurs, à commencer par l’agriculture, qui est le secteur le plus problématique pour que le Canada se joigne aux deux partenaires du Sud. Dans les discussions que la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a eu ces derniers jours à Washington avec le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, ont émergé des contrastes qui se rapportent également au traité qu’Ottawa a déjà signé avec Bruxelles pour la libéralisation du commerce entre l’Europe et le Canada, le CETA. L’un des points les plus frictionnels est, par exemple, la protection de l’indication géographique des produits échangés avec les pays européens, ce qui serait contraire à certaines clauses de l’accord entre les États-Unis et le Mexique, qui visent à ignorer l’origine du produit (3).
Perspectives :
- Bien que l’objectif commun des États-Unis, du Canada et du Mexique soit de mettre à jour l’Alena et de maintenir les relations commerciales tripartites, on peut actuellement se demander si cela se produira réellement. M. Trump et le ministre mexicain de l’Économie, M. Guajardo, ont tous deux affirmé que si Ottawa n’acceptait pas entièrement les clauses de l’accord bilatéral, les deux pays seraient prêts à continuer seuls, renonçant à la relation trilatérale établie en 1994 (4).
- Le sort du nouveau Naphta est intimement lié à celui du Ceta. Après l’échec des négociations sur le Ttip entre l’Union et les États-Unis, l’entrée en vigueur de l’accord avec le Canada présente une double difficulté : la nouvelle posture des États-Unis, destinée à modifier les relations commerciales nord-américaines qui entre en concurrence avec l’Europe, et la réticence de certains pays de l’Union, à commencer par l’Italie, à ratifier le traité (1).
Sources :
- Governo sempre più anti Ue, ‘veto sui conti e stop al Ceta‘, ANSA, 27 août 2018.
- GILES Christ, POLITI James, Mexico open to signing bilateral trade deal with US, Financial Times, 11 septembre 2018.
- JOHNSON Kelsey, U.S., Mexico cut trade deal on cheese that could put Canada in conflict with CETA : experts, iPolitics, 31 août 2018.
- WEBBER Jude, Mexico prepared to pursue trade deal with US without Canada, Financial Times, 12 septembre 2018.