Téhéran. Le président iranien Hassan Rohani ne se déplace pas souvent en Europe. Depuis sa première élection en mai 2013, il ne s’est rendu que deux fois dans le continent : à Davos en janvier 2014, puis à l’occasion d’un tour qui l’a conduit en Italie, au Vatican, et en France (25-29 janvier 2016). Depuis, la totalité des 27 États qu’il a visités sont, à l’exception des États-Unis pour l’assemblée générale des Nations Unies, des pays voisins ou asiatiques.

Après cette longue période sans voyage européen, Rohani a annoncé officiellement qu’il se rendrait en Autriche puis en Suisse début juillet (2). Cela sera peut-être l’occasion pour Sébastien Kurtz, qui développe un discours très nationaliste et eurosceptique en Europe, de se présenter paradoxalement auprès du président iranien comme une incarnation de l’Union Européenne, comme il l’avait fait à Pékin, lors de sa visite d’avril où il avait particulièrement insisté sur sa présidence de l’Union (1).

Cependant, ce voyage n’est pas seulement européen, mais avant tout international. La Suisse représente les intérêts diplomatiques de l’Iran depuis 1980, et l’accord sur le nucléaire iranien a été signé en juillet 2015 à Vienne, où se trouve également le siège de l’Agence Internationale de L’Énergie Atomique (AIEA). Faut-il en conclure que l’Europe est le moteur de l’apaisement des tensions internationales, ou simplement un espace neutre où peuvent se rencontrer les pays en conflit ?

Perspectives :

  • Début juillet : Visite du président Hassan Rohani en Autriche et en Suisse

Sources :

  1. MUGNIER, Adrien, Les néonationalistes autrichiens assument leur européisme en Chine, La Lettre du Lundi, 16.04.2018.
  2. MehrNews, President Rohani to vist Austria and Switzerland, MehrNews, 18.06.2018.