Puissances de l’IA

« L’Europe est tétanisée face à son propre agenda de régulation », une conversation avec Anu Bradford

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Le futur de l’Europe n’est pas l’IA de la Silicon Valley

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Alors que s’ouvre à Paris le Sommet pour l’Action sur l’IA, Emmanuel Macron a annoncé un plan d’investissement de 109 milliards d’euros pour l’intelligence artificielle.

Pour les auteurs d’une Note pour l’action que nous publions aujourd’hui, il faudrait doubler ce montant pour permettre à la France de stimuler l’effort continental suffisant à replacer l’Europe dans la course mondiale à la puissance de calcul d’ici 2030.

Besoins clefs, investissements, contre-récit pour débloquer l’IA en France et en Europe.

Le deuxième homme le plus riche du monde a un plan. Installer un nouveau régime de surveillance et de domination  : avec des capteurs vidéo à bas coût, des milliers de drones, une masse infinie de données analysées constamment par une IA aux mains de l’État.

Granulaire, irrécusable, inévitable  : «  Nous enregistrons et signalons en permanence tout ce qui se passe, les citoyens devront par conséquent constamment faire preuve de diligence  ».

Donald Trump lui a désormais alloué 500 milliards pour le mettre en œuvre avec Sam Altman et l’ingénierie financière de SoftBank.

Des écrans de smartphone aux drones, des usines aux partis politiques en passant par les avions, le déploiement de l’IA à l’échelle mondiale est en train de disrupter la puissance. Dans un monde cassé, la course à l’intelligence des modèles oblige à puiser de nouvelles ressources — géologiques, scientifiques, financières.

Comment l’Europe peut-elle éviter de subir brutalement cette révolution  ?

Plongée au cœur de l’hyperguerre.

«  Dans les pays du Nord, les gens ont peur de perdre leur emploi à cause de l’IA. Dans notre cas, nous espérons qu’elle créera plus d’emplois.  »

Au Nigeria, la maîtrise des outils numériques est devenue une condition nécessaire à la croissance économique.

Comment inciter les citoyens à prendre l’intelligence artificielle au sérieux  ?

Le créateur de ChatGPT considère qu’il a déjà commencé à rédiger le futur. Dans un texte aux accents oraculaires, il décrit l’avènement d’un monde transformé par l’IA  : une Ère de l’intelligence. Derrière cette rhétorique, il y a un plan. Pour convaincre les investisseurs alors qu’OpenAI n’est pas rentable, Altman fait un pari  : une prophétie sans business plan.

«  Nous avons toujours la possibilité de faire des choix qui sont essentiels… Le problème actuel est que nous renonçons à ce choix et laissons le débat sur l’ère future de l’IA à quelques individus. La société, les travailleurs, les syndicats doivent participer au débat sur l’IA.  »

La leçon du Prix Nobel d’économie 2024, Daron Acemoğlu.

Aujourd’hui, un prix Nobel de chimie a été décerné au co-fondateur de DeepMind, l’un des pères de l’intelligence artificielle, Demis Hassabis.

Son parcours n’est pas seulement un révélateur des lignes de fractures de la géopolitique de l’IA. Pour l’Europe, le pari d’Hassabis met au jour la plus grande force et la plus grande faiblesse d’une Union capable de produire et d’attirer les talents — mais pas de financer les projets les plus révolutionnaires.