Guerre

Long format

Trois ans après le déclenchement de la guerre de haute intensité en Ukraine, et alors que Donald Trump semble prêt à faire plier Zelensky, comment faut-il comprendre la nouvelle stratégie européenne du Kremlin  ?

En croisant économie, culture et analyse des doctrines géopolitiques, Céline Marangé a mené depuis plusieurs semaines une enquête de fond.

Le résultat est sans appel  : l’Union devrait se préparer à une intensification de la menace russe, jusqu’à prendre au sérieux la montée aux extrêmes.

Trois ans jour pour jour après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, l’issue du conflit pourrait être soldée à des milliers de kilomètres des champs de bataille — en Arabie saoudite où se rencontrent les ambitions impériales de Trump et de Poutine.

Mais l’histoire de cette guerre s’écrit d’abord en Ukraine  : de la résistance des premiers jours à la guerre d’attrition jusqu’aux incursions en territoire russe. Nous la retraçons.

Alors que le Kremlin et la Maison-Blanche sont en train de mettre en scène la capture des négociations sur la fin de la guerre en Ukraine, on néglige une donnée fondamentale  : à l’échelle des guerres impériales, le but n’est pas seulement d’augmenter son territoire mais d’empêcher les États-Nations d’exister.

Pour faire exploser la bulle dans laquelle Trump et Poutine voudraient enfermer l’Europe et les exclure du processus de paix, Michel Foucher formule une proposition concrète — une force d’interposition européenne pour garantir la souveraineté de Kiev et protéger l’Europe.

«  La production européenne doit être rapide, efficace et ouverte.  »

Face à une Russie de plus en plus menaçante et alors que les États-Unis de Donald Trump mettent la pression sur l’Europe, comment construire sans tarder les armées qui pourront défendre le continent demain  ? Les réponses pragmatiques de Ruben Brekelmans, ministre néerlandais de la Défense.

À l’arrière d’une berline blindée, Poutine veut supprimer l’Ukraine.

Après les paroles de son conseiller Patrushev, Vladimir Poutine a mis en scène sa position dans les négociations. Prenant la parole sur la banquette arrière d’une voiture, il a signifié sa disponibilité à négocier d’égal à égal avec les États-Unis de Donald Trump — tout en niant l’existence et la capacité d’action de l’Ukraine qui tient pourtant son armée en échec depuis bientôt trois ans.

Pour la première fois en français, nous traduisons et commentons cet entretien clef.

Dans un monde en guerre où de nouveaux empires rêvent de se partager le continent, l’Europe doit faire face à une nouvelle réalité.

De l’Ukraine à l’Indopacifique en passant par la Syrie et la Baltique, de plus en plus menacés, nous évoluons sur une ligne de crête.

Pour Ursula von der Leyen et sa nouvelle Commission, il faudra s’habituer  : l’Union pourrait devoir commencer à travailler contre Washington.

«  Les Russes vivent dans un monde d’États-nations — comme les Ukrainiens, les Allemands, les Français. Ils ne vivent pas dans un espace impérial dont les frontières seraient mouvantes.  »

Dans une enquête ethnographique recueillant plus de 750 pages de témoignage, trois chercheuses du laboratoire d’Oleg Zhuravlev produisent un exercice inédit  : essayer de définir le rapport des Russes à la guerre à partir de leur perception de la réalité. Nous résumons les principaux résultats de cette étude qualitative.

Pendant plusieurs années à la tête du ministère des Affaires étrangères de Lituanie, Gabrielius Landsbergis a été le chef de file des «  néo-idéalistes  » soutenant ceux qui s’opposent aux autocraties — de Taipei à Kiev.

Alors que Trump est sur le point d’être investi, il appelle à ne pas tomber dans le piège de la rhétorique impérialiste sur le Groenland. Derrière l’irénisme de façade de la Chine, il met en garde contre la stratégie de Xi — «  pour nous, la géopolitique, ce n’est pas faire ses courses au rabais sur Alibaba  ».