Pierre Bégat


Créé en 1992, le Fonds pour l’environnement mondial est aujourd’hui la plus importante source multilatérale de financement des actions environnementales dans les pays en voie de développement. Un nouveau cycle de financement, qui durera de 2022 à 2026, est l’occasion pour les pays contributeurs de discuter des priorités du fonds et d’opérer une recapitalisation. À l’heure de l’urgence climatique et après la crise Covid, ces discussions auront des effets concrets.

Douze milliards d’euros  : c’est la somme que viennent d’annoncer conjointement les principaux bailleurs de fonds internationaux par la voix d’Emmanuel Macron afin de donner un second souffle à la Grande Muraille Verte. Pour rappel, ce projet pharaonique né en 2005 consiste à planter une bande de terre de 8 000 km de long – du Sénégal à Djibouti – et 15 km de large dans le but de freiner le processus de désertification, générer des opportunités économiques dans des régions parmi les plus pauvres du monde et, incidemment, contribuer à séquestrer quelques 250 millions de tonnes d’équivalent CO2. Depuis son lancement, le projet a essuyé de nombreuses critiques, tant sur son ambition que sur ses accomplissements.

Invasion de criquets en Afrique de l’Est, tensions sécuritaires au Sahel exacerbées par les phénomènes de désertification  : ces derniers mois ont plusieurs fois rappelé l’importance du facteur climatique dans des enjeux cruciaux pour le continent africain. En plus, la ville de Bordeaux accueillera avant de la fin de l’année 2020 le Sommet Afrique – France, dont le thème portera sur les «  territoires durables et le développement  » avec un accent particulier mis sur les enjeux liés aux changements climatiques. Dans cette perspective, esquissons un bilan critique de la lutte contre les changements climatiques en Afrique ainsi que de la stratégie française en la matière.