Luba Jurgenson

Ecrivaine et professeur

Médaille d'argent du CNRS 2023, Luba Jurgenson est une écrivaine, traductrice et universitaire. Elle enseigne la littérature russe à Sorbonne Université et codirige la collection Poustiaki aux éditions Verdier. Ses travaux de recherche se concentrent sur les représentations de la violence en ex-URSS et en Europe centrale. Depuis 2019, elle dirige le Centre d'Études sur les cultures et sociétés d'Europe orientale, balkanique et médiane (Eur’ORBEM) à Sorbonne Université. Par ailleurs, elle fait partie du comité de rédaction de la revue Mémoires-en-Jeu.

Ses recherches s’appuient sur de vastes corpus allant du XIXe siècle à la période contemporaine : témoignages écrits et oraux, images photographiques, cinématographiques ou artistiques, discours ou encore images de propagande, produits par les victimes ou les acteurs de ces violences. Elle est l'autrice de nombreux ouvrages, notamment "Lo Specchio del Gulag in Francia e Italia, 1917-1987" [Réception des répressions soviétiques en France et en Italie, 1917-1987], "Le Goulag. Témoignages et archives", et "Muséographie des violences en Europe centrale et orientale". Egalement vice-présidente de l’association Mémorial France, elle a notamment traduit, entre autres, Nina Berberova, Vassili Grossman, Marina Tsvetaeva, Ivan Gontcharov, Sofia Tolstoï, Boris Akounine, Vladimir Toporov, Varlam Chalamov, Dimitri Chostakovitch, Alexandre Soljenitsyne…
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«  L’oriental  », le «  mongol impénétrable  », le «  muet  », le «  fauve  ».

Par-delà la froideur impénétrable de l’administration pénitentiaire, comment traquer l’histoire des stéréotypes qui naissent au Goulag  ? Pour comprendre ce qui joue dans l’univers concentrationnaire soviétique, la littérature offre une fenêtre précieuse. En convoquant les pages de Chalamov, Demidov ou Julius Margolin, Luba Jurgenson restitue l’origine de préjugés racistes construits au camp — et qui ont encore la vie dure aujourd’hui.