Félix Terrones


La séquence qui s’est jouée cette semaine au Pérou est à la fois tragique et ubuesque. Pour Félix Terrones, si la classe politique péruvienne a une longue tradition de corruption, le coup manqué de Pedro Castillo a inauguré une nouvelle ligne  : celle de l’idiot utile qui fait tout pour se faire prendre.

Un témoignage.

La pasión de Rafael Alconétar est un roman qui, dès les premières pages, explore la vie du personnage éponyme, un professeur d’université et auteur, tragiquement décédé. Dans l’intention de mieux révéler le personnage, plusieurs voix se succèdent dans des disquisitions, des manies, des fabulations et des hypothèses. Si un puzzle est la somme des pièces qui, ensemble, forment une image, ici, il s’agit plutôt d’un collage.

Dans la lignée de Horacio Castellanos Moya et Roberto Bolaño, Carlos Fonseca est l’un des grands écrivains qui parviennent à rendre compte de l’expérience mondiale dans une perspective latino-américaine. Félix Terrones a lu son dernier roman paru chez Anagrama, Austral.

Quand l’actualité européenne et mondiale semble imposer de nouvelles explorations esthétiques hors des sentiers battus de l’autofiction, des romans comme celui de Baltasar proposent un retour à une riche tradition tout en ayant une grande contemporanéité. C’est un mouvement qui ne cherche plus les terres promises ou les paradis perdus, mais qui met l’accent sur le désenchantement et la solitude.

La bajamar est un roman habité par des personnages qui sont à la fois submergés par le passé et incapables de s’engager dans le présent. Si le passé les hante plus ou moins consciemment, c’est parce que les personnages ont découvert que la vie n’est rien d’autre qu’une lutte contre la vacuité de l’habitude.