Guillaume Duval

Conseiller auprès de Institut Jacques Delors

Guillaume Duval est ancien speechwriter du HR/VP Josep Borrell, ancien rédacteur en chef d'Alternatives Économiques et conseiller auprès de l'Institut Jacques Delors. Il est l'auteur de "Made in Germany, le modèle allemand au delà des mythes" aux éditions du Seuil.

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Comprendre les résultats des élections allemandes

Jean-Yves Dormagen
Jean-Yves Dormagen
Guillaume Duval
Guillaume Duval
François Hublet
François Hublet
Hélène Miard-Delacroix
Hélène Miard-Delacroix
Joseph de Weck
Joseph de Weck
Valérie Dubslaff
Valérie Dubslaff
Ulrike Franke
Ulrike Franke
Pierre Mennerat
Pierre Mennerat

Il y a quelques jours, J. D. Vance était invité par l’influent Claremont Institute à donner sa définition d’un «  homme d’État  » en 2025.

Dans un discours important, le vice-président des États-Unis a surtout proposé un modèle en négatif — concentrant sa prise de parole sur le candidat à la mairie de New York Zohran Mamdani.

Sa vision d’un futur «  post-libéral  » dans l’Amérique de Trump, centrée sur les politiques migratoires, mérite d’être étudiée.

Depuis 2019 et son appartement au 13e étage du Berlaymont, Ursula von der Leyen est parvenue à concentrer tous les pouvoirs et à éliminer toute contestation — souvent en allant au-delà des prérogatives prévues par les traités.

Pourtant, paradoxalement, par ses hésitations et une certaine inconséquence, la présidente la plus puissante de l’histoire de la Commission pourrait être en train de fragiliser définitivement l’Union.

Pour Guillaume Duval, ancien conseiller du Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, il reste quatre ans pour répondre à cette question.

Que veut-elle vraiment faire de son pouvoir  ?

Donald Trump dénonce les 237 milliards de dollars d’excédent commercial de l’Union européenne avec les États-Unis, arguant que cela prouverait qu’elle «  tire profit des États-Unis  ».

Derrière ce chiffre apparemment impressionnant se cache toutefois une réalité tout autre  : les pratiques d’optimisation fiscale des multinationales et des géants technologiques américains alliés au président américain.

Dimanche soir, l’Union européenne est passée à 900 000 voix de basculer.

Si, pour Guillaume Duval, il faut se réjouir d’avoir vu Nicusor Dan l’emporter, le fait qu’un candidat ouvertement téléguidé par Washington et Moscou ait pu s’approcher à ce point du pouvoir dans un pays aussi vital pour la sécurité du continent est une alerte sérieuse.

Le rapport Draghi, qui semblait annoncer une rupture pour permettre à l’Union de construire son autonomie stratégique, a-t-il été subverti  ?

Face à l’offensive de Donald Trump, il est en passe de devenir l’alibi principal d’un «  tournant libertarien  » alignant l’Europe sur les États-Unis avec un vaste mouvement de dérégulation sociale et environnementale.

Pour Guillaume Duval, nous devons empêcher qu’il soit ainsi détourné de son sens en remettant la question de l’émission d’une dette commune au centre du débat européen.

Longtemps, trois éléments stabilisateurs ont tenu l’Allemagne  : son système politique, son identité, son modèle économique.

Alors que Scholz est sur le point de tomber, ces trois dimensions ont explosé, plongeant le pays dans une crise sans précédent qui en fait aujourd’hui l’homme malade de l’Europe.

De l’industrie à la natalité en passant par les finances publiques et les chemins de fer, Guillaume Duval dissèque ce malaise persistant — et les conséquences qu’il pourrait avoir sur le reste du continent.