Dans la guerre des capitalismes politiques, l’Europe n’a pas assez défini les contours de sa politique de sécurité économique. Doit-elle englober des intérêts commerciaux qui ne touchent pas directement à la protection de l’Union ? C’est toute la question que pose l’enquête récemment ouverte sur les conditions de production de véhicules électriques chinois. En creux, une question se pose : la prospérité du continent est-elle la première de ses sécurités ?
Francesca Ghiretti
Analyste, MERICS
Les recherches de Francesca Ghiretti portent sur les relations UE-Chine et la sécurité économique, la Belt and Road Initiative et le développement, l'empreinte de la Chine en Europe du Sud et les relations entre le Royaume-Uni et la Chine. Avant de rejoindre MERICS, elle a travaillé comme chargée de recherche sur l'Asie à l'Istituto Affari Internazionali (IAI) à Rome, où elle a dirigé un projet sur la Belt and Road Initiative en Italie. Auparavant, elle a également travaillé comme analyste géopolitique pour CQS, un fonds spéculatif basé à Londres, et comme assistante de Jaap de Hoop Scheffer, ancien secrétaire général de l'OTAN.
L’ouverture économique a-t-elle définitivement vécu ? Pour l’Union, il est pourtant encore difficile de penser sa sécurité économique — au risque de mettre en péril sa prospérité future. Alors que la Commission européenne doit dévoiler sa stratégie de sécurité économique le 20 juin, l’Europe a l’opportunité de mettre à jour son logiciel à l’âge de la guerre des capitalismes politiques.