La différence des sexes existe-t-elle encore  ?

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28
octobre 2022
De 18:30 à 21:00
Ecole Normale Supérieure
45 rue d'Ulm
75005 Paris
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Présentation de la rencontre

Sous l’effet d’un usage toujours plus radical du concept d’ «  identité de genre  », le sujet humain, que la science occidentale avait pensé sous les catégories du biologique, du social et du psychique, se voit progressivement menacé d’amputation de sa dimension biologique. La prise en compte de la «  différence biologique des sexes  » dans la caractérisation du sujet ne serait, à en croire ses critiques, qu’une opération de maintien de l’ordre social et reproductif dominant, un ordre nourri de significations imaginaires et de pratiques symboliques assurant la domination des hommes sur les femmes et des pratiques «  hétéronormées  » sur les sexualités minoritaires. Cet ordre, il serait urgent d’en déconstruire les attendus si nous voulons entrer de plain-pied dans le monde nouveau, celui des subjectivités libérées et des identités multiples librement associées par le sujet lui-même.

C’est donc en toute bonne foi que, confronté à l’effervescence de la pensée du sujet libre et émancipé de ses attaches biologiques, l’observateur de l’évolution des sociétés occidentales s’interroge, un brin narquois tout de même  :

«  La différence des sexes existe-t-elle encore  ?  »

Nul n’ignore, bien sûr, que le sexe est culturellement construit et que si l’ «  arrangement sexuel  » (Erving Goffman) diffère d’une société à l’autre, cette diversité ne remet pas en cause la dichotomie elle-même, universellement représentée dans les différentes sociétés humaines. Mais l’hypothèse d’universalité autorise-t-elle à affirmer que la différence des sexes conserve la validité théorique que la science occidentale lui a attribuée dans la caractérisation de l’être humain  ? Faut-il déceler au contraire, dans cette affirmation, le ferment idéologique d’une science délibérément normative  ? Et, du coup, la différence des sexes existe-t-elle vraiment  ?

Un anthropologue et deux historiens ouvrent le débat.

  • Maurice Godelier, anthropologue, médaille d’or du CNRS, est l’auteur d’une œuvre considérable discutée dans toutes les universités du monde.
  • Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, est l’auteur d’une étude récente sur les dérives identitaires. Son œuvre est traduite dans le monde entier.
  • Georges Vigarello, historien, est l’auteur d’une œuvre originale consacrée notamment au corps et à ses représentations, mais aussi à l’exploration des normes qui entourent sa domestication et sa libération.

Informations

Ce débat s’inscrit dans le cadre des Rencontres de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée, présidé par Olivier Bétourné, en partenariat avec Le Grand Continent, et à son invitation.

Ecole Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, vendredi 28 octobre 2022 à partir de 18h30, en salle Dussane.

La rencontre est ouverte au public mais les inscriptions sont fortement recommandées, en cliquant sur ce lien.

28 octobre 2022
De 18:30 à 21:00
Ecole Normale Supérieure
45 rue d'Ulm
75005 Paris